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Bamako : le ramadan, les uniformes, les mariages et les tensions

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À l’approche du ramadan, les cérémonies de mariage vont crescendo à Bamako. Ces cérémonies sont généralement des occasions de rencontre et de grandes dépenses pour les femmes, qui font généralement des uniformes.  La couture de ces habits à cette veille de ramadan ne va pas sans tension.

À quelques jours du ramadan, communément appelé « sounkalo », les ateliers de couture sont pleins à craquer. Envahis par les commandes, nombreux sont les couturiers qui dorment très peu afin de pouvoir honorer les différents rendez-vous. Débordés par les commandes, certains tailleurs activent le mode silencieux de leurs téléphones afin d’éviter les clients dont ils n’ont pas pu honorer le rendez-vous.

Course au revenu

Vieux Traoré est un tailleur à kalaban-coro. Son atelier se trouve près des policiers. Celui-ci pense qu’avoir plus de clients est une opportunité à saisir. « À cette veille de ramadan, nous sommes vraiment très occupés. La plupart des mariages se font durant cette période. Le plus dur est que les clientes arrivent toujours à la dernière minute », explique-t-il tout en déplorant que malgré tout, chacun veuille obtenir ses habits avant la date butoir.

M. Traoré reconnait que les couturiers ne peuvent pas s’empêcher d’accepter toujours de nouvelles commandes. Car chacun veut avoir toujours plus d’argent.  Ce comportement n’est pas celui d’Assétou Dembélé, couturière et propriétaire de l’atelier «  I PARII ». Cet atelier refuse de recevoir à partir d’un délai. « Je me garde de prendre les habits quinze jours avant la livraison afin d’éviter tout désagrément », a-t-elle précisé.

Les clients fautifs

Les femmes, principales victimes de ces faux rendez-vous des tailleurs, ont pourtant leur mot à dire. Selon Salimata Mohamed Kanté, « Certains tailleurs, même s’ils confectionnent les habits à temps, ont du mal à respecter les rendez-vous de leurs clients », explique-t-elle. Selon ses précisions, les couturiers doivent se réserver le droit de refuser à recevoir des habits quand ils savent qu’ils ne pourront pas être dans le temps.

Par peur de ces rendez-vous ratés des tailleurs, Mariam préférait aller s’assoir et attendre son habit à l’atelier. « Je m’assurais toujours d’avoir mes habits à l’heure. Pour ce faire, je partais m’asseoir chaque fois que j’avais le temps pour surveiller mon tailleur afin de m’assurer qu’il confectionne mes habits ».

Les femmes ne sont pas les seules victimes. Les hommes aussi en font souvent partie. Toutefois, Mohamed Kouyaté, griot, obtient toujours ses habits à temps voulu. « Sincèrement je n’ai jamais eu de problème avec mon tailleur, car il est mon seul couturier. Je lui amène néanmoins mes habits toujours en avance. Ce qui lui donne le temps de bien les coudre et les terminer dans mon délai », explique-t-il.

Hawa Diaby

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