Pour faire une pause et prendre du temps pour soi, en laissant son smartphone de côté, et de se déconnecter des réseaux sociaux, la journée mondiale sans téléphone portable a été initiée en 2001, par Phil Marso, écrivain français. Mais depuis 2004, cette journée est passée à trois jours (6 au 8 février).
Du 6 au 8 février de chaque année, le monde célèbre les Journées mondiales sans téléphone portable. Trois jours pendant lesquels le public est invité à réfléchir à l’usage qu’il fait des téléphones portables. Dans un monde où la technologie est omniprésente et où le nombre de téléphones portables augmente de façon exponentielle, cette mission semble être quasiment impossible.
Moment important pour éviter le télésnobisme
Aujourd’hui, le téléphone reste le moyen de communication le plus rapide au monde, et la population mondiale, notamment les jeunes, est devenue de plus en plus dépendante de leurs smartphones. Les réseaux sociaux, les sms, la musique font partie intégrante de leur quotidien.
En effet, les Journées mondiales sans téléphone portable sont des moments importants pour éviter le télésnobisme, une attitude qui consiste à traiter nos semblables comme de simples objets en ayant les yeux et l’esprit rivés dans son téléphone. Malheureusement, cette attitude s’est considérablement installée dans les relations humaines au point d’être l’une des causes majeures de la dislocation des liens sociaux.
Tout en attirant l’attention du public sur cette réification de nos semblables et cette dislocation des liens sociaux, ce rendez-vous annuel apparait comme un moyen de réfléchir à notre relation avec les technologies numériques. Il s’agit, notamment de se souvenir de ce qu’était la vie avant l’avènement du téléphone portable.
Intenable
Cependant, cette occasion de ranger son smartphone et de se concentrer sur des choses plus importantes (relations avec les membres de la famille ou les amis, la lecture ou le fait de prendre du temps pour soi) semble être intenable pour bon nombre de personnes.
« Le téléphone est devenu un outil indispensable dans ma vie. J’y suis toujours attaché, quel qu’en soit le lieu où je me trouve », affirme Oumou Diallo, étudiante à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Fseg) de Bamako. À en croire cette jeune étudiante, « passer 24 h sans mon téléphone portable est quasiment impossible dans la mesure où toutes mes activités y sont liées ».
De même, Karim Djiré, Community manager d’une page Facebook, basé à Bamako, affirme l’impossibilité de se « passer de son téléphone » pendant au moins 24 h. « La réalité de mon travail ne me permet pas de me passer de mes appareils numériques aussi longtemps. Ce sont des outils qui nous servent à gérer nos pages, traiter nos commandes, communiquer avec nos clients », a-t-il laissé entendre.
Effets négatifs
Bien que les smartphones soient des outils très puissants et efficaces dans le quotidien de l’homme, il est à noter tout de même que ces appareils ont leurs effets négatifs.
Selon Siaka Mallé, médecin à Kalaban-coro, quartier du sud-est du district de Bamako, « l’utilisation excessive du téléphone portable est néfaste pour la santé, notamment les yeux ». Pour lui, il serait « nécessaire de réduire le temps passé sur son téléphone portable, afin de préserver une bonne santé ».
Au-delà de cet aspect, faut-il noter que l’utilisation excessive du téléphone reste aujourd’hui l’une des causes majeures de la dégradation des liens sociaux. « Le téléphone nous éloigne de ceux qui sont réellement proches de nous pour nous rapprocher virtuellement de ceux qui sont physiquement loin de nous », déplore Ladji, vieux d’une soixantaine d’années, basé à Kabala. À en croire ce vieux père, le « téléphone portable constitue aujourd’hui l’une des sources de la dégradation des relations humaines ».
Bakary Fomba
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