Home A la Une Chronique. Et la lumière fut… grâce à la méthode Diané

Chronique. Et la lumière fut… grâce à la méthode Diané

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Dans un continent où les promesses tiennent rarement face à la réalité, Boubacar Diané incarne une rare exception. Ministre de l’Énergie et de l’Eau du Mali depuis novembre 2024, il a su allier écoute, méthode et courage politique pour transformer une crise chronique en opportunité de redressement. En garantissant une alimentation électrique quasi ininterrompue pendant le Ramadan 2025, il n’a pas seulement tenu parole, il a démontré qu’un leadership fondé sur l’observation du terrain, le respect des techniciens et la vision du long terme pouvait encore changer le quotidien de millions d’Africains.

On gouverne un pays comme on éclaire une ville, en commençant par allumer les zones d’ombre.

Dans un monde où la défiance envers les institutions ne cesse de croître, rares sont les dirigeants qui prennent le temps d’écouter, de diagnostiquer, puis d’agir. Et plus rares encore ceux qui, dans un silence méthodique, transforment l’écoute en politique publique.

C’est pourtant ce qu’a fait, ces derniers mois, le ministre malien de l’Énergie et de l’Eau, Boubacar Diané. À rebours des promesses creuses et des calendriers sans lendemain, il a d’abord tendu l’oreille. Aux ingénieurs de terrain. Aux agents de l’EDM. À ceux qui, chaque jour, se battent pour maintenir un minimum d’alimentation dans un réseau précaire, sous tension permanente.

Une vision à long termes 

De cette écoute est née une action. Et de cette action, une première victoire.

Le mois de Ramadan 2025, longtemps redouté comme une période de pénurie électrique, s’est transformé en tournant énergétique. Promesse tenue : 19 heures de courant par jour. Alimentation continue pendant 48 heures dans plusieurs quartiers pendant la fête de ramadan. Une rupture. Non seulement technique, mais symbolique. Une manière de redonner confiance dans l’État par un service essentiel.

Le plan déployé repose sur des choix audacieux. Un fonds de soutien, certes contesté, a été mis en place à partir de micro-prélèvements sur les recharges téléphoniques (10 %) et les opérations de mobile money (1 %). Ce mécanisme, intelligent dans sa logique, a permis de financer l’approvisionnement en carburant et la maintenance du réseau. À cela s’ajoutent des visites continues des sites critiques – Sirakoro, Safo, Kambila – et une coordination renforcée avec le Premier ministre.

Mais cette réussite immédiate n’a de sens que si elle s’inscrit dans une vision de long terme. Or, tout indique que cette vision existe. La deuxième ligne de Manantali, attendue pour juin, promet une couverture élargie. Et les annonces récentes sur le solaire, bien que peu détaillées, montrent une volonté de basculer vers un mix énergétique plus stable, moins carboné, plus souverain. Cela serait possible une fois que les centrales solaires de Sanankoroba, de Safo, de Tiakadougou-Dialakoro, ou encore de Fana, seront mises en service. 

Tout a commencé là, par une promesse tenue

L’électricité n’est pas un luxe. C’est une condition préalable à tout progrès. Sans courant, pas d’école numérique, pas d’hôpital moderne, pas d’entreprise connectée. Le courant, c’est le début de tout.

Le Mali, en assumant un financement autonome de ses infrastructures de base, montre une voie possible. Celle d’un État qui prend ses responsabilités, qui investit dans les usages de demain, qui rend à ses citoyens ce qu’ils attendent le plus — une vie un peu plus stable, un peu plus prévisible, un peu plus digne.

Cela ne suffira pas. Mais c’est un début. Et ce début mérite d’être reconnu.

Car si, un jour, le Mali devient un modèle en matière d’indépendance énergétique, on pourra dire que tout a commencé là, par une promesse tenue, une méthode assumée, et surtout… par l’écoute des invisibles.

A.D


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