Accueil » Blog » A la Une » L’ «Assimisme» ou la doctrine du sursaut malien

L’ «Assimisme» ou la doctrine du sursaut malien

0 comments 98 views 6 minutes read

Alors que beaucoup annonçaient la débâcle et la paralysie, le Mali vient de déjouer tous les pronostics. Deux mois après une crise du carburant sans précédent, le pays respire de nouveau. Derrière cette résilience, une méthode, un style, presque une doctrine : l’“Assimisme”, incarnation d’un pouvoir calme dans la tempête et d’un peuple forgé dans l’épreuve. Entre communication maîtrisée, patriotisme ardent et leadership de crise, le général Assimi Goïta impose sa marque — celle d’un chef d’État pour qui chaque défi est une opportunité de souveraineté retrouvée.

Pendant que les oiseaux de mauvais augure se taisent, que les sceptiques baissent la tête et que les plus cyniques feignent l’amnésie, le Mali, lui, se relève. La pénurie de carburant, que d’aucuns annonçaient comme un naufrage durable, a été vaincue. 

Une victoire logistique, économique, mais surtout psychologique. Car derrière cette crise se cache une vérité plus profonde : celle d’un pays qui apprend à se gouverner selon ses propres codes, sous l’impulsion d’un homme qui, depuis le Palais de Koulouba, bouscule les paradigmes : le général Assimi Goïta.

La fin d’une pénurie, le triomphe du volontarisme

Deux mois de files d’attente, de moteurs silencieux, de frustrations dans les stations-service. Deux mois durant lesquels Bamako semblait vaciller. Et puis, soudain, le retour du bruit et de la vie : les klaxons, les taxis, les motos, les camions-citernes escortés par l’armée. Comme souvent avec Goïta, le silence a précédé l’action. 

Derrière les murs de la présidence, pas de communication tapageuse, mais une gestion militaire de la crise : méthode, discipline, rigueur. Résultat : le carburant coule à nouveau dans les pompes, les spéculateurs reculent, et la capitale respire.

Ceux qui misaient sur l’effondrement ont perdu leur pari. Les mêmes qui, hier encore, comparaient la pénurie à la crise sécuritaire ou énergétique du pays. Ils ont oublié que Bamako, loin d’être une capitale soumise, s’est habituée à vivre dans la résistance.

L’“Assimisme”, une doctrine née dans l’adversité

L’“Assimisme”, le néologisme doit désormais circuler dans les cercles politiques et intellectuels de la capitale voire du monde entier. Une doctrine plus qu’une méthode, un style de gouvernance autant qu’un état d’esprit. C’est une philosophie du pouvoir forgée dans la discrétion, la verticalité et la conviction que la souveraineté s’exerce d’abord par la maîtrise de soi.

Pour comprendre l’ «Assimisme», il faut avoir, dit-on, « le goût du sacrifice ». Patriotisme, résilience, endurance, foi dans l’État. Autant de vertus cardinales qu’incarne le général-président. À ses yeux, gouverner, c’est anticiper les crises, les absorber et les retourner en moteur de redressement. La peur ? Il la transforme en ressource politique. L’adversité ? En opportunité de cohésion.

Lors de la remise du Projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale, en juillet 2025, le président de la Transition, le général Assimi Goïta, a fait cette déclaration dont nous voyons toute la teneur aujourd’hui à travers cette crise d’hydrocarbure : «Les défis auxquels nous sommes confrontés sont certes multiples, mais il nous appartient cependant de les transformer en opportunités afin de réduire à leur simple expression, les pronostics les plus défavorables contre la marche souveraine du Mali.»

Des héros de l’ombre et une nation debout

Dans cette bataille silencieuse contre la pénurie, il y a eu des héros : les chauffeurs routiers, les apprentis, les soldats d’escorte ainsi que les opérateurs économiques. Beaucoup ont péri dans l’accomplissement de leur devoir. Leurs citernes, parfois incendiées par les groupes terroristes, sont devenues des symboles d’un courage civil et patriotique. Ces propos du général Goïta résume bien cet engagement patriotique :«Les opérateurs économiques, en investissant dans l’approvisionnement en carburant via des citernes souvent ciblées par les groupes armés terroristes, prennent de grands risques. Les chauffeurs et leurs apprentis, parfois au péril de leur vie, assurent l’acheminement de ces ressources vitales. Des militaires, eux aussi, tombent pour la défense de la patrie. Ce sont là des sacrifices consentis pour une cause noble : la sauvegarde de notre souveraineté.»

« Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance au peuple malien pour sa résilience, son patriotisme et sa compréhension dans un contexte particulièrement difficile. », confiait le président de la transition, à Bougouni, à l’issue de l’inauguration de la seconde mine de lithium, en début de novembre 2025. Car c’est bien d’une guerre qu’il s’agit : une guerre pour l’énergie, pour la dignité, pour la souveraineté. Les terroristes et leurs soutiens extérieurs espéraient asphyxier le pays ; ils n’ont fait que galvaniser un peuple qui, de crise en crise, s’est aguerri à l’adversité. « Face à la trahison, aux complots et aux menaces, notre salut a résidé dans la mobilisation populaire. », a reconnu le chef de l’Etat, à Bougouni. 

La grande conscience de notre histoire multiséculaire

Dans cette épreuve, la communication gouvernementale a fait école. Maîtrisée, sobre, sans panique : le Mali a parlé d’une seule voix. Le Premier ministre, les ministres du Commerce et de la Défense, chacun a tenu sa ligne. Le message ? 

Rassurer sans mentir, agir sans crier. Sous d’autres latitudes, une telle crise aurait déstabilisé un pouvoir. À Bamako, elle a renforcé celui d’Assimi Goïta. Comme souvent dans l’histoire des nations, la difficulté a révélé non pas la fragilité, mais la cohésion. Comme l’a souligné le président Goïta dans son discours, à la remise du projet de charte pour la paix: « La grande conscience de notre histoire multiséculaire et la sagesse collective que les Maliennes et les Maliens ont sans cesse démontrée, demeurent des atouts pour relever ce défi majeur pour la Nation.»

Un peuple forgé par les épreuves

« Les ennemis de notre nation cherchent à nous enfermer dans un cycle de crises savamment orchestrées, dans le but de nous pousser à des négociations déséquilibrées, contraires aux intérêts supérieurs du Mali.», a expliqué le président de la transition tout en précisant que « Cette guerre est d’abord psychologique. Elle vise à semer la peur, à désorienter, à paralyser. » 

Les crises, dit-on, ne détruisent pas les nations ; elles les façonnent. Pour le Mali, cette pénurie n’aura pas été une simple panne d’essence. Elle aura été une épreuve de maturité. Dans les files d’attente, dans les transports improvisés, dans les marchés ralentis, un sentiment commun est né : celui d’un destin partagé. Et lorsque les moteurs se sont remis à tourner, ce n’est pas seulement la circulation qui a repris — c’est la confiance d’un peuple en lui-même.

Dans un Sahel où l’instabilité est souvent la règle, Bamako vient de livrer une démonstration de résilience et de gouvernance pragmatique. Loin des modèles importés et des dépendances structurelles, le Mali invente son propre lexique politique : l’“Assimisme”, cette alchimie entre rigueur militaire et foi patriotique, entre silence et efficacité.

Ceux qui prédisaient le chaos peuvent ranger leurs oracles. Car le Mali, plus que jamais, avance. Et dans le vacarme retrouvé de ses moteurs, on entend peut-être autre chose : le bruit sourd d’une souveraineté qui se reconstruit. Face aux différentes crises que le pays a connu, les autorités maliennes ont toujours agi  « une bonne fois pour toutes, afin d’éviter un éternel recommencement.»

Chiencoro Diarra 


En savoir plus sur Sahel Tribune

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Veuillez laisser un petit commentaire pour nous encourager dans notre dynamique !