Sous la présidence du colonel Assimi Goïta, chef de l’État, la rentrée solennelle des cours et tribunaux, pour l’année 2022-2023, s’est tenue, ce jeudi 1er décembre 2022, à la Cour suprême, en commune VI du district de Bamako.
Les défis auxquels la justice malienne est confrontée ainsi que la revalorisation de l’appareil judiciaire en vue de le rendre plus performant et efficace étaient au cœur des préoccupations au cours de cette session annuelle. Une année judiciaire qui se tient sous le thème : « Une justice plus proche du Citoyen : Problématique d’une bonne distribution de la justice au Mali ».
De 1,25 % en 2019 à 1,34 % en 2021
Le président du Conseil supérieur de la magistrature, le colonel Assimi Goïta, a rappelé que « face à la soif de justice du peuple malien, les discours ne sauraient suffire ». Il importe de poursuivre la réforme déjà entamée dans le secteur de la Justice. Le « changement tant souhaité doit être porté collectivement par une prise de conscience générale », a-t-il indiqué dans son allocution d’ouverture.
Selon le président de la transition, de nombreuses mesures d’accompagnement en vue d’impulser plus de changements dans le secteur de la justice sont déjà en cours. Il a cité, entre autres, l’augmentation progressive du budget alloué à ce secteur, l’amélioration du traitement salarial des acteurs de la justice ainsi que l’adoption de législations allant dans le sens de la bonne distribution de la justice.
En « dépit des urgences sécuritaires avec leurs impacts sur l’orientation des priorités budgétaires », le budget de la justice, de 1,25 % en 2019, est passé à 1,34 % en 2021, a expliqué le chef de l’État. « Cette évolution est certes modeste, mais ira crescendo », rassure le président Goïta.
Promotion et distinction des mérites
Cette augmentation progressive du budget alloué au secteur de la justice devra permettre l’opérationnalisation de plus de juridictions déjà créées « théoriquement » par la loi de 2011, le recrutement de plus de personnel judiciaire, le renforcement de la formation continue d’acteurs de la justice, la création du centre de documentation de la Cour Suprême et des autres juridictions. Aussi, il devra conduire à l’opérationnalisation des bureaux d’accueil et d’orientation voire à la promotion d’une meilleure connaissance du droit.
Il reste clair aux yeux du président du Conseil supérieur de la magistrature que « certains défis liés à l’accès à la justice, à sa compréhension et à son acceptation par le citoyen ont leurs solutions entre les mains des acteurs mêmes de la justice ». Le chef de l’État estime « inconcevable » désormais « qu’un magistrat soit convaincu de corruption ou de comportements qui défient l’éthique et la déontologie de sa profession ».
Pour ce faire, il a engagé le ministre de la Justice, garde des Sceaux ainsi que le Conseil Supérieur de la Magistrature et l’Inspection des Services judiciaires à y veiller en permanence. En vue d’inciter au respect des bonnes pratiques, il les exhorte également à être regardants envers « les personnels exemplaires de la justice en termes de promotion et de distinction de leurs mérites ».
Avant de déclarer ouverte l’année judiciaire 2022-2023, le président de la transition, a tenu à préciser que « La justice malienne ne sera que ce que nous en ferons ».
Les syndicats de la magistrature avaient appelé, la veille, leurs militants à boycotter cette rentrée judiciaire pour motif de mot d’ordre de grève.
Chiencoro Diarra
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