Sous le thème : « Cinémas d’Afrique et identités culturelles », la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) se tiendra du 22 février au 1er mars 2025 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Ce rendez-vous incontournable mettra en lumière 235 films sélectionnés parmi 1351 œuvres soumises, issus de 48 pays. Un hommage vibrant à la richesse et à la diversité des cinémas d’Afrique et de sa diaspora.
Cette édition sera historique pour le Mali, qui présentera pour la première fois 11 films, une participation record. Ces œuvres concourront dans toutes les catégories officielles : longs métrages de fiction, documentaires, courts métrages, séries, films d’animation et productions d’écoles de cinéma, selon une note officielle du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme.
Le Mali signe également son retour en compétition officielle pour les longs métrages de fiction après dix ans d’absence. Deux films maliens seront en lice pour l’Étalon d’or de Yennenga, le prix le plus prestigieux du festival. Le dernier film malien à avoir participé dans cette catégorie était Rapt à Bamako de Cheick Oumar Sissoko en 2015.
Un héritage prestigieux
Notons que le Mali fait partie des pays les plus titrés du Fespaco avec trois Étalons d’or de Yennenga à son actif, ce qui le place en deuxième position derrière le Maroc, détenteur de quatre trophées.
C’est Souleymane Cissé qui a ouvert le bal des trophées pour le Mali en remportant en 1979 l’Étalon d’or de Yennenga avec son film Baara. Ce succès a été suivi en 1983 par un autre chef-d’œuvre, Finye, qui a valu à Souleymane Cissé d’être le premier réalisateur à décrocher deux fois ce prestigieux prix depuis la création du festival en 1969.
En 1995, Cheick Oumar Sissoko a complété le palmarès malien en remportant l’Étalon d’or avec Guimba, un film qui a marqué les esprits par sa qualité artistique et son message. Depuis, le Mali n’a pas ajouté de trophée à sa collection, mais espère briller à nouveau lors de cette 29e édition.
Un événement pour toute l’Afrique
Cette avancée spectaculaire pour le cinéma malien reflète une volonté politique affirmée par les autorités de la Transition. Lors de son discours à la Nation le 31 décembre 2024, le président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, a décrété 2025 comme « Année de la Culture ». Ce projet ambitionne de faire de la culture un pilier stratégique pour la refondation du Mali, en célébrant son identité et en soutenant ses talents.
Avec le thème « Cinémas d’Afrique et identités culturelles », le Fespaco 2025 promet d’être une tribune exceptionnelle pour explorer la richesse des cultures africaines à travers le prisme du cinéma. En plus des projections, le festival sera animé par des conférences, des ateliers et des rencontres professionnelles destinés à favoriser les échanges entre acteurs de l’industrie cinématographique.
Les autorités burkinabè ont par ailleurs rassuré sur les dispositifs sécuritaires renforcés pour garantir le bon déroulement de l’événement, malgré les défis régionaux.
Une opportunité pour le Mali
La forte présence du Mali à cette édition du Fespaco est une occasion inédite de mettre en lumière ses récits, son patrimoine culturel et son talent artistique sur la scène internationale.
En 2025, le Mali n’a pas pour seule ambition de participer. Le pays vise à décrocher des distinctions prestigieuses, confirmant ainsi que le cinéma africain peut être à la fois un outil de développement, un vecteur de résilience et une source de cohésion sociale.
Ibrahim K. Djitteye
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