L’Organisation mondiale de la santé se réjouit de l’élimination, par le Mali et le Bénin, du trachome en tant que problème de santé publique.
Le Mali et le Bénin deviennent le cinquième et sixième pays, après le Ghana, la Gambie, le Togo et le Malawi, à éliminer le trachome en tant que problème de santé publique, dans la région Afrique de l’Organisation mondiale de la santé. En franchissant cette étape importante, ces deux pays rejoignent le Cambodge, la Chine, la Gambie, le Ghana, la République islamique d’Iran, la République démocratique populaire lao, le Malawi, le Mexique, le Maroc, le Myanmar, le Népal, l’Oman, l’Arabie saoudite, le Togo et le Vanuatu.
Selon le Dr Ibrahima Socé Fall, directeur du programme mondial de NTD de l’OMS, « le Bénin et le Mali démontrent à quel point la volonté politique forte, l’intégration intersectorielle, la surveillance et l’engagement communautaire peuvent travailler de concert pour parvenir à l’élimination des maladies. »
Les facteurs de risque environnementaux
Le trachome, maladie causée par une infection par la bactérie Chlamydia trachomatis, est la principale cause infectieuse de cécité dans le monde, selon l’OMS. « L’infection se transmet d’une personne à l’autre par des doigts, des phomites et des mouches contaminés qui sont entrés en contact avec les pertes des yeux ou du nez d’une personne infectée », a expliqué l’OMS dans un communiqué, rendu public ce 16 mai, et que Sahel Tribune a pu consulter. La même source souligne les facteurs de risque environnementaux de transmission du trachome. Parmi ces facteurs figurent une mauvaise hygiène, des ménages surpeuplés, un accès inadéquat à l’eau ou l’utilisation d’installations sanitaires appropriées.
Cette élimination du trachome en tant que problème de santé publique s’explique par la mise en œuvre de la stratégie SAFE recommandée par l’OMS avec le soutien de ses partenaires. « La stratégie SAFE consiste en une chirurgie pour traiter les complications tardives du trachome ; des antibiotiques pour éliminer l’infection ; la propreté du visage ; et l’amélioration de l’environnement, en particulier l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement, afin de réduire la transmission », explique l’Organisation mondiale de la santé.
Le trachome reste endémique dans 23 pays de la région
L’OMS a félicité les autorités sanitaires du Bénin et du Mali ainsi que leurs partenaires pour cette prouesse. Selon le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, « suite au succès du Bénin et du Mali, le trachome reste endémique dans 23 pays de la région africaine de l’OMS, ce qui nous rapproche de l’objectif d’élimination du trachome fixé dans la feuille de route pour les maladies tropicales négligées 2021-2030. »
Les chiffres communiqués par l’OMS montrent des progrès significatifs dans la lutte contre le trachome, au cours des dernières années. « Le nombre de personnes nécessitant un traitement antibiotique pour le trachome dans la région africaine de l’OMS a chuté de 84 millions, passant de 189 millions en 2014 à 105 millions en juin 2022 », explique-t-on.
F. Togola
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