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Vie chère au Mali : le calvaire des consommateurs

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La cherté du marché est une réalité dans le quotidien des Maliens. Aucun produit ni aucun secteur n’échappe au phénomène. Si les produits de première nécessité ne deviennent pas rares, leurs prix les rendent inaccessibles au pouvoir d’achat des consommateurs maliens, qui peinent à avoir les moyens de s’en procurer. Face à cette situation, des solutions d’urgence et des mesures à long terme doivent être prises.

La levée de l’embargo, qu’avaient imposée la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sur le Mali, entre janvier et juillet 2022, ne semble pas atténuer le calvaire des Maliens. La descente aux enfers de la population, en matière d’acquisition des produits les plus élémentaires pour leur survie, se poursuit.

L’alvéole d’œuf passe à 2600 FCFA

Sur le marché malien, le prix de tous les produits prend l’ascenseur. Cette situation pèse lourd sur les femmes. Aujourd’hui, le prix du kilogramme de farine est passé de 400 FCFA à 600 FCFA. Quant au sucre, le kilogramme est vendu à 600 FCFA contre 500 F précédemment. Le litre d’huile est acheté sur le marché malien à 1200 FCFA contre 900 F, il y a quelques mois. Le prix de l’alvéole d’œuf est passé de 2000 f à 2600 f.

Le panier de la ménagère souffre de cette augmentation du prix des produits de première nécessité. « Auparavant, avec seulement 1000 FCFA tu pouvais cuisiner pour toute la famille. Mais de nos jours, même 3000 FCFA ne suffit plus. Car tout est devenu cher : la viande, la farine, le mil, le riz, l’huile et même le charbon », se désole Fatoumata Diarra. Cette femme au foyer poursuit en lançant un appel aux vendeurs : « Il faudrait aussi que les commerçants respectent les prix définis par l’État. J’insiste surtout sur le fait que l’État doit mettre en place un protocole afin que chacun vende aux prix qui leur sera indiqué ».

« Nous n’y sommes pour rien »

En décembre 2021, le gouvernement malien avait adopté certaines mesures d’atténuation de la flambée du prix des produits de première nécessité sur le marché. Il s’agit entre autres : la baisse de 50 % de la base taxable à l’importation des produits du sucre, de l’huile alimentaire, du lait et du riz ; la subvention du prix de la viande bovine ; l’homologation du prix des hydrocarbures ; le soutien aux minoteries à travers l’abandon de la presque totalité des droits et taxes à l’importation du blé ; la suspension du paiement de la TVA à l’achat et à l’importation de la graine de coton, entre autres.

Cette situation sur le marché malien est surtout tributaire de l’augmentation des prix sur le marché international, due à la guerre entre l’Ukraine et la Russie ; mais aussi de la situation sécuritaire que connait le pays. La stabilité et le retour de la sécurité sur l’ensemble du territoire semblent être les priorités des autorités maliennes de la transition.

Toutefois, il convient aussi de noter la mauvaise foi de certains commerçants, surtout quand il s’agit de l’augmentation du prix des produits locaux. Selon des consommateurs, sur le marché, des commerçants font une inflation volontaire dont la seule motivation est de se faire plus de gains. Contre cette accusation, les commerçants se défendent : « Les produits locaux connaissent une inflation impressionnante. Mais nous n’y sommes pour rien », se justifie Seydou, commerçant au marché de Kalaban-Coro Koulouba.

Des mesures d’atténuation

Aujourd’hui, « le sac du riz local (Gambiaka) est cédé entre 20 000 et 21 000 francs CFA » contre 17 000 et 17 500 FCFA, il y a quelque temps. L’année dernière, à la même période, les fleurs d’hibiscus (dabléni) étaient vendues à 500 francs CFA le Kg. Cette année, elles sont cédées à 2 350 francs le kilogramme. « Si nous baissons nos prix, nous ne pourrions plus subvenir aux besoins de nos familles. Les clients doivent comprendre que nous sommes tous victimes de ce phénomène », explique Seydou, le commerçant.

« Cette situation est très mauvaise » pour le Mali, en tant que pays en développement, dont la majeure partie de la population vit dans la pauvreté. Cette cherté du marché va plus l’impacter les personnes les plus vulnérables, aux dires de Salimata Diallo, femme au foyer.

Les plus hautes autorités sont donc interpellées. Le peuple souffre et attend de son gouvernement des mesures importantes pour atténuer sa souffrance. Pour ce faire, l’état malien doit subventionner les produits de première nécessité, baisser les frais de dédouanement sur ces produits, accroitre la surveillance sur les commerçants en vue de les obliger au respect des prix fixés.

Hawa Diaby


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