Ce mercredi 3 juillet 2024 restera gravé dans les mémoires des habitants de la région de Kayes, et plus particulièrement ceux du village de Samé Ouolof. Une journée marquée par l’inauguration d’un nouveau forage hydraulique, apportant un véritable souffle d’espoir à une communauté souvent confrontée à des défis quotidiens en matière d’accès à l’eau potable.
Dans la 1re région du Mali, Kayes, les habitants de Samé Ouolof, dans la commune de Samé Diongoma, vivent au bord du fleuve Sénégal, une source précieuse mais malheureusement compromise. Comme l’explique M. Djibril Diallo, le chef du village, « Nous cultivons au bord du fleuve Sénégal qui traverse notre village. Ce travail entraîne, d’une part, l’ensablement du lit du fleuve, et d’autre part, l’empoisonnement du cours d’eau, car nous utilisons des pesticides pour traiter nos champs et nous lavons les appareils utilisés à cet effet dans le lit du fleuve. Nous avions donc urgemment besoin d’eau potable. »
L’accès à l’eau potable, plus un luxe inaccessible, mais une réalité quotidienne
Le climat de la région de Kayes n’arrange rien. Avec des étés torrides où la chaleur devient insupportable et des précipitations irrégulières, les habitants font face à une lutte constante pour l’eau. Le fleuve Sénégal, qui pourrait être une bénédiction, est devenu un piège à cause de l’ensablement et de la pollution. L’utilisation de pesticides pour les cultures, essentielle pour les récoltes, empoisonne l’eau du fleuve. Les outils de traitement des champs, lavés directement dans le fleuve, aggravent encore la situation.
Le phénomène d’ensablement, lié à l’érosion et aux pratiques agricoles, réduit le débit du fleuve, rendant l’accès à l’eau encore plus difficile. En période de crue, le fleuve déborde et apporte de l’eau, mais celle-ci est souvent contaminée par les pesticides et autres polluants. En période de sécheresse, le lit du fleuve rétrécit, et l’eau disponible est insuffisante et dangereuse à consommer.
Face à cette situation désespérante, l’arrivée des forages hydrauliques est une véritable bouffée d’oxygène. Ces infrastructures permettent d’accéder à une eau propre et potable, essentielle pour la santé et le bien-être des villageois. Grâce à ces forages, les habitants de Samé Ouolof peuvent enfin envisager un avenir où l’eau potable n’est plus un luxe inaccessible, mais une réalité quotidienne.
Les forages, réponse concrète aux défis climatiques et agricoles
Cette initiative montre à quel point l’engagement pour des projets d’infrastructure de base, comme les forages, est crucial dans des régions confrontées à des conditions climatiques extrêmes et à des pratiques agricoles polluantes. La construction de forages est un acte de survie, un geste de solidarité qui répond à un besoin urgent et vital.
L’histoire de Samé Ouolof est celle de nombreuses communautés rurales au Mali et dans le monde. Elle rappelle l’importance de l’eau propre et la nécessité de trouver des solutions durables pour garantir cet accès à tous. Les efforts déployés pour construire ces forages sont une réponse concrète aux défis posés par le climat et les pratiques agricoles, et ils montrent la voie à suivre pour d’autres initiatives similaires.
Chiencoro Diarra
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