Sibirinan Zana Coulibaly est un écrivain et pédagogue, natif de Korokoundougou, dans le cercle de Kadiolo, région de Sikasso. Il a à son actif trois œuvres, dont la pièce de théâtre « Corde au Cou », publiée chez l’édition Gafé. Une œuvre qui a remporté le prix Massa Makan Diabaté à l’issue de la 15e édition de la Rentrée littéraire.
Parmi une dizaine d’œuvres en compétition, le jury a décerné, le 25 février 2023 au Musée Muso Kunda de Bamako, le prix Massa Makan Diabaté à la pièce de théâtre « La Corde au cou » de Sibirinan Zana Coulibaly. N’étant pas présent à la cérémonie de clôture de la 15e édition de la Rentrée littéraire, il s’est fait représenter par sa maison d’édition, Gafé.
« Je ressens de la peur »
« Remporter un prix, quel qu’il soit, est un grand événement. Gagner le prix Massa Makan Diabaté ne peut que me combler d’allégresse, de fierté et de gratitude envers ceux qui ont été là pour moi. Je veux parler de mon lectorat des premières heures et de maintenant. Cependant, je ressens de la peur. La peur de décevoir mon public qui, dès cet instant, attendra beaucoup plus de moi. À mon avis, un prix littéraire est un grand changement, un lourd fardeau », explique l’écrivain.
L’auteur du prestigieux prix Massa Makan Diabaté de la Rentrée littéraire 2023, financé à hauteur de deux millions, est un enfant de la partie australe du Mali. Natif de Kadiolo. Après son Baccalauréat en série Langue et Littérature, il poursuit ses études à l’ex-FLASH, dans la section Anglais Unilingue à l’université de Bamako.
Détenteur d’un diplôme en Langue-Dessin-Musique à l’Institut de Formation des Maîtres de Bougouni, il débute sa carrière d’enseignant en 2011, à Yangasso dans le cercle de Bla. Il exerce présentement la fonction de conseiller pédagogique Anglais, chargé des Bibliothèques et des Manuels scolaires au CAP de Yangasso, Académie d’enseignement de San.
Selon lui, à travers sa plume d’écrivain, « Les idéaux que je défends sont inspirés des problématiques de ma société et de mon temps.
L’amélioration de ma société en corrigeant ses vices, le retour à nos valeurs ancestrales, la valorisation de notre culture, la dénonciation de la guerre, l’injustice, la xénophobie, les privations de liberté, le combat contre le sous-développement et le néo-colonialisme. »
« Corde au Cou »
Cette pièce de théâtre met sur scène des thèmes comme, selon l’auteur, « le respect de la parole donnée, le rôle de la femme dans les affaires de noces, le harcèlement sexuel en milieu scolaire et estudiantin, le mariage forcé, mariage et étude cruel dilemme auquel sont confrontés nos jeunes gens. »
Tout au long de la pièce, une corde est suspendue au cou de Issiaka Bamba, père de l’héroïne du théâtre. Loin de l’annihiler physiquement, Issiaka Bamba s’étouffe de par sa promesse de donner sa fille en mariage depuis que cette dernière était enfant à Lamine, fils de son défunt intime ami. Son épouse, animée par la cupidité s’oppose à cette union et propose un autre homme riche et aisé à leur fille. Un quiproquo s’envenime au sein du vieux couple Bamba.
De par ses yeux littéraires, Sibirinan, pousse son lectorat à réfléchir à des problématiques dans ce cafouillage et ce bras de fer : Nul ne semble se faire de souci pour les études d’Aïchata ?
Saura-t-elle se tirer d’affaire sans faire de mécontents ?
Mohamed Camara
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