Quelques jours après une série d’arrestations tenues secrètes, Bamako brise le silence : officiers, civils et un ressortissant français sont arrêtés pour tentative de fragilisation de la Transition. Un coup de filet qui en dit autant sur la fermeté du pouvoir que sur le climat de défiance ambiant.
Depuis une semaine, la rumeur circulait, insistante, dans les maquis de Bamako comme dans les pages brûlantes des réseaux sociaux : quelque chose se tramait dans l’ombre des casernes et des salons feutrés. Ce jeudi 14 août, la confirmation est tombée, solennelle et calibrée, sur les ondes de l’ORTM. Face caméra, le général Daoud Aly Mohamedine, ministre de la Sécurité et de la Protection civile, lit le communiqué du gouvernement. Les mots sont pesés, mais la charge est lourde : arrestation, en début août d’un groupuscule mêlant officiers, agents de la société civile et un ressortissant français, accusés d’« actes de déstabilisation de l’État ».

Dans le récit officiel, tout est désormais « totalement sous contrôle ». La tentative, dit-on, visait à « casser la dynamique de refondation et de souveraineté » engagée par les autorités de transition. Sur la liste des interpellés, deux noms retiennent l’attention : Nema Sagara, employée à la Direction de l’information et des relations publiques des Armées (DIRPA), et Abass Dembélé, ancien gouverneur de Mopti, figure connue de l’appareil administratif.
Au Mali, l’histoire récente a habitué les observateurs à ces annonces tardives, précédées de rumeurs en cascade. Entre début août et ce 14 août, la machine à spéculations a tourné à plein régime. Les journaux titraient avec prudence, les comptes Facebook s’enflammaient, mais aucune confirmation officielle ne venait trancher.
Pour l’heure, pas de détails sur le degré d’avancement de la conspiration, ni sur ses soutiens éventuels.
La rédaction
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