Dans le paysage politique et économique de l’Afrique de l’Ouest, la décision récente du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) lors de la session extraordinaire du 24 février 2024 à Abuja, Nigeria, a envoyé des ondes de choc à travers la région.
Dans le paysage politique et financier de l’Afrique de l’Ouest, le retrait soudain du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO agit comme un séisme, ébranlant non seulement les fondations politiques, mais aussi les piliers économiques de la région. Loin d’être simplement politique, ce retrait a des implications financières profondes qui touchent non seulement ces trois pays, mais également l’ensemble de la région de la CEDEAO, explique la CEDEAO dans son communiqué de session.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger représentent 17,4% de la population de la CEDEAO
Selon l’organisation ouest africaine, du point de vue de la sécurité, ces pays bénéficiaient d’un soutien financier crucial pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Une enveloppe de 100 millions de dollars des États-Unis, mobilisée par l’UEMOA au titre du Plan d’action de la CEDEAO contre le terrorisme, était spécifiquement allouée à ces efforts. Le retrait pourrait affaiblir la coopération régionale en matière de sécurité, mettant en péril des initiatives telles que l’initiative d’Accra et les activités de la Force multinationale mixte, développe le communiqué.
Sur le plan économique, le Mali, le Burkina Faso et le Niger représentent ensemble 17,4% de la population de la CEDEAO et 10% de son PIB. Leur départ entraînera une réduction significative de la taille du marché de la CEDEAO, ce qui perturbera le commerce intracommunautaire et affectera divers secteurs, notamment l’agriculture, l’industrie et les ressources minérales, selon la CEDEAO.
De plus, ces pays bénéficiaient de plusieurs projets et programmes régionaux, financés par des institutions telles que la Banque mondiale, pour des montants considérables. La Réserve régionale de sécurité alimentaire, le Programme régional d’appui au pastoralisme au Sahel et d’autres initiatives sont désormais confrontés à l’incertitude quant à leur mise en œuvre et leur financement.
Les implications du retrait
Sur le plan financier, les implications sont également significatives. Les engagements des institutions financières régionales comme la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) et la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) dans ces pays représentent des montants considérables, avec des projets du secteur public et privé évalués à plus de 321 millions de dollars US.
Enfin, le retrait aura des répercussions institutionnelles majeures, entraînant la fermeture de plusieurs agences régionales et affectant la sécurité de l’emploi de centaines de membres du personnel de la CEDEAO, indique la CEDEAO.
Face à ces défis, il est impératif que les gouvernements et les institutions de la région travaillent ensemble pour atténuer les impacts négatifs potentiels et trouver des solutions durables pour assurer la stabilité politique et économique de l’Afrique de l’Ouest.
Oumarou Fomba
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