Ce 1er février 2022, la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont présenté un rapport conjoint intitulé « Suivi sur les impacts de la Covid-19 en Afrique de l’ouest ».
« Près d’un an après l’apparition des premiers cas de Covid-19 marquant le début d’une pandémie sans précédent, la situation reste préoccupante en Afrique de l’ouest, avec l’augmentation du nombre de cas actifs de 131 680 au 3 août 2020 à 513 946 au 31 juillet 2021 », lit-on dans le rapport conjoint de la Cédéao, de la CEA ainsi que du PAM. Durant la même période, le nombre de décès dans cette sous-région était estimé à 6 710.
Sur la base d’une enquête auprès des ménages et d’une analyse de données secondaires, cette étude de 36 pages, présentée le 1er février 2022, soulignent l’évolution de la pandémie en Afrique de l’ouest, son impact socio-économique sur les populations urbaines et rurales. Aussi évalue-t-il les perceptions et les attitudes des populations vivant dans différentes zones.
« […] La pandémie a négativement impacté les avancées durement acquises en matière de réduction de la pauvreté et de croissance inclusive », déplore-t-on. De 34,5 % en 2020, le taux d’extrême pauvreté est passé à 34,4 % en 2021.
Mise en œuvre efficace de programmes de vaccination
Selon les précisions de ce rapport, les ménages dépendant de « sources de revenu instables et précaires », notamment les petits commerçants, les vendeurs de rue et les travailleurs occasionnels, ont été les plus affectés par les effets de cette pandémie. Ils sont suivis par les ménages qui dépendent des transferts d’argent. Cette situation a eu comme conséquence, l’installation d’une insécurité alimentaire : « Près de 25 millions de personnes, soit près d’un ouest africain sur 16 est affecté par l’insécurité alimentaire, soit une hausse de 34 % par rapport à 2020 ».
Toutefois, il ressort des analyses de ce rapport que depuis le premier trimestre 2020, des améliorations sont constatées sur divers plans. « Il est observé une amélioration du taux de guérison, un ralentissement du rythme de progression des cas confirmés ainsi qu’une augmentation des doses de vaccins administrés », précise-t-on. Avec la levée progressive des mesures restrictives, une reprise de l’activité économique, bien que présentant des signes de fragilité, est observée.
Selon les auteurs du rapport, la reprise de l’ensemble de l’économie de la sous-région passe par « une levée totale des mesures restrictives », qui passerait elle aussi par une mise en œuvre efficace de programmes de vaccination de masse.
Transformation économique
Un autre aspect déplorable est que la région oust-africaine présente un faible taux de vaccination. « En fin juillet 2021, la proportion de la population ayant été vaccinée en Afrique était 3,2 % contre 48,12 % en Europe ». Dans la plupart des pays de la Cédéao, le taux de vaccination est de moins de 4 %. Ce faible taux de vaccination s’explique entre autres par des doutes au niveau des populations sur la fiabilité des vaccins proposés, un manque d’information relatif à ces vaccins.
Les organisations à l’origine de ce rapport formulent plusieurs recommandations. Selon S.E Jean-Claude Kassi Brou, président de la commission de la Cédéao, les plans de relance économique à moyen et long terme proposés « privilégient la transformation des économies des États membres en vue de mettre un terme à leur forte dépendance vis-à-vis du marché international des matières premières et consolider les systèmes socio-économiques à travers une plus grande diversification en modernisation des économies ».
Chiencoro Diarra
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