Ce samedi 6 juillet 2024, Niamey, la capitale du Niger, s’apprête à accueillir un événement historique : le premier sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES). Une rencontre qui, au-delà des enjeux sécuritaires et politiques, mettra en lumière des discussions économiques cruciales pour l’avenir de la région. En effet, les projets d’infrastructure et les accords commerciaux seront au cœur des débats, et il est temps que ces nations, trop souvent reléguées au rang de théâtres de conflits, montrent leur détermination à se frayer un chemin vers la prospérité.
Imaginez un instant un Sahel connecté par des routes modernes, des voies ferrées et des infrastructures énergétiques robustes. Ce rêve, qui semblait si lointain, pourrait bien commencer à prendre forme lors de ce sommet. Les dirigeants du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont une occasion en or de transformer leur vision en réalité. Car après tout, un développement économique solide est la pierre angulaire de toute stabilité durable.
Les routes et les voies ferrées
Prenons par exemple les projets de routes transfrontalières. Actuellement, les échanges commerciaux entre ces pays sont souvent entravés par des infrastructures vétustes ou inexistantes. Une route moderne reliant Bamako à Ouagadougou, puis à Niamey, faciliterait non seulement le commerce, mais aussi la mobilité des personnes, créant ainsi un dynamisme économique sans précédent. Les discussions lors de ce sommet devraient donc impérativement inclure des plans détaillés pour le financement et la réalisation de telles infrastructures.
Les voies ferrées sont un autre sujet brûlant. Le potentiel d’une ligne de chemin de fer reliant les trois pays est immense. Elle pourrait révolutionner le transport de marchandises, réduire les coûts logistiques et attirer des investissements étrangers. Les chefs d’État doivent s’engager fermement à trouver les partenaires techniques et financiers nécessaires pour concrétiser ce projet ambitieux.
Infrastructures énergétiques et compagnie aérienne
Et que dire des infrastructures énergétiques ? Le Sahel regorge de ressources naturelles inexploitées qui pourraient être le levier de son développement économique. Des projets de centrales solaires, par exemple, pourraient non seulement répondre aux besoins énergétiques locaux, mais aussi permettre l’exportation d’électricité vers d’autres régions. Les discussions au sommet de Niamey devraient donc inclure des stratégies pour attirer les investissements dans le secteur énergétique, tout en veillant à la durabilité et à l’inclusivité de ces projets.
Un projet particulièrement innovant qui pourrait voir le jour est la création d’une compagnie aérienne régionale reliant le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Cette compagnie aérienne faciliterait les déplacements entre les capitales et les principales villes de ces pays, stimulant ainsi le tourisme et les affaires. Elle pourrait également servir de modèle de coopération régionale, en supposant que des infrastructures modernes peuvent transformer les économies et rapprocher les peuples. Les dirigeants de l’AES doivent saisir cette opportunité pour discuter des modalités de création et de fonctionnement de cette compagnie aérienne, en partenariat avec des investisseurs privés et des investisseurs institutionnels.
Le commerce, les richesses souterraines et la coopération
Les accords commerciaux, quant à eux, sont essentiels pour dynamiser l’économie régionale. Les chefs d’État doivent négocier des accords qui favorisent la libre circulation des biens et des services, tout en protégeant les industries locales. Il est temps que ces pays sortent de l’ombre économique en créant un marché commun qui attirera les investisseurs et stimulera la croissance.
Un autre point crucial de ces discussions économiques est l’exploitation des ressources souterraines. Le Sahel est riche en ressources minérales telles que l’or, l’uranium, le fer, le Lithium, et d’autres minerais précieux. Une exploitation bien gérée de ces ressources pourrait générer des revenus considérables pour les économies locales et créer des emplois. Les chefs d’État doivent s’assurer que l’exploitation de ces ressources se fait de manière responsable et durable, impliquant les communautés locales et en veillant à ce que les bénéfices soient équitablement répartis.
Ce sommet est également l’occasion de renforcer la coopération dans le domaine de l’agriculture. Le Sahel, avec ses vastes terres arables, a le potentiel de devenir un grenier pour l’Afrique de l’Ouest. Les dirigeants doivent s’accorder sur des politiques communes pour moderniser l’agriculture, améliorer les techniques de production et garantir la sécurité alimentaire. Les échanges de savoir-faire et les projets communs pourraient transformer cette région en un pôle agricole dynamique.
Le développement économique, moteur de la paix et de la prospérité
Enfin, n’oublions pas le rôle des jeunes et des femmes dans ce développement économique. Les projets d’infrastructure et les accords commerciaux doivent inclure des programmes de formation et de soutien à l’entrepreneuriat pour ces groupes souvent marginalisés. Leur inclusion est non seulement une question de justice sociale, mais aussi un impératif économique. Les femmes et les jeunes sont les piliers de l’innovation et de la croissance, et leur potentiel doit être pleinement exploité.
Le sommet de l’AES à Niamey n’est plus qu’une simple réunion de chefs d’État. C’est une opportunité de tracer un chemin clair vers un avenir de prospérité et de stabilité pour le Sahel. Les projets d’infrastructure, y compris la création d’une compagnie aérienne régionale et l’exploitation responsable des ressources souterraines, ainsi que les accords commerciaux qui seront discutés peuvent transformer cette région, à condition que les dirigeants montrent la volonté politique nécessaire pour les réaliser. Nous espérons que ce sommet marquera le début d’une nouvelle ère pour le Sahel, une ère où le développement économique deviendra le moteur de la paix et de la prospérité.
Younouss Coulibaly
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