Écrivain, Yaya Dabo est professeur de philosophie au lycée technique de Ségou (LT-SEG). Il a accordé une interview à Sahel Tribune sur son ouvrage « Incidents de parcours ». Dans cet entretien exclusif, M. Dabo évoque entre autres : les raisons ayant motivé le choix du titre de son romanainsi que les difficultés rencontrées au cours de la rédaction de cet ouvrage. L’auteur formule également des conseils pratiques pour la bonne marche du système (LMD) au Mali.
Sahel Tribune : Pourquoi « Incidents de parcours ? »
Yaya Dabo : Ce titre reflète le vécu du personnage principal du roman, Moriba, qui signifie traditionnellement une personne, dont la maman a eu du mal à avoir des enfants. Moriba est parti à l’école par coïncidence. Sa réussite a été également le fruit du hasard.
S’agit-il d’une autobiographie ?
Chaque roman contient généralement une partie de la vie de son auteur. Car les faits racontés ne naissent pas ex nihilo. Ils sont à la fois le fruit d’un vécu ou encore de l’imagination.
Pour qui connait, l’auteur de « Incidents de parcours »dira bien sûr que ce roman est une autobiographie. Mais ce n’est pas exactement cela. C’est plutôt un mélange du réel et du fictif. Je dirai que je me servis de mon imagination pour donner sens à des réalités de nos sociétés. Car quoi qu’on dise, le roman demeure le reflet de la société.
Combien de temps la production de cet ouvrage vous a-t-elle pris ?
Dans la production d’un ouvrage, le nombre de temps n’est pas assez important. L’essentiel est de présenter au public lecteur un contenu digeste susceptible de contribuer au rehaussement du niveau de la culture ou de l’éducation dans le pays. Pour ce premier ouvrage, la rédaction m’a pris deux ans.
Quelles sont les difficultés majeures rencontrées ?
Elles sont nombreuses. Tout d’abord, en tant que novice dans le secteur, j’ai eu beaucoup de peines à avoir une maison d’édition fiable. Cette difficulté une fois résolue, le problème des frais d’édition s’est présenté. Comment faire pour trouver les moyens financiers pour couvrir ces frais dans un pays où l’enseignant n’est pas assez considéré. En plus de tous ces aspects, je dois souligner également les frustrations dues au retard dans l’exécution des clauses du contrat établies par la maison d’édition.
Quelles sont les principales thématiques abordées dans votre ouvrage ?
Plusieurs thématiques connexes se retrouvent dans cet ouvrage. J’évoque entre autres les aspects culturels de notre pays, la mal gouvernance, le chômage. Aussi est-il question des maux de la société malienne ainsi du système éducatif malien, plus particulièrement le LMD.
Exactement. Le système Licence Master Doctorat (LMD). Quel est votre problème avec ce système ?
Aucun. Le système LMD est un bon programme. Il peut nous permettre d’être au même niveau que les autres pays du monde qui l’ont embrassé depuis des décennies. Malheureusement, la bonne application de ce système pose énormément de difficultés au Mali. L’État doit créer les conditions nécessaires pour que sa réussite soit une réalité et pour qu’il ne soit plus un handicap pour les étudiants.
De nouveaux projets de livre en cours ?
Bien sûr. Beaucoup de projets sont en cours pour la nouvelle année. Je suis sur deux projets : un livre de philosophie africaine et un autre sur la méthodologie de la dissertation et du commentaire de texte philosophique.
Propos recueillis par Bakary Fomba
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