Home Art et Culture Modibo Sanogo, jeune poète de 14 ans : « De même qu’un muscle qui ne travaille pas s’atrophie, la connaissance qui ne se partage pas s’atrophie. »

Modibo Sanogo, jeune poète de 14 ans : « De même qu’un muscle qui ne travaille pas s’atrophie, la connaissance qui ne se partage pas s’atrophie. »

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A 14 ans, Modibo Sanogo, élève en 11e Science économique et sociale (SES) au lycée Wa Kamissoko de Lafiabougou (Bamako), vient de publier son premier livre, un recueil de poèmes, chez Innov Éditions Mali. Dans ce recueil de 43 poèmes intitulé « Âme en peine », le jeunot Modibo Sanogo aborde des thématiques sur l’amour, la trahison, la maladie, l’espoir, la souffrance et la joie. Dans cette interview, il nous explique ses motivations à l’écriture ainsi que ses projets.

Phileingora : avez-vous un loisir ?

Modibo Sanogo : oui, comme tout le monde. Depuis deux ans maintenant, mon loisir principal est la lecture et l’écriture. Si je ne suis pas à l’école, je suis à la maison. Je passe toutes les premières heures de la nuit à lire ou à écrire.

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Phileingora : qu’est-ce qui vous a motivé à écrire ?

Modibo Sanogo : ma motivation vient des anciens poètes. Principalement de Jean de la Fontaine, de Victor Hugo, mais aussi d’Alphonse de Lamartine, de Léopold Sédar Senghor ainsi que d’Aimé César. En découvrant ces écrivains, j’ai tout de suite voulu devenir comme eux dans le futur pour dénoncer les maux de ma société comme ils l’ont toujours fait. C’est pourquoi en apprenant mes leçons, en écrivant, ce ne sont que les rimes de ces hommes qui résonnent dans mes oreilles.

Phileingora : à 14 ans, vous êtes auteur d’un premier ouvrage. Doit-on attribuer cet exploit à un miracle ?

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 Modibo Sanogo : si le miracle est ce qui sort de l’ordinaire, alors il n’y a aucun miracle. C’est juste ma créativité qui s’est exprimée et ce que je viens de faire beaucoup d’autres personnes peuvent faire de même. En plus de cela, ce n’est pas un miracle du moment où nous savons que toute ma vie est orientée vers la lecture, la recherche. Ces pratiques ne peuvent que donner l’amour de l’écriture.    

Phileingora : pourquoi « Âme en peine » ? Pourquoi la poésie comme style d’expression ?

Modibo Sanogo : j’ai choisi la poésie parce qu’elle me permet de m’exprimer plus facilement. Elle est sans fin et évolue à chaque fois. Je me sens libre dans la poésie. Quant au pourquoi du livre, il faut dire que sa production est venue de mon envie de partager ma créativité avec les autres. Je me suis toujours convaincu que de même qu’un muscle qui ne travaille pas s’atrophie, la connaissance qui ne se partage pas s’atrophie. C’est pourquoi il m’est paru essentiel de partager ma petite connaissance avec les autres. Ce n’est qu’un début.    

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Phileingora : qu’est-ce que l’écriture représente pour vous ?

Modibo Sanogo : l’écriture est une partie de ma vie. Elle est mon micro pour chanter. Elle est devenue pour moi comme une drogue. Pour ne pas m’ennuyer souvent, je me livre à cette pratique haut combien noble !

Phileingora : les écrivains ont toujours des choses à dire. Prévoyez-vous publier un autre ouvrage à cet âge ?

 Modibo Sanogo : oui, je prévois de publier un autre recueil de poèmes. Mais aussi un roman. Pour le moment, seul le recueil sera disponible l’année prochaine. Quant au roman, il faudrait attendre l’année d’après la publication du second recueil de poèmes. Je l’ai dit, ce n’est qu’un début. Je ne souhaite plus m’arrêter.

Phileingora : as-tu un conseil à l’endroit de tes camarades élèves et jeunes du Mali ?

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 Modibo Sanogo: mon conseil aux jeunes élèves qui souhaitent évoluer dans l’écriture comme moi, c’est de s’exprimer en partageant leurs connaissances entre eux, avec le monde. En communauté, on se construit dans le partage des expériences. Mais avant de se livrer à ce partage d’expériences, il convient de savoir que la lecture, la formation sont primordiales. À mes camarades élèves et jeunes du Mali, je dis qu’il faut beaucoup lire, il faut se former. C’est à partir de là que le reste viendra. Nous sommes encore jeunes.

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