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Sahel : naissance d’une alliance militaire pour défier la menace jihadiste

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Dans un monde où les frontières de la sécurité et de la stabilité sont sans cesse redéfinies par les menaces transnationales, l’annonce de la création d’une « force conjointe » par les chefs des armées du Niger, du Mali, et du Burkina Faso, tous membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), marque un tournant décisif dans la lutte contre le jihadisme au Sahel. Réunis à Niamey ce mercredi 6 mars, ces régimes militaires ont démontré une volonté commune de transcender les limites nationales pour répondre à un péril partagé.

La décision de ces nations, souvent considérées comme des maillons faibles dans le vaste tissu de la sécurité africaine, d’unir leurs forces est à la fois audacieuse et stratégique. Elle reflète une prise de conscience que la menace jihadiste, par nature diffuse et transfrontalière, requiert une réponse coordonnée et solidaire. Le général Moussa Salaou Barmou, chef d’état-major nigérien des armées, affirme que cette force « sera opérationnelle dans les plus brefs délais pour prendre en compte les défis sécuritaires dans notre espace« . Cette déclaration n’est pas seulement une promesse de réaction rapide ; elle est le symbole d’une nouvelle ère de coopération militaire dans la région.

Cette initiative, rapportée par l’Agence France-Presse, peut être vue comme un pas en avant significatif vers la stabilisation du Sahel, une région tourmentée par des années de violences et d’instabilité. En effet, la mise en commun des ressources militaires, des renseignements et des stratégies entre ces pays pourrait non seulement améliorer l’efficacité des opérations contre les groupes jihadistes mais aussi renforcer la confiance mutuelle entre ces États, souvent marqués par des tensions et des méfiances réciproques.

Une lueur d’espoir pour le Sahel

Au-delà de l’aspect purement militaire, la création de cette force conjointe est un message politique fort, tant à l’intérieur de ces pays qu’à l’international. Elle signale une volonté des régimes militaires de prendre en main la sécurité de leur région, tout en sollicitant, de manière implicite, un soutien international plus coordonné et plus engagé. Cette démarche pourrait inciter les partenaires extérieurs à reconsidérer leur approche de l’aide et de la coopération sécuritaire dans la région, en privilégiant des initiatives qui encouragent l’autonomie régionale tout en apportant l’expertise et le soutien nécessaires.

Néanmoins, l’efficacité de cette force conjointe dépendra de plusieurs facteurs clés : la capacité des pays membres à surmonter leurs divergences, l’allocation suffisante de ressources, et une planification stratégique qui prend en compte tant les dimensions militaires que sociales du conflit. La lutte contre le jihadisme au Sahel ne se gagnera pas seulement sur le terrain, mais également dans les cœurs et les esprits des populations locales.

La création de cette force conjointe représente une lueur d’espoir pour le Sahel, une région assoiffée de paix et de stabilité. Elle incarne une prise de conscience que la solidarité régionale est cruciale pour surmonter les défis sécuritaires. Toutefois, pour que cette initiative atteigne ses objectifs ambitieux, elle devra être accompagnée d’une vision holistique qui embrasse à la fois les aspects militaires, politiques, et sociaux du conflit.

Oumarou Fomba

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