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Production de riz à Tombouctou : plus de 10 000 tonnes attendues à travers le PMPRT

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Le Mali est le troisième producteur de riz en Afrique après le Nigéria et la Guinée. Il couvre environ 80 % de ses besoins en riz blanchi. Malgré cela, il importe du riz. Face à cette problématique, le gouvernement a élaboré son Programme national de mise à l’échelle du Système de Riziculture intensif (PN-SRI). Un aspect de la mise en œuvre de ce plan s’est concrétisé par le lancement du Projet de Mise en Valeur des Plaines rizicoles de Tombouctou (PMPRT).

C’était le 16 octobre 2025 dans le cadre de la visite du Premier ministre à Tombouctou. Le général de division Abdoulaye Maïga a donné le premier coup de pelle démarrant ainsi les activités du PMPRT qui couvre les plaines de Koriomé, Hamadia et Daye dans les communes de Tombouctou et Alafia. La mise en œuvre du PMPRT devrait remédier d’une part aux dégradations constatées sur le réseau hydraulique et d’autre part consolider les acquis du projet d’appui au développement rural des plaines de Daye, Hamadia et Koriomé exécuté entre 2001 et 2011. 

Il est financé par la Banque ouest-africaines de Développement (BOAD) à hauteur de 8 milliards de FCFA pour une période de 5 ans. Il ambitionne de produire 10 400 tonnes de riz et 2 500 tonnes de produits de maraichage. Il concernera 2 500 coopératives de producteurs et 15 000 exploitants. Les plaines rizicoles de Daye, Hamadia et Koriomé représentent le grenier de Tombouctou et jouent un rôle stratégique dans la sécurité alimentaire de la région.

En quoi consiste le système de riziculture intensif (SRI) ?

Le SRI est une méthode adaptée au changement climatique. Il offre un énorme potentiel pour intégrer des méthodes de culture adaptées au climat et écologiquement durables. Il s’avère être l’une des solutions fiables. En effet, les résultats de la recherche ont prouvé que le SRI est considéré comme une méthode innovante et intelligente face au changement climatique qui influence significativement les méthodes de culture conventionnelles du riz. 

En outre, le SRI permet d’augmenter la production tout en protégeant l’environnement grâce à une utilisation plus efficace des ressources et une réduction considérable de l’utilisation des produits chimiques. D’après le Premier ministre, les objectifs du SRI cadrent parfaitement avec le cadre de référence pour la politique de développement du Mali. Un cadre qui est constitué de la Vision « Mali Kura netaasira ka ben san 2063 ma » et la Stratégie nationale pour l’Émergence et le Développement durable 2024-2033. C’était à l’occasion de l’ouverture à Bamako, le 05 mai 2025, du « Forum régional sur la transformation vers des systèmes agricoles durables, partage d’expériences de mise à échelle, financement et institutionnalisation du système de riziculture intensif (PN-SRI) en Afrique de l’Ouest ». Un forum qui a regroupé treize (13) pays africains.

Le Mali a préparé le financement de son plan SRI

C’était le jeudi 17 avril 2025 à Bamako à travers un forum national. Au cours de ce forum, les experts maliens ont discuté de la mise en œuvre de la feuille de route de 10 ans initiée par le ministère de l’Agriculture avec l’appui de la coopération allemande (GIZ-Mali). Il est ressorti que la réalisation de cette feuille de route nécessitera un investissement total de 14,1 milliards de francs CFA. 

Le gouvernement s’engage à prendre en charge 60 % du budget et sollicite l’appui des partenaires techniques et financiers pour les 40 % restants. Avec cette mise en œuvre, les autorités envisagent d’augmenter la production locale de riz paddy de 83 %, à terme, pour atteindre 5,5 millions de tonnes, contre une récolte actuelle de 3 millions de tonnes. Cet objectif, s’il est atteint, devrait permettre au Mali de réduire considérablement sa dépendance aux importations, voire réaliser l’autosuffisance.

Signalons qu’il ressort des dernières projections formulées par le Département américain de l’Agriculture que le Mali devrait importer 420 000 tonnes de riz en 2025. Avec la mise en œuvre de son Programme national de mise à l’échelle du Système de Riziculture intensif (PN-SRI), le pays pourrait non seulement se libérer durablement de sa dépendance aux importations de riz, mais aussi positionner sa production excédentaire sur les marchés régionaux.

Sidi Modibo COULIBALY


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