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Burkina Faso : interpellation d’un leader de la société civile

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Pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État, d’incitation à une rébellion et déclarations subversives », un activiste de la société civile burkinabè a été placé en garde à vue, vendredi dernier. 

« Les conditions objectives de bouillonnements sociaux sont réunies. Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour faire tomber le pouvoir ». Voilà un passage de la déclaration qui a conduit à l’arrestation de Pascal Zaïda, président de la Coordination des organisations de la société civile pour la patrie (COP) du Burkina Faso. Des propos prononcés au cours d’un point de presse, jeudi 12 août 2021, sur la situation sécuritaire du Burkina Faso.

Face à l’ampleur de la crise sécuritaire dans ce pays sahélien, depuis 2015, Pascal Zaïda a commencé par indiquer, lors de ce point de presse, que « le pouvoir a honteusement démissionné de son devoir d’assurer aux citoyens le minimum de sécurité et de veille sur l’intégrité du territoire ».

Le président de la COP a été arrêté vendredi, à son domicile, selon une alerte qu’il avait lui-même lancée sur sa page Facebook. Il a ensuite été placé en garde à vue par les services de la police judiciaire de son pays, selon l’Agence d’information du Burkina (AIB). Il est accusé de « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État, d’incitation à une rébellion et déclarations subversives ».

« Acharnement sur Pascal Zaïda »

Cette arrestation a donné lieu à plusieurs condamnations. Le chef de file de l’opposition burkinabè, Eddie Komboïgo a rappelé, vendredi soir, que le Burkina « n’est pas un pays policier. On [la police ndlr] est allé le [ Zaida ndlr] chercher, le traîner, devant sa cour sans une convocation ».

Le chef de file de l’opposition, rappelle que « Le Burkina Faso est un pays démocratique. Les libertés d’opinion sont données à tout un chacun par notre Constitution. Donner son opinion ne veut pas dire appeler à une insurrection ».

Le porte-parole de l’organisation COP, Marcel Tankoano qualifie cette arrestation d’« arbitraire, une atteinte à la liberté d’expression ». Il demande la « libération immédiate » de son collègue. « La constitution burkinabè depuis 2015 donne la liberté à tous les Burkinabè de pouvoir s’exprimer librement. Donc, nous ne comprenons pas. Pour nous, c’est un acharnement sur Pascal Zaïda », estime-t-il.

« Donner des explications à la Justice »

Selon le ministre de la Sécurité burkinabè, Maxime Koné, certes tous les citoyens sont libres d’exprimer leur opinion, mais chacun est tenu responsable de ses propos. « Nous sommes dans un contexte sécuritaire difficile, il devra donner des explications à la Justice », a affirmé le ministre de la Sécurité Maxime Koné.

L’Agence d’information du Burkina précise que Pascal Zaïda « était toujours en garde à vue samedi soir, dans l’attente d’une décision du procureur, qui pourrait ordonner sa libération ou le déferrer au parquet ».

La rédaction


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