Les autorités burkinabè de la transition annoncent le gel des avoirs de 115 personnes et entités. Une situation qui mêle lutte contre le terrorisme et répression politique dans un climat de tensions croissantes.
La décision des autorités burkinabè de geler les avoirs de 115 personnes et entités, annoncées le 19 novembre 2024, marque un tournant décisif dans la lutte pour la souveraineté et la sécurité du pays. Cet acte, s’il est mal interprété par certains, s’inscrit dans une logique de préservation des intérêts supérieurs du Burkina Faso. Pour les autorités de transition, il ne s’agit pas uniquement de sanctionner, mais de poser un cadre clair face à des menaces multiformes qui minent l’avenir de la nation.
Une démarche légitime et nécessaire
Depuis leur arrivée au pouvoir, les autorités de transition ont montré une détermination sans faille à rétablir l’ordre et la stabilité dans un contexte marqué par l’insécurité et des tensions sociales et politiques. Ce décret, signé par le ministre de l’Économie et des Finances, Aboubacar Nacanabo, s’inscrit dans cette dynamique. Il vise à endiguer le financement des groupes terroristes et à limiter l’impact des réseaux clandestins qui alimentent les violences dans la région.
Inclure des entités comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ou l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) dans cette liste est une démarche évidente. Ces groupes, responsables de massacres et de déstabilisation, doivent être coupés de toute ressource qui pourrait alimenter leur capacité de nuisance. Cette décision montre que les autorités burkinabè ne reculent pas devant des choix difficiles pour garantir la sécurité nationale.
Un signal fort à l’intérieur et à l’international
Le gel des avoirs de figures controversées, dont certaines accusées de participer à des actes de terrorisme ou de les financer est la preuve que nul n’est au-dessus des lois de la République du Faso. L’inclusion d’anciens responsables militaires, de personnalités politiques et de figures médiatiques montre que la transition ne fait pas de distinction dans son engagement à combattre toutes les formes de menaces, qu’elles soient armées ou idéologiques.
Pour les autorités, cette liste n’est pas une démonstration de force gratuite, mais une tentative de rétablir la confiance envers l’État et ses institutions. Elle s’inscrit dans une volonté de réaffirmer que le Burkina Faso ne sera plus une terre où le terrorisme ou la corruption peuvent prospérer.
Un cadre légal rigoureux
Certains pourraient voir dans cette initiative un excès de zèle ou une chasse aux sorcières. Pourtant, les autorités ont agi dans le respect des cadres légaux. Le décret repose sur les principes établis par la réglementation internationale sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, adaptés aux spécificités nationales. Cette démarche témoigne d’une volonté de transparence et de respect des engagements internationaux du Burkina Faso.
Ce décret ne vise pas à diviser, mais à renforcer. En s’attaquant aux financements illicites et en coupant les ressources aux réseaux de déstabilisation, les autorités de transition espèrent restaurer un climat de sérénité. Dans un pays marqué par des fractures internes, ces mesures rappellent l’importance de l’unité nationale et de la solidarité face aux défis communs.
Pour les autorités de transition, l’objectif est de démontrer que chaque action entreprise répond à une nécessité impérieuse de sauvegarde de l’intérêt national. Ce n’est pas un acte isolé, mais une brique de plus dans l’édifice d’un Burkina Faso plus résilient.
Les critiques : une incompréhension des enjeux
Cette décision suscite des critiques, certains allant jusqu’à affirmer qu’elle serait motivée par des règlements de comptes politiques. Ces accusations ignorent la complexité du contexte burkinabè, où les frontières entre criminalité, politique et insécurité sont parfois floues. Ce décret doit être vu comme une réponse à des urgences sécuritaires et économiques, et non comme une manœuvre visant à réduire au silence des opposants.
Le Burkina Faso traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire. Les autorités de transition, dirigées par le capitaine Ibrahim Traoré, ont la lourde responsabilité de préserver l’intégrité territoriale et de garantir l’avenir du pays. Ce gel des avoirs, loin d’être une mesure anodine, est une partie d’un plan plus large pour redonner au Burkina Faso les moyens de sa souveraineté.
Une action courageuse pour un Burkina Faso fort
En renforçant la régulation financière et en traçant des lignes claires sur ce qui est acceptable ou non, les autorités affirment leur vision d’un État fort et responsable. Ce décret n’est pas une fin en soi, mais une étape cruciale dans la refondation du pays.
Le gel des avoirs de ces 115 personnes et entités est un acte fort qui illustre la volonté des autorités de transition de reprendre en main les destinées du Burkina Faso. Dans un contexte régional où les défis sont immenses, ce genre de décision est une preuve de courage et de détermination. L’histoire jugera ces choix, mais pour l’heure, il est clair qu’ils visent à offrir au peuple burkinabè une chance de vivre dans un pays sécurisé et souverain.
Alassane Diarra
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