Face à l’urgence de faire participer les femmes au développement économique des communautés, il semble indispensable de renforcer leurs droits fonciers. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) invite à mettre un terme aux modèles d’inégalité et de discrimination dont les femmes sont victimes.
« Les engagements internationaux en faveur de l’égalité des sexes ont permis d’améliorer certains domaines: le mariage d’enfants et les mutilations sexuelles féminines ont reculé ces dernières années, et le degré de représentation des femmes au niveau politique n’a jamais été aussi élevé », tel est le constat que dégage la FAO dans son nouveau rapport « Suivi des progrès accomplis dans le cadre des indicateurs des objectifs de développement durable liés à l’alimentation et à l’agriculture en 2020 : Rapport sur les indicateurs sous la responsabilité de la FAO ».
Selon la même source, la crise sanitaire mondiale a été un coup dur pour l’atteinte d’une pleine égalité entre les hommes et les femmes dans le monde. Pourtant, précise-t-on, celles-ci sont en première ligne dans la lutte contre le coronavirus. Dans les pays en développement, indique-t-on, elles représentent également une part importante de la main-d’oeuvre agricole malgré qu’elles soient de plus en plus marginalisées en matière de droits de propriété sur les terrains agricoles.
Pourtant, « les données indiquent que le fait de jouir de droits de propriété ou de droits garantis sur des terrains permet aux femmes d’être moins dépendantes de leurs partenaires et parents masculins, et d’avoir un pouvoir de négociation plus important dans le domaine économique et au sein de leur ménage », souligne l’organisation onusienne qui reste convaincue qu’un accès égal des femmes aux terrains agricoles pourraient apporter une meilleure amélioration au développement économique voire à la lutte contre la sous-alimentation dans le monde.
Selon la FAO, « il est essentiel d’établir un cadre juridique solide afin de renforcer les droits fonciers des femmes et de venir à bout des modèles inégalitaires et discriminatoires existants. » Pour accélérer l’égalité des sexes en matière d’accès aux terres agricoles et de contrôle de la propriété, la FAO recommande entre autres : l’allocation de ressources financières pour faciliter l’acquisition de terres par les femmes, ou encore l’établissement de quotas obligatoires pour favoriser la représentation des femmes dans les institutions de gouvernance foncière. Toutefois, la FAO souligne la complexité de cette situation des femmes dans le monde : « même lorsque les droits successoraux des femmes et des filles sont protégés par la loi, les normes socioculturelles constituent un obstacle de taille à la revendication de ces droits ».
F. Togola
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