Face à la montée des tensions diplomatiques entre Bamako et Alger, des citoyens maliens se sont mobilisés, le jeudi 9 janvier 2025, pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’ingérence algérienne dans les affaires intérieures du Mali. Une situation qui met en lumière des relations bilatérales fragilisées et une volonté populaire de défendre la souveraineté nationale. Cette mobilisation a eu lieu devant l’Ambassade d’Algérie au Mali.
Sous un soleil ardent, des milliers de manifestants, munis de pancartes et scandant des slogans hostiles, ont accusé l’Algérie de soutenir des groupes armés perturbant ainsi la stabilité de leur pays. Une camionnette équipée de haut-parleurs diffusait des chants patriotiques pour galvaniser les participants, tandis que l’ambiance oscillait entre détermination et indignation.
Un contexte sous haute surveillance
Les forces de l’ordre maliennes, en alerte, avaient anticipé ce rassemblement. Un dispositif de sécurité renforcé encadrait les manifestants, empêchant tout débordement potentiel. La manifestation, bien que marquée par une tension palpable, s’est déroulée sans heurts, témoignant d’une volonté d’exprimer une colère légitime dans le respect de l’ordre public.
Cette mobilisation citoyenne intervient dans un climat diplomatique déjà fragile entre Bamako et Alger. Depuis plusieurs mois, les autorités maliennes accusent leur voisin du nord de jouer un rôle ambigu dans la crise sécuritaire qui secoue le Mali. Les soupçons portent notamment sur un soutien présumé de l’Algérie à certains groupes armés opérant dans la région. Ces allégations, bien que démenties par Alger, ravivent des tensions historiques et compliquent davantage les relations bilatérales.
Des défis régionaux exacerbés
Au-delà de cet épisode, ce mouvement illustre un malaise profond qui dépasse les frontières maliennes. Les enjeux sécuritaires et diplomatiques dans la sous-région exigent des efforts concertés et une volonté politique claire. La manifestation de jeudi, bien que limitée en taille est la preuve que pour les Maliens, le rétablissement de la souveraineté nationale passe par une remise en question des influences extérieures perçues comme nuisibles.
Alors que le Mali continue de chercher des solutions durables à la crise qui le secoue, un dialogue sincère avec ses voisins, y compris l’Algérie, semble incontournable. La stabilité du Sahel repose en grande partie sur la capacité des États à surmonter leurs différends pour bâtir une coopération régionale solide. L’initiative d’un tel rapprochement reste cependant incertaine, dans un contexte où la méfiance domine les relations entre Bamako et Alger.
Ainsi, cet événement n’est pas simplement une manifestation isolée. Il reflète un malaise diplomatique plus large qui, s’il n’est pas résolu, risque de fragiliser davantage la région sahélienne déjà en proie à des défis complexes.
Ibrahim K. Djitteye
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