Le projet pétrolier Sangomar marque un tournant pour l’économie sénégalaise, avec une production en hausse et des perspectives prometteuses pour le développement national.
Avec une production de 8,17 millions de barils de pétrole entre juin et septembre 2024, le Sénégal franchit une étape clé dans son entrée dans le cercle des pays producteurs de pétrole. Le projet Sangomar, véritable levier économique pour le pays, progresse vers une production stable, annonçant des retombées prometteuses, mais soulevant également des défis à relever pour maximiser ses bénéfices.
Une montée en puissance progressive
Le projet Sangomar a démontré sa capacité à augmenter progressivement sa production. Après un démarrage en juin, les puits producteurs ont été activés de manière séquencée, atteignant un plateau de production de 3 millions de barils par mois dès août. Selon le ministère de l’Énergie, cette montée en régime a permis la commercialisation de 7,69 millions de barils de pétrole brut via huit cargaisons exportées depuis le FPSO Léopold Sédar Senghor.
Les 12 puits du champ Sangomar sont désormais pleinement opérationnels, offrant une perspective de production stable à hauteur de 100 000 barils par jour pour le quatrième trimestre de 2024. Avec un objectif de 11,70 millions de barils pour l’année, le Sénégal semble bien positionné pour maintenir ce rythme et atteindre les prévisions fixées.
Des enjeux économiques stratégiques
La montée en puissance de la production pétrolière au Sénégal est une opportunité majeure pour diversifier l’économie et réduire sa dépendance aux importations d’énergie. Les revenus générés par le pétrole, commercialisé sur le marché international, peuvent devenir une source significative de financement pour les infrastructures, l’éducation et la santé, domaines prioritaires pour le développement du pays.
Cependant, les retombées économiques ne se limiteront pas à l’exportation. Le développement d’une chaîne de valeur pétrolière locale pourrait générer des emplois et des opportunités pour les entreprises sénégalaises. La gestion de ces ressources sera cruciale pour garantir un impact durable sur l’économie nationale.
Les défis d’une gestion efficace
Le succès du projet Sangomar dépendra de la capacité du Sénégal à gérer efficacement les revenus pétroliers. L’établissement d’un cadre de gouvernance transparent, incluant un fonds souverain pour canaliser les revenus vers des investissements stratégiques, sera essentiel pour éviter les pièges de la « malédiction des ressources naturelles » observés dans d’autres pays producteurs.
Le gouvernement devra également répondre aux préoccupations environnementales associées à la production pétrolière. La gestion des déchets et la protection des écosystèmes marins autour du site Sangomar doivent rester des priorités pour garantir que cette exploitation se fasse dans le respect des normes internationales.
Un avenir prometteur
Avec Sangomar, le Sénégal entre dans une nouvelle ère de son développement économique. Ce projet représente une opportunité exceptionnelle de transformation économique, mais il exigera une gestion rigoureuse et stratégique. Si les prévisions de production sont maintenues et les défis surmontés, le pétrole pourrait devenir un moteur de croissance durable, renforçant la position du Sénégal sur la scène économique internationale.
L’atteinte du plateau de production prévu pour le quatrième trimestre sera une étape clé à surveiller, marquant la transition du projet Sangomar d’une phase de lancement à une production stable et pérenne. Les yeux du pays et des investisseurs internationaux resteront rivés sur ce projet phare, symbole des ambitions économiques sénégalaises.
Alassane Diarra
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