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Examens de fin d’année : Quand les enseignants grévistes outrepassent leur liberté syndicale

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Au Mali, les examens de fin d’année démarrent, ce lundi 9 août 2021. Le gouvernement a mis en place les dispositions nécessaires pour le bon déroulement des épreuves. Les syndicats de l’éducation veulent s’y opposer. La guerre semble déclarée.

« Quand on ouvre une école, on évite, vingt ans plus tard, d’ouvrir une prison », indique-t-on. À l’antipode de ce passage formidablement attribué à l’écrivain français Victor Hugo, on pourrait souligner que lorsque nous fermons une école, on ouvre une prison quelques années plus tard.

L’instruction est donc un passage obligé, pour la formation de citoyens modèles. C’est une véritable voie de démarcation entre l’homme et les bêtes, qui n’ont nullement besoin d’éducation ou d’instruction pour vivre.

Le gouvernement déterminé

Après le déroulement, presque normal, de l’année scolaire 2020-2021, la synergie syndicale de l’éducation au Mali tente d’empêcher les enfants de la République de participer aux examens de fin d’année.  Ces syndicats de l’éducation appellent à une « désobéissance civile », à travers la « mobilisation générale et totale de toutes les enseignantes et de tous les enseignants pour la fermeture jusqu’à nouvel ordre de toutes les structures de l’éducation à compter de ce lundi 9 août 2021 », alors que les épreuves du Brevet de Technicien (BT), niveau 1 et 2, démarrent le même jour.  

Cette nouvelle démarche des enseignants semble être une déclaration de guerre aux autorités de la transition, qui tentent, tant bien que mal, de sauver cette année scolaire, pour une rentrée normale en 2021-2022. C’est pourquoi elles se sont orientées, après l’échec des négociations, vers les enseignants des établissements d’enseignement privés pour le déroulement de ces examens. D’ailleurs, dimanche 8 août 2021, le ministère de l’Éducation nationale, à travers un communiqué, a réaffirmé cette volonté du gouvernement de démarrer les épreuves du BT 1 et 2, ce lundi.

Se ressaisir devient un devoir

« La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres », dit-on généralement. Si la grève est un droit, empêcher les autres de travailler l’est-il ? En tout cas, l’issue d’une éventuelle guerre entre le caillou et l’œuf est vite prédite. Quand l’on détient l’appareil d’Etat, l’on dispose de tous les moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs.

Le plus aberrant dans cette démarche des syndicats de l’éducation est que parmi les signataires de leur circulaire du samedi dernier figure un membre du Conseil national de transition (CNT). Celui-ci aurait sûrement oublié qu’en Afrique, on se tait lorsqu’on mange. On ne peut pas cracher dans le plat que l’on mange.

Dans cette situation, ce qu’il faut rappeler, c’est que pour la stabilisation du front social, le président de la Transition, Col. Assimi Goïta a signé une Ordonnance fixant « [la] grille indiciaire unifiée des personnels relevant des statuts des fonctionnaires de l’État, des collectivités territoriales, des statuts autonomes et des militaires ». La goutte d’eau qui a débordé la vase.

Cette Ordonnance qui « abroge toutes dispositions antérieures contraires », en son article 4, est vite devenue la croix et la bannière entre les autorités de la transition et les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, attachés à leur statut, comme à la prunelle de leurs yeux. En tout cas, les enseignants feraient mieux de se ressaisir.

La rédaction

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