Le 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le Sida, a été marqué par une cérémonie au CICB, présidée par le ministre secrétaire général de la présidence, Dr Alhousseyni Diawara, représentant le Président de la Transition. Cette année, le thème choisi pour l’édition 2023 de la lutte contre le VIH/Sida est significatif : « Confier le leadership aux communautés ». Une initiative soulignant l’importance cruciale du rôle des communautés dans cette lutte.
Le ministre Alhousseyni Diawara a mis en lumière l’impact du leadership communautaire dans la résolution des inégalités économiques, sociales, culturelles et juridiques. Il a souligné que remédier à ces inégalités est essentiel pour améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le virus et éliminer le VIH d’ici 2030 en tant que menace pour la santé publique.
Établir un lien entre les personnes et les services anti-VIH
Dans l’avant-propos du Rapport ONUSIDA, Winnie Byanyima, directrice exécutive de cet organisme onusien, a souligné que « Confier le leadership aux communautés » est un appel à l’action en faveur du soutien total au travail vital des communautés et à l’élimination des obstacles qui entravent leur action. Elle a rappelé que 9,2 millions de personnes vivant avec le VIH n’ont pas accès à une thérapie antirétrovirale vitale dans le monde, mais que nous pouvons mettre fin au Sida d’ici 2030 en libérant le potentiel du leadership communautaire.
Le rapport de l’ONUSIDA publié pour cette journée de lutte contre le Sida met en évidence l’importance cruciale des interventions menées par les communautés pour mettre fin à cette épidémie d’ici 2030. Les données indiquent que les communautés jouent un rôle essentiel pour établir un lien entre les personnes et les services anti-VIH, apportant des services et une assistance aux populations les plus touchées par le virus.
Cependant, malgré les progrès, les communautés se heurtent à des obstacles tels que le sous-financement, les mesures répressives, et les lois et politiques discriminatoires. L’appel lancé est clair : soutenir le leadership des communautés est essentiel pour promouvoir la santé publique.
Le dépistage systématique des femmes enceintes
Le Mali a lancé son cadre stratégique national de lutte contre le VIH pour la période 2022-2026, visant à accélérer la prévention, le diagnostic et le traitement des infections transmissibles sexuellement. Le ministre a salué l’engagement politique de haut niveau du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et du gouvernement, qui ont réalisé d’importants investissements pour améliorer la santé des Maliens touchés par le VIH et le Sida.
Mme Mariam Touré, présidente du Réseau malien des personnes vivantes avec le VIH/Sida (RMAP+), a souligné les défis persistants, indiquant que seulement 58 % des personnes connaissent leur statut. Elle a mis en avant la nécessité de renforcer le financement des organisations de lutte contre le Sida, d’augmenter les fonds nationaux et surtout, de mettre l’accent sur le dépistage systématique des femmes enceintes pour réduire le nombre d’enfants nés avec le virus.
Le secrétaire exécutif du haut Conseil national de lutte contre le Sida (HCNLS) a alerté sur une légère augmentation des nouvelles infections en 2022, avec plus de 6000 cas, soulignant l’importance de développer des politiques et stratégies pour freiner la transmission mère-enfant.
La balle est dans le camp des décideurs
La chanteuse Coumba Gawlo Seck, ambassadrice de la lutte contre le Sida, a témoigné du rôle que les artistes peuvent jouer dans cette lutte, tandis que l’ambassadrice des États-Unis au Mali, Mme Rachna Korhonen, a réaffirmé l’engagement de son pays dans la lutte, notamment avec le programme « Maintenir le contrôle de la pandémie ».
La journée mondiale de lutte contre le Sida 2023 a mis en lumière l’importance du leadership communautaire dans la lutte contre le VIH/Sida au Mali. Confier le leadership aux communautés est non seulement la bonne chose à faire, mais c’est essentiel pour atteindre l’objectif ambitieux de mettre fin au Sida comme menace de santé publique d’ici 2030. La balle est dans le camp des décideurs pour soutenir pleinement le travail vital des communautés et éliminer les obstacles qui entravent leur action.
Oumarou Fomba
En savoir plus sur Sahel Tribune
Subscribe to get the latest posts sent to your email.