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Palais de justice de Dakar
AnalysesPolitique

Le Sénégal, une démocratie qui punit aussi les abus de langage

by Sahel Tribune 24 novembre 2024
written by Sahel Tribune 4 minutes read

Au Sénégal, l’arrestation de Moustapha Diakhaté pour ses propos jugés insultants relance le débat sur les limites de la liberté d’expression dans une démocratie moderne.

Le Sénégal, souvent cité en exemple pour sa stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest, fait à nouveau la une avec une affaire mêlant liberté d’expression et limites du discours public. Cette fois, c’est Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire de la coalition Benno Bokk Yaakaar, qui est au centre de la controverse. Ses propos, qualifiant les Sénégalais de « peuple maudit » pour avoir choisi Bassirou Diomaye Faye comme président, lui ont valu une garde à vue prolongée, marquant un nouvel épisode de tensions autour de la liberté d’expression dans le pays.

Démocratie et responsabilité : l’équilibre fragile

Contrairement à d’autres pays de la sous-région, notamment le Mali, où les militaires en treillis dictent les règles, le Sénégal se distingue par une gouvernance civile élue et des institutions démocratiques solides. Cependant, cet avantage ne l’exempte pas de défis majeurs, notamment celui de concilier liberté d’expression et respect des valeurs sociétales.

L’arrestation de Moustapha Diakhaté met en lumière cette tension. S’exprimant sur une chaîne privée, il a fait des déclarations jugées offensantes envers toute une nation. Le recours à des lois datant des années 60 pour encadrer ces excès, comme l’a dénoncé Seydi Gassama d’Amnesty International, montre que même dans une démocratie, les abus de langage ne sont pas exempts de conséquences.

Un contexte juridique dépassé, mais pas sans fondement

Seydi Gassama soulève un point pertinent : les lois régissant l’expression publique au Sénégal datent d’une époque où les médias d’État contrôlaient l’information et où les partis uniques dominaient la scène politique. Dans un contexte moderne marqué par les réseaux sociaux et les médias privés, ces lois semblent désuètes, voire oppressives.

Cependant, leur application rappelle que le droit à la parole libre n’est pas absolu. Même dans une démocratie, il existe des limites nécessaires pour prévenir les discours haineux ou incendiaires. Le cas Diakhaté illustre la volonté de l’État de ne pas laisser l’espace public devenir une arène où tout est permis, sous prétexte de liberté d’expression.

Le Sénégal, entre modernité et tradition

Il serait simpliste de comparer directement la situation sénégalaise à celle de ses voisins comme le Mali. Là où Bamako fait face à des dissensions parfois radicales sous la poigne de dirigeants militaires, Dakar s’efforce de maintenir l’ordre tout en respectant les fondements d’un État de droit. Pourtant, cette affaire met en évidence un paradoxe : les valeurs démocratiques sénégalaises, censées garantir la liberté d’expression, peuvent elles-mêmes être invoquées pour réprimer cette même liberté.

La déclaration de Moustapha Diakhaté n’est pas anodine. Décrire un peuple comme « maudit » dépasse la simple critique politique. C’est une attaque directe contre la dignité nationale. Une démocratie ne peut tolérer de tels dérapages sans réagir, car laisser ces propos impunis reviendrait à fragiliser le tissu social.

Vers une réforme des lois sur l’expression publique

Cela dit, la critique d’Amnesty International mérite d’être entendue. L’arrestation de Diakhaté relance le débat sur l’adéquation des lois actuelles aux réalités d’une société démocratique moderne. Si le Sénégal veut continuer à se démarquer comme un modèle, il doit réformer ses textes juridiques pour qu’ils protègent autant la liberté d’expression que le respect mutuel.

Il ne s’agit pas de permettre tous les écarts, mais de définir clairement les frontières du discours acceptable, tout en évitant un usage excessif des outils répressifs. À l’heure où les réseaux sociaux amplifient chaque mot, cette tâche est plus urgente que jamais.

Le Sénégal, bien qu’épargné par les crises institutionnelles que traversent certains de ses voisins, montre ici que la démocratie ne garantit pas l’absence de tensions. La garde à vue de Moustapha Diakhaté est la preuve que même dans un État de droit, des propos jugés insultants ou offensants peuvent conduire à des sanctions.

Le défi pour Dakar sera de maintenir cet équilibre fragile entre justice et liberté, sans tomber dans les travers d’un autoritarisme déguisé. Mais une chose est sûre : au Sénégal comme dans tout autre pays, on peut être élu et civil, mais les excès de langage ne passent pas.

Oumarou Fomba 

24 novembre 2024 0 comments
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Crise climatique
A la UnePlanète

COP29 : quand les attentes africaines s’évanouissent dans les négociations climatiques

by Chiencoro 24 novembre 2024
written by Chiencoro 4 minutes read

L’Afrique quitte la COP29 de Bakou avec une profonde déception. Le continent dénonce des promesses de financement climatique jugées insuffisantes face aux défis colossaux.

La conclusion de la COP29 à Bakou a laissé un goût amer aux négociateurs africains. Alors que l’urgence climatique pèse de plus en plus lourd sur un continent vulnérable, les promesses de financement émises par les pays industrialisés sont jugées dérisoires et inadéquates pour répondre aux défis colossaux que l’Afrique doit relever. Une situation qui illustre à nouveau le déséquilibre flagrant dans la gouvernance climatique mondiale.

Un financement insuffisant pour un continent en détresse

La promesse des 300 milliards de dollars par an d’ici 2035, bien qu’historiquement élevée dans les engagements climatiques, apparaît largement insuffisante face aux besoins estimés par l’Afrique. Le continent avait plaidé pour un financement annuel de 1 300 milliards de dollars, un chiffre justifié par la nécessité de financer simultanément la transition énergétique, l’adaptation aux effets du dérèglement climatique, et la prise en charge des pertes et dommages déjà subis.

Pour Ali Mohamed, porte-parole du groupe Afrique, ce compromis est « trop faible, trop tardif et trop ambigu ». Une analyse partagée par de nombreux délégués africains qui ont souligné que le financement promis, ajusté à l’inflation, est en réalité inférieur aux 100 milliards de dollars annuels décidés lors de la COP15 en 2009. Un paradoxe qui reflète une déconnexion entre les promesses et les réalités climatiques du Sud global.

Des attentes non satisfaites : entre déséquilibres et incertitudes

L’un des principaux griefs des délégations africaines concerne l’absence d’équilibre entre les financements dédiés à l’adaptation et ceux pour l’atténuation. Alors que l’Afrique subit déjà des impacts irréversibles du réchauffement climatique — des sécheresses persistantes aux inondations catastrophiques —, les financements sont majoritairement orientés vers des projets d’atténuation, souvent au bénéfice des économies émergentes à fort potentiel industriel.

Les demandes des pays africains d’un financement clair et prioritaire pour l’adaptation et la prise en charge des pertes et dommages n’ont pas été prises en compte. De plus, l’absence de garanties sur la nature des financements — dons plutôt que prêts — suscite des inquiétudes quant à l’aggravation de la dette publique dans un contexte déjà critique. Pour de nombreux États africains, ce déséquilibre financier perpétue un système où les pays les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre paient le prix le plus fort.

Un système global qui peine à inclure les plus vulnérables

La frustration des négociateurs africains met en lumière un problème structurel dans les négociations climatiques internationales : le manque de prise en compte des priorités des pays en développement. À Bakou, les discussions ont une nouvelle fois été dominées par les grandes puissances économiques, qui dictent les termes des accords sans véritablement intégrer les voix des plus vulnérables.

Cette situation accentue la perception d’un système climatique mondial déséquilibré. Pour les délégués africains, l’échec de Bakou est une occasion manquée de démontrer une solidarité internationale concrète et ambitieuse. « Quand l’Afrique perd, le monde perd », a averti Ali Mohamed, rappelant que les crises climatiques, qu’elles soient vécues au Sahel ou dans les Caraïbes, ont des répercussions globales.

Des conséquences sur le terrain : le coût humain du réchauffement

En attendant une mise en œuvre hypothétique des financements promis, l’Afrique continue de payer un lourd tribut aux effets du dérèglement climatique. L’augmentation des températures exacerbe les conflits pour les ressources, la perte de biodiversité et les crises alimentaires. Ces impacts, bien que largement documentés, restent sous-estimés dans les politiques climatiques internationales.

L’échec de Bakou à répondre aux attentes africaines compromet également les objectifs de développement durable (ODD). Sans une mobilisation financière substantielle et équitable, les efforts pour réduire la pauvreté, améliorer la santé publique ou garantir l’accès à l’éducation risquent d’être ralentis, voire inversés.

Vers une redéfinition des priorités africaines ?

Le dénouement décevant de la COP29 pourrait inciter les États africains à réorienter leur stratégie sur la scène internationale. Certains experts plaident pour une union renforcée au sein du continent afin de négocier collectivement et de développer des solutions internes, telles que des mécanismes financiers régionaux ou des initiatives locales de transition énergétique.

Cette vision s’aligne avec l’idée d’un « panafricanisme climatique », où les ressources et les talents africains seraient mobilisés pour répondre aux défis sans attendre des promesses souvent non tenues des grandes puissances. Toutefois, ce modèle exige des engagements politiques clairs et un soutien accru aux institutions africaines.

La COP29 a été marquée par un décalage flagrant entre les ambitions affichées par les pays en développement et les engagements réels des nations industrialisées. Pour l’Afrique, ce sommet est un rappel brutal que la lutte contre le changement climatique est encore loin d’être une priorité partagée.

Mais l’échec de Bakou n’est pas une fatalité. Il peut devenir un catalyseur pour une mobilisation accrue, tant sur le continent qu’à l’échelle internationale. L’urgence climatique ne laisse aucune place à l’inaction. 

Chiencoro Diarra 

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COP29 Bakou
ActuPlanète

Pertes, carbone, et méthane : les succès inattendus de la COP29

by Fousseni TOGOLA 24 novembre 2024
written by Fousseni TOGOLA 4 minutes read

La COP29 à Bakou obtient des avancées majeures sur le financement climatique, les marchés du carbone et le soutien aux pays vulnérables. Ce qui réaffirme l’urgence d’une action collective face au défi climatique mondial. 

La 29 ᵉ Conférence des Parties (COP29), qui a commencé à Bakou, le 11 novembre dernier, a marqué des points cruciaux dans la lutte mondiale contre le changement climatique. À travers des décisions ambitieuses et des engagements financiers d’envergure, la présidence azerbaïdjanaise a fait progresser des dossiers essentiels, avec un accent particulier sur les besoins des pays en développement. 

Un nouvel objectif financier ambitieux : l’objectif de Bakou

Au cœur des réalisations de cette COP, l’objectif financier de Bakou redéfinit l’ambition mondiale en matière de financement climatique. Cet engagement prévoit de mobiliser 1,3 trillion de dollars par an d’ici 2035 pour soutenir les efforts climatiques des pays en développement. Comme l’a souligné le président de la COP29, Mukhtar Babayev, « l’objectif financier de Bakou représente le meilleur accord possible que nous pouvions conclure ».

Ce nouveau cadre inclut un objectif de base pour les pays développés : mobiliser au moins 300 milliards de dollars chaque année, une augmentation significative par rapport aux 100 milliards de dollars annuels promis lors de précédentes COP. Cette progression, qualifiée par Babayev de « transformation de milliards en billions », vise à repositionner l’architecture mondiale du financement climatique pour répondre efficacement aux besoins des nations les plus vulnérables.

Déblocage historique des marchés du carbone

Après une décennie de blocage, la COP29 a également marqué la pleine opérationnalisation de l’article 6 de l’Accord de Paris, qui établit des marchés du carbone fiables et transparents. « Nous avons mis fin à une attente de dix ans et débloqué un outil essentiel pour maintenir 1,5 degré à portée », a déclaré Babayev.

Les bénéfices de cette percée sont considérables. Les marchés du carbone devraient générer jusqu’à 1 000 milliards de dollars par an d’ici 2050, tout en réduisant les coûts de mise en œuvre des plans climatiques nationaux de 250 milliards de dollars par an. Ces économies, a ajouté Babayev, « doivent être réinvesties dans des projets climatiques encore plus ambitieux ».

Un soutien crucial pour les pertes et dommages

Autre avancée cruciale, la pleine opérationnalisation du Fonds pour pertes et dommages, attendu depuis des années par les pays en développement. Ce fonds, conçu pour aider les nations les plus vulnérables à faire face aux impacts du changement climatique, sera prêt à financer des projets dès 2025. Mukhtar Babayev a salué cet aboutissement en déclarant : « Nous avons mis en place les bases pour transformer les engagements en actions concrètes. »

Avec des engagements financiers dépassant 730 millions de dollars à ce jour, ce fonds marque une étape décisive pour des régions comme les petits États insulaires et les pays africains. Ibrahima Cheikh Diong, nommé directeur exécutif du fonds, a pour mission de veiller à ce que ces ressources atteignent rapidement leurs bénéficiaires.

Une dynamique inclusive pour relever les défis climatiques

Au-delà des grandes annonces, la COP29 a mis en avant une approche inclusive et transparente, réunissant divers acteurs autour d’initiatives concrètes. Parmi celles-ci, la Déclaration sur l’action numérique verte, adoptée par 75 gouvernements et plus de 1 100 organisations technologiques, vise à utiliser des outils numériques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

De plus, les engagements pour réduire les émissions de méthane, notamment dans les déchets organiques, ont mobilisé 50 pays représentant 51 % des émissions mondiales de méthane. Ces initiatives, tout comme la Déclaration de Bakou pour les villes résilientes, renforcent l’idée que des actions locales et multisectorielles sont essentielles pour atteindre les objectifs climatiques globaux.

Des promesses, mais aussi des défis

Si les résultats de la COP29 sont impressionnants, ils soulèvent également des questions sur leur mise en œuvre. Mukhtar Babayev a reconnu que « les années à venir ne seront pas faciles », insistant sur la nécessité d’un travail collectif pour transformer ces engagements en réalisations tangibles. Le défi consiste à maintenir l’élan créé à Bakou tout en surmontant les obstacles géopolitiques et financiers.

En repoussant les limites de ce qui était jugé possible, la COP29 a prouvé que des avancées significatives peuvent être réalisées, même dans un contexte de fragmentation mondiale. Avec des initiatives telles que l’objectif financier de Bakou, l’article 6 et le Fonds pour pertes et dommages, cette conférence offre des solutions concrètes aux défis climatiques actuels.

« Nous avons changé à jamais l’architecture financière mondiale et fait un pas important vers la réalisation de nos objectifs climatiques », a conclu Babayev. Désormais, l’attention se tourne vers la mise en œuvre rigoureuse de ces engagements pour garantir un avenir durable et équitable pour tous.

F. Togola 

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Manifestation de juillet 2020 au Mali
A la UnePolitique

M5-RFP : vers une dissolution après le départ de Choguel Maïga ?

by Sahel Tribune 24 novembre 2024
written by Sahel Tribune 6 minutes read

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l’opposant tchadien Succès Masra
ActuPolitique

Succès Masra dénonce : Paris, frein à la démocratie au Sahel

by Sahel Tribune 23 novembre 2024
written by Sahel Tribune 4 minutes read

La France, accusée par l’opposant tchadien Succès Masra, à l’approche des élections législatives et communales du 29 décembre prochain, de freiner la démocratie au Tchad en soutenant Mahamat Idriss Déby, alimente les critiques sur son rôle ambigu en Afrique.

La politique africaine de la France est à nouveau sous le feu des critiques, cette fois par la voix de l’opposant tchadien Succès Masra. Dans un entretien accordé à l’AFP, à l’approche des élections législatives et communales du 29 décembre prochain, le leader du parti Les Transformateurs accuse Paris de freiner le processus démocratique au Tchad, en privilégiant un soutien sans faille au président Mahamat Idriss Déby au détriment du peuple tchadien. Ces accusations ne sont pas isolées, mais reflètent une tendance récurrente de la diplomatie française à choisir la stabilité apparente plutôt que la justice et la légitimité démocratique.

Un soutien indéfectible à une dynastie contestée

Le Tchad est emblématique de l’approche française en Afrique : maintenir coûte que coûte des régimes autoritaires en échange d’une loyauté stratégique. Depuis la mort d’Idriss Déby en 2021, son fils a hérité du pouvoir avec la bénédiction immédiate de Paris. L’empressement avec lequel Emmanuel Macron a soutenu le jeune Déby est particulièrement choquant, surtout dans un contexte où le scrutin qui a suivi, en mai dernier, a été qualifié de « ni libre ni crédible » par les observateurs internationaux.

L’opposant Succès Masra n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, la France a « clairement choisi une famille au détriment du peuple tchadien ». Et comment lui donner tort, quand Paris a non seulement félicité Déby pour sa victoire, mais a aussi ignoré les appels répétés à la transparence sur les résultats électoraux ? Les copies des procès-verbaux et les fichiers des résultats n’ont jamais été rendus publics. Un silence complice qui n’a pas échappé à ceux qui espéraient un changement démocratique au Tchad.

Un découpage électoral sur mesure

La situation est aggravée par un découpage électoral récent qui, selon Masra, réduit le poids électoral des régions les plus peuplées au profit des moins peuplées, une stratégie classique pour diluer la voix des opposants et consolider le pouvoir d’une élite au service du président. Ce stratagème, combiné à une situation humanitaire désastreuse causée par des inondations massives, prive des millions de Tchadiens d’un droit de vote effectif.

Malgré ces évidences, la France persiste dans son appui à un régime qui ne fait rien pour résoudre ces injustices. Pour Masra, Paris fait le choix « d’un homme fort » au détriment d’une véritable stabilité à long terme fondée sur une démocratie inclusive.

La stabilité à tout prix, une illusion française

L’argument central de la France est toujours le même : la stabilité. Mais cette stabilité est une illusion, construite sur des bases fragiles de répression et de violations des droits humains. Depuis trois ans, l’opposition tchadienne et les militants des droits humains subissent une répression sanglante et répétée. Le silence assourdissant de Paris face à ces exactions est la preuve d’une faiblesse stratégique déguisée en pragmatisme.

Comme le souligne Masra, la France privilégie une stabilité politique fictive pour préserver ses intérêts militaires et économiques. Avec trois bases militaires et plusieurs centaines de soldats déployés au Tchad, ce pays est devenu le dernier bastion de l’influence française au Sahel. Paris semble prêt à tout pour conserver cet ancrage, quitte à ignorer les aspirations légitimes du peuple tchadien.

Le Tchad comme miroir des échecs français en Afrique

En adoptant cette posture, la France alimente une hostilité croissante envers elle-même. Dans un Sahel où elle est déjà critiquée pour son rôle ambigu, Paris continue de donner l’impression qu’elle considère l’Afrique comme son pré carré. Ce paternalisme déguisé en partenariat stratégique est non seulement dépassé, mais aussi dangereux pour l’avenir de la coopération entre la France et ses anciennes colonies.

Le cas du Tchad illustre les contradictions et les échecs de la politique africaine de la France. À force de soutenir des régimes autocratiques au nom de la stabilité, Paris se coupe de la réalité des aspirations démocratiques des peuples africains. La France se retrouve accusée de jouer contre la démocratie, d’étouffer les contestations légitimes, et d’être complice des abus d’un pouvoir qu’elle protège.

Si la France veut réellement jouer un rôle constructif en Afrique, elle devra réviser sa stratégie. Soutenir des régimes corrompus et répressifs ne garantit pas la stabilité, mais prépare les conditions de soulèvements populaires et de ruptures brutales. Le temps est venu pour Paris de choisir un véritable partenariat basé sur les valeurs qu’elle prétend défendre : la démocratie, les droits humains et la transparence.

Au Tchad, comme ailleurs, la France doit cesser d’être un frein et devenir un levier pour le changement. Le peuple tchadien le réclame. Le Sahel le demande. L’histoire, bientôt, le jugera.

Alassane Diarra

23 novembre 2024 0 comments
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Téléphone mobile
Économie

Mali, Niger, Burkina Faso : l’AES abolit les frontières téléphoniques avec le free roaming

by Sahel Tribune 23 novembre 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

L’AES marque une avancée majeure en supprimant les frais d’itinérance entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, renforçant ainsi l’intégration régionale et la connectivité des peuples.

La signature, le 21 novembre à Niamey, d’un protocole d’accord établissant la gratuité de la réception des appels et SMS entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso marque une avancée significative pour l’Alliance des États du Sahel (AES). Cet accord, centré sur la levée des frais d’itinérance téléphonique, reflète une volonté commune de renforcer l’unité régionale, tout en apportant des bénéfices concrets aux citoyens de la zone.

Avec cet accord, les citoyens des trois pays pourront désormais communiquer librement sans subir les coûts prohibitifs de l’itinérance, communément appelée « roaming ». Comme l’a souligné Wenlassida Patrice Compaoré, secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) du Burkina Faso, cette mesure vise à éliminer « le poids du surcoût d’itinérance qui freine la mobilité et les liens entre les peuples ». En supprimant ces barrières, l’AES se positionne en fer de lance pour la connectivité régionale, un levier essentiel pour le développement économique et social.

Une avancée technologique dans un contexte géopolitique tendu

Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large de l’AES visant à bâtir une union intégrée. À travers cet accord, les régimes militaires au pouvoir dans les trois pays démontrent leur engagement à répondre aux attentes de leurs populations en matière de connectivité et d’intégration économique. La gratuité des appels et SMS en itinérance est un signal fort envoyé à la communauté internationale : l’AES n’est pas seulement une alliance politique, mais également un projet de développement pragmatique et tourné vers l’avenir.

Cet accord intervient dans un contexte marqué par les défis sécuritaires et politiques qui touchent les trois pays. Malgré ces contraintes, l’AES montre sa capacité à initier des projets concrets qui profitent directement aux populations. En rendant la communication plus accessible, l’alliance renforce les interactions entre les peuples et favorise une meilleure coopération transfrontalière. Cette mesure contribue également à affirmer l’indépendance numérique de la région face aux défis géopolitiques, notamment en réduisant la dépendance aux infrastructures technologiques étrangères.

Des inspirations et des perspectives prometteuses

La signature de cet accord s’inscrit dans la continuité du projet « free roaming » initié depuis 2016 par plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Mali et le Burkina Faso. Cet héritage, étendu et consolidé par l’AES, témoigne de la volonté d’accélérer la construction d’un espace numérique harmonisé en Afrique. L’ambition d’élargir cet accord à d’autres pays, comme le Togo, ouvre la voie à une coopération régionale renforcée.

La suppression des frais d’itinérance n’est pas seulement une mesure technique ; elle est aussi un outil puissant pour l’intégration économique. Elle facilite les échanges commerciaux, les déplacements transfrontaliers, et contribue à tisser un tissu social plus dense entre les peuples. Avec des initiatives comme celle-ci, l’AES montre qu’elle est en mesure de concilier les enjeux politiques et les besoins concrets de ses citoyens.

Cet accord sur le « free roaming » est bien plus qu’une simple avancée technique. Il illustre la capacité de l’AES à transformer une vision politique en une réalité tangible pour ses populations. Dans un contexte où la coopération internationale est souvent mise à rude épreuve, cette initiative est une preuve que l’intégration régionale reste possible, même dans les conditions les plus complexes.

Avec des projets comme celui-ci, l’AES renforce sa légitimité et ouvre la voie à une intégration plus profonde, en faisant de la connectivité un moteur de développement pour tout le Sahel.

Oumarou Fomba 

23 novembre 2024 0 comments
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Sommet des chefs d'Etats de l'AES
A la UneÉconomie

L’AES harmonise ses documents de voyage pour renforcer l’intégration économique

by Sahel Tribune 23 novembre 2024
written by Sahel Tribune 3 minutes read

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