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Reprise des cours : difficile mise en œuvre des mesures barrières

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Après plus de deux mois d’arrêt des cours en raison de la covid-19, la reprise pour les classes d’examen a été effective au Mali ce mardi 2 juin 2020. Pour ce premier jour de rentrée, c’est la course au masque et au réaménagement dans les écoles.

Après une pluie matinale, dans les rues, on commence à apercevoir à compte-gouttes quelques élèves tenants des cahiers en mains ou des sacs sur le dos. La plupart sont des élèves de classe de terminale ou de 9e (pour le DEF).

Les réaménagements

Durant cette première journée de la reprise des cours au Mali, dans les écoles que nous avons eues à sillonner, c’est plutôt les réaménagements dans les emplois du temps et des salles de classe qui étaient à l’œuvre. 

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Dans un lycée privé de Kabala (région de Koulikoro), nous avons trouvé le proviseur devant son ordinateur. Il est confus parce qu’il n’avait reçu aucun masque de la part des autorités. Mais il a suffi d’un coup de téléphone d’un de ses amis pour que son visage se desserre. On lui annonce la disponibilité des masques à l’Académie de Kati. « Nous n’avons reçu aucune information en amont de l’Académie nous faisant savoir la disponibilité des masques », nous explique-t-il.

En attendant l’arrivée des masques, les cours ne peuvent que continuer dans le respect de la distanciation physique, de la réduction du nombre d’élèves dans les salles de classe et de l’obligation du lavage des mains au savon. Car c’est vers 13 h que les masques pour les élèves, les enseignants et les administrateurs, sont arrivés.

Distribution des masques commencée depuis le 1er juin 2020

Le proviseur de ce lycée privé nous précise, vers 13 h, que beaucoup de ses confrères n’avaient pas pu trouver de masques pour leur établissement.

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Contacté au téléphone, Ibrahim Ag Mohamed, directeur de l’Académie d’enseignement de Kati (région de Koulikoro) dément l’information selon laquelle les administrations scolaires n’ont pas été invitées à récupérer les masques. « Nous avons appelé individuellement à chaque établissement pour leur demander de passer prendre les masques », nous précise-t-il avant de signaler que la distribution se poursuit toujours à l’académie pendant que lui-même sillonne certains établissements pour se rassurer du respect des mesures.

Dans les écoles fondamentales

Au niveau des écoles fondamentales, le statu quo reste quasiment le même. Nous avons rendu visite à une école fondamentale privée de Kabala. Le directeur nous accueille dans son bureau avant que nous effectuions ensemble la visite des salles de classe pour les candidats au DEF (Diplôme d’étude fondamentale).

Occupé à remplir des dossiers, le directeur déplore l’insuffisance des masques. À l’en croire, son Centre d’animation pédagogique (CAP) a juste envoyé des masques pour les élèves et rien pour le personnel enseignant et administratif. C’est « chaque élève, un masque », comme avait promis le chef de l’État. Toutefois, pour le cas des enseignants, il nous a rassuré que le promoteur de l’établissement a promis de s’en occuper.

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Quant aux kits de lavage des mains que nous avons constatés dans la cour de l’établissement, il nous confie que c’est l’établissement qui les a payés à ses propres frais.

Le DCAP se justifie

Au téléphone, le directeur du CAP de Kalabancoro, M. Abdoulaye Koné nous fait comprendre les raisons pour lesquelles les enseignants des écoles fondamentales ne peuvent pas recevoir de masque. « Tous les directeurs qui sont passés récupérer leurs masques n’ont aucun maître permanent chez eux. Les enseignants des écoles privés font la rotation entre différentes écoles », nous confie-t-il avant de s’interroger : « A qui va-t-on remettre ces masques ? Et comment procéder à cette remise ? » Il va plus loin en indiquant surtout que beaucoup d’enseignants des écoles publiques partent dispenser des cours dans ces écoles privées. Or, tous ces enseignants sont pris en compte dans la distribution des masques.  

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Pourtant, au niveau secondaire, dans beaucoup d’écoles, les professeurs ont reçu des masques alors qu’ils sont concernés par le système de rotation entre les écoles.

Que d’amateurisme !

De passage devant le lycée public de Kalabancoro, nous avons constaté beaucoup d’amateurisme dans la mise en œuvre des mesures indiquées. Si dans la cour de l’établissement, nous avons remarqué le personnel administratif avec des masques, au parking du lycée, les élèves sont réunis en petits groupes et nul d’entre eux ne portait un masque, à notre passage.

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Dans la circulation, on rencontrait également des élèves se porter sur des motos. Comme pour dire que si ces erreurs ne sont pas corrigées à temps, cette reprise des cours servira de moyen de propagation de la pandémie.

 F. Togola


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