Le 6 mai 2024, le Tchad a tenu ses élections présidentielles, marquant la fin d’une période de transition de trois ans suivant la mort de l’ancien président Idriss Déby. Plus de 8,2 millions d’électeurs tchadiens ont été appelés à voter pour choisir parmi dix candidats, y compris Mahamat Idriss Déby, le fils du défunt président et chef de la transition.
La journée du 6 mai 2024 marque une date historique pour le Tchad, où 8,2 millions de citoyens étaient aux urnes pour élire leur prochain président. Cette élection présidentielle vient couronner trois ans de transition politique suite à la disparition soudaine de l’ancien président Idriss Déby en 2021, avec son fils Mahamat Idriss Déby à la barre du gouvernement de transition.
Redéfinir l’approche du gouvernement tchadien
Ce scrutin, qui voit dix candidats concourir pour la magistrature suprême, est non seulement significatif de par son timing, mais aussi par le contexte sécuritaire et politique qui l’entoure. Parmi les prétendants, Mahamat Idriss Déby, actuel chef de l’État par intérim, cherche à légitimer son pouvoir dans un cadre électoral formel après une période marquée par des tensions et des contestations.
Le vote, étendu sur toute la journée du lundi de 5 heures à 16 heures heure universelle (6 h-17 h heure locale), s’est déroulé malgré des incidents isolés et un déploiement sécuritaire massif. À Moundou, une tragédie a assombri le processus avec la mort d’un homme, soulignant les enjeux sécuritaires persistants dans le pays. Ce type d’incidents met en lumière la fragilité de la situation au Tchad et la pression sous laquelle se déroule ce vote.
La transition vers une nouvelle administration se veut un moment de consolidation démocratique après une période marquée par l’autoritarisme. Le scrutin de 2024 doit non seulement désigner un leader mais aussi redéfinir l’approche du gouvernement tchadien face aux défis internes et externes, avec une attente forte de la population pour des réformes significatives et une stabilisation du pays.
Un test majeur pour la maturité démocratique du Tchad
L’engouement observé dans les bureaux de vote, malgré les défis logistiques et les incidents, témoigne de l’aspiration des Tchadiens à un changement et à une plus grande stabilité. Les efforts du gouvernement de transition pour organiser ces élections dans un contexte compliqué sont à noter, bien que la surveillance de la communauté internationale et des organisations locales soit critique pour en assurer la crédibilité.
L’annonce des résultats provisoires, prévue pour le 21 mai, et celle des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel le 5 juin, sont attendues avec impatience. Si un second tour est nécessaire, il se tiendra le 22 juin 2024, prolongeant ainsi le suspense autour de l’avenir politique du pays.
Cette présidentielle tchadienne n’est pas juste un renouvèlement politique de routine, mais un test majeur pour la maturité démocratique du Tchad. Elle représente une tentative de rompre avec un passé de gouvernance contestée et de conflits, en cherchant à établir un gouvernement plus inclusif et représentatif. C’est une étape cruciale pour le Tchad, qui espère ouvrir un nouveau chapitre de son histoire politique marqué par la stabilité et la prospérité, tout en gérant les attentes élevées de ses citoyens désireux de voir des améliorations tangibles dans leur vie quotidienne.
Oumarou Fomba
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