Le Président de la Transition, Chef de l’État, Colonel Assimi Goïta, a sacrifié, il y a quelques jours, à un rituel humanitaire coulé dans du marbre dans notre pays depuis des siècles et qui a pris, depuis les trente dernières années, toutes les propriétés d’une tradition inoxydable. Une tradition, constate Maurice Druon, secrétaire perpétuel de l’Académie française, n’est autre chose qu’une expérience qui a réussi.
La continuité de l’État et de la nation
À la faveur du mois d’octobre désormais consacré à la solidarité nationale, en rendant visite à la doyenne d’âge de Bamako, Mme N’Diaye Maïmouna Sangaré, 113 ans (née vers 1909), ce qui fait d’elle, en quelque sorte, la sœur cadette d’un Amadou Hampâté Ba, le Chef de l’État a signifié que, dans la continuité de l’État et de la nation, tout ce qui est bien doit être pérennisé, voire devenir un patrimoine sur lequel chaque génération doit veiller jalousement. Tel est le sens profond de la reprise historique amorcée par notre peuple depuis le 18 août 2020 et galvanisée chaque jour à compter du 24 mai 2021.
Certes, il ne s’agit point pour nous de nous gargariser sans arrêt de gloriole ou de ressasser les oreilles en rappelant sans cesse la gloire d’un passé révolu, mais qui ne meurt pas. Colonel Assimi Goïta chez la grand-mère et l’arrière-grand-mère, N’Diaye Maïmouna Sangaré, c’est le message hautement expressif que les substratums sociaux et anthropologiques sur lesquels se sont élevés les grands empires que nous ont légués nos ancêtres sont encore des fondements solides. Parce que nous sommes ainsi, encore et sans doute pour toujours, un grand peuple, fier parce que noble et cultivé ; un peuple ni mesquin ni chagrin, qui tient beaucoup à son honneur.
Le Mali, un modèle
André Siegfried dit : « Il y a, dans la psychologie des peuples, un fond de permanence qui se retrouve toujours… » Le nôtre, qui ne se laisse point consumer, c’est la dignité, à toujours faire valoir. Les derniers mois et les dernières semaines, même si l’on ne parlait que du 25 septembre 2021 avec le discours du Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maïga à la tribune des Nations unies à l’occasion de la 76e assemblée générale de cette organisation internationale pourrie dont on suffoque de l’odeur nauséabonde à mille lieues pour nous arrêter au même endroit, le 24 septembre 2022, en considérant le discours pulvérisateur de déchets onusiens du Premier ministre par intérim, Colonel Abdoulaye Maïga, à l’occasion de la 77e session, le Mali a montré qu’il est une grande nation. Pas parce qu’un David tient la dragée haute à un Goliath arrogant et mal élevé, mais parce que notre pays insuffle désormais au reste de l’Afrique la hargne d’en avoir marre de tous les oppresseurs qui donnent libre cours à leur indécence malfaisante depuis des siècles.
Entente avec l’ennemi malien
Qui ne se souvient de Nicolas Sarkozy, ancien président français, sortant d’un entretien à l’Élysée avec Emmanuel Macron, proclamer à la face du monde : « Aujourd’hui, plus rien ne marche. L’Otan, ça ne fonctionne pas. Le G7, ça ne fonctionne pas. Le G20, dont j’ai voulu la création, ça ne fonctionne pas. Et même l’ONU est entre apathie et immobilisme. Nous sommes en 2022, il est temps d’inventer les institutions qui permettent le multilatéralisme du 21e siècle. Or, nous vivons avec les institutions du 20e siècle. Là aussi, c’est à la France de prendre l’initiative » ? Quelle ne fut donc la grande surprise du monde conscient de voir Emmanuel Macron, Président de la France, toujours incapable de dompter son hystérie, incurable du reste, sautiller le 20 septembre, dans une salle d’assemblée générale de l’ONU à New York vide à 80 %, en vitupérant contre la Russie qu’il couvre de mots malsains !
Ce sont tant d’inconséquences, de faussetés et de mensonges confinant au sadisme sur tous les plans comportementaux dans l’arène diplomatique internationale qui font peser sur le monde des hypothèques les plus dangereuses. Qu’ils sont sadiques, ces dirigeants immoraux dans notre monde ! Si l’on accepte leurs dérives, oui Pulchérie Gbalet, militante ivoirienne des droits l’homme, pour être venue à Bamako en respectant les dispositions sous-régionales de libre circulation des personnes et des biens, doit rester en prison à Abidjan pour entente avec l’ennemi malien, conspiration contre l’État ivoirien. Eh oui, alors, 46 gaillards, en violation de la souveraineté du Mali, capturés et mis à la disposition de la justice, ne seront que de petits anges.
Amadou N’Fa Diallo
Source : journal Le National, n° 488 du mercredi 12 octobre 2022.
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