Dans le secteur informel, nombreuses sont les femmes maliennes qui y travaillent. Or ce domaine est aussi touché par les mesures adoptées dans le cadre de la prévention de la pandémie de Covid-19, faute de non-assistance par les autorités politiques.
« COVID-19 signifie pour elles : “Chiffres d’affaires réduits de 50 % à 100 %”, “Interruption de revenu”, “Pas de client”, “Arrêt d’activités génératrices de revenus”, “Pertes”, “Marchés réduits” », rapporte l’ONU femmes en mai 2020. Dans cette étude, cette organisation onusienne brosse le tableau noir de la situation de la femme malienne sous cette pandémie de coronavirus.
Des travailleuses du secteur informel
La plupart des femmes maliennes, selon ce rapport de 20 pages, sont des membres ou employées des coopératives ou des entreprises de transformation agro-alimentaires, entre autres. Ce sont des activités qui nécessitent le regroupement de plusieurs personnes et restent dépendantes des commandes étrangères.
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Mais, avec la fermeture des frontières, ces entreprises sont pour la plupart contraintes à fermer leurs portes : « Pour gagner leur vie, les femmes dépendent souvent de l’espace public et des interactions sociales, qui sont désormais restreintes pour contenir la propagation du virus », indique l’Institut national de la statistique (INSTAT) en février 2018.
Ainsi, cette restriction ne peut qu’avoir des conséquences sur leurs activités et, par ricochet, leur vie. Or, ces entreprises féminines sont, en majorité, sans accompagnement de l’État, rapporte-t-on. Cette situation a donc conduit la plupart de celles-ci au chômage.
Accroitre les tensions
En plus des inégalités dans le domaine de l’entrepreneuriat, le domaine de l’éducation n’a pas été épargné en cette période de la pandémie de Covid-19. Pendant cet arrêt des cours, beaucoup d’écolières se retrouvent à mener des petits commerces. Ce qui pourrait entraîner des viols, des tentatives de viol ou autres agressions sur elles.
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Aussi, cette fermeture des écoles peut-elle également favoriser le mariage des enfants. Comme pour montrer que « l’école peut constituer un prétexte pour préserver les filles du mariage ». En plus, cet arrêt des cours, selon l’ONU femmes, peut accroître les tensions, les violences domestiques à l’égard des enfants.
Des grossesses non-désirées
En cette période de pandémie, les femmes se trouvent grandement exposées à plusieurs dangers sanitaires. « Les activités promotionnelles, notamment les campagnes en faveur de la [planification familiale] et de lutte contre les fistules obstétricales, pourraient ne plus devenir la priorité et donc délaissées accentuant ainsi l’incidence des grossesses non désirées et des avortements provoqués », signale-t-on dans ce rapport. Or, le contrôle des naissances est un droit pour les femmes.
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Dans ce document composé de trois parties, ce n’est aucun doute que le coronavirus pèse plus sur les femmes que les hommes : « La pandémie menace les progrès accomplis en Afrique. Elle aggravera les inégalités existantes », selon Antonio Guterres, l’actuel secrétaire général de l’ONU.
Togola
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