Pour reprendre Émile de Girardin, « Gouverner, c’est prévoir ; et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte ». Dans les pays du Sahel, cette citation mérite d’être fixée au fronton de toutes les administrations publiques.
Comme des joueurs et des spectateurs dans une partie de match de football, depuis des années, les terroristes créent la terreur et nos autorités politiques se mettent ensuite à chercher des voies et moyens d’apaisement.
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Au Mali, depuis la crise de 2013, combien de mesures ont été adoptées ? De l’opération Serval à l’Accord pour la paix en passant par Barkhane ainsi que l’Accord de Ouagadougou, les mesures ont été nombreuses. Mais toujours en réponse à des formes d’attaque terroristes.
Face à la contamination de toute la colonne vertébrale, dans le Sahel, des initiatives, comme la Force conjointe du G5 Sahel (composé de la Mauritanie, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et du Mali) est née, inadaptée, elle aussi, à l’évolution de la menace terroriste dans la région. Ce qui se voit par la cancérisation, depuis 2015, des régions du centre Mali.
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« Nous avons des solutions qui sont dépassées », a soutenu Baba Dakono, chercheur à l’Institut d’étude et de sécurité (ISS) de Bamako, lors du Tech camp régional tenu à Bamako, en juillet 2019.
Pourtant, nos politiques se plairaient dans leur attitude de riposte cherchant uniquement des solutions à l’inactuel qu’à se prévenir contre les nouvelles formes d’attaques terroristes.
« Les terroristes sont en avance sur les États membres parce qu’ils ont globalisé leurs moyens et leur modus operandi », confiait Smaïl Chergui, le Commissaire paix et sécurité de l’Union africaine (UA), sur les antennes de RFI, le vendredi 7 février 2020.
Cette globalisation des moyens et du modus operandi handicape nos États dans leur lutte puisque non prévue dans leurs agendas.
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Ainsi donc, au mois de mai 2020, un sommet extraordinaire sera tenu en Afrique du Sud afin d’analyser la situation sécuritaire dans chaque région africaine. Des mesures préventives ainsi que de renforcement de capacités des États membres seront à l’ordre du jour.
En tout cas, nos États ont intérêt à arrêter leur politique de « médecin après la mort » s’ils ne veulent pas « courir à leur perte ».
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