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La pandémie de covid-19 favoriserait les régimes autoritaires

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Dans ce contexte de crise sanitaire mondiale, le jeu démocratique reste assez difficile. Le report ainsi que la tenue des élections pourraient conduire à des crises dans de nombreux pays. La FIDH alerte donc sur de telles difficultés.

« [ndlr] il y a un risque réel que la pandémie du COVID-19 soit utilisée à des fins politiques [ndlr] », craint la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) dans un rapport publié le jeudi 14 mai 2020. Un document qui évalue les menaces des droits de l’homme en Afrique subsaharienne suite à l’organisation et la tenue des élections en cette période de Covid-19.

Menaces sur la qualité des élections

À un moment où plusieurs pays se préparent pour la tenue d’élections municipales, législatives ou encore présidentielles, des mesures préventives restreignant le mouvement des citoyens sont en cours dans plusieurs de ces pays. Dans une telle circonstance, difficile d’organiser des élections transparentes, crédibles, paisibles et surtout sûres. « Dans certains cas, la pandémie a conduit ou pourrait conduire des États à prendre des décisions qui peuvent avoir un impact sur le caractère crédible, apaisé et sûr des élections », explique-t-on dans ce rapport.

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Nous venons de boucler la phase des élections législatives au Mali. Un scrutin à deux tours tenu les 29 mars et 19 avril 2020 pendant que la situation épidémiologique avait atteint un niveau assez élevé. Ce qui a conduit le pays à une crise postélectorale d’une violence rare.

Instrumentation de la covid-19

Dans d’autres pays aussi, il existe un risque d’instrumentalisation de la pandémie par des régimes « autoritaires » en place, souligne la FIDH. Pour des intérêts politiques, des régimes pourraient être amenés à reporter les élections ou à procéder à des référendums constitutionnels afin de se maintenir au pouvoir, fait-on savoir.

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En Ouganda, la Haute Cour de justice a été saisie pour le report des élections présidentielles et parlementaires prévues pour le premier semestre de 2021 ce en raison du coronavirus, explique la FIDH. Cette Fédération précise que l’actuel président est pourtant au pouvoir depuis 1986 et a eu déjà à modifier la constitution pour étendre la limite d’âge pour les mandats présidentiels.

Le labyrinthe

Toutefois, la FIDH en vient à déconseiller le report des élections pour raison de coronavirus. Comme argument, empêcher aux régimes autoritaires de se maintenir au pouvoir en créant des contestations sociales qui peuvent conduire à des violations des droits de l’homme. « Malgré la menace réelle posée par le virus, il ne faudrait pas que les élections soient reportées pour permettre au régime de rester au pouvoir, ce qui pourrait, à son tour, constituer une menace pour un environnement propice à la tenue d’élections crédibles et pacifiques », avertit la FIDH.  

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Or, le maintien des élections malgré le poids de la maladie qui a conduit à la mise en place de mesures préventives, les résultats qui sortiront de ces scrutins ne manqueront pas d’opposition. Le cas des élections municipales au Burundi n’a pas fini de faire des bruits. Donc, autrement, il n’existe pas d’option 100 % fiable pour une meilleure gestion de cette problématique liée aux élections en cette période de pandémie. Nous sommes alors dans un labyrinthe.

Tentatives de ressaisissement

Certes, l’Organisation internationale de défense des droits de l’homme recommande aux États d’évaluer au préalable la possibilité d’organiser des élections crédibles, de paix, de sécurité et de développement. « De véritables élections démocratiques nécessitent un environnement propice au respect des droits humains et des libertés fondamentales, notamment la liberté de réunion pacifique et d’association, la liberté d’opinion et d’expression, et le droit à la sécurité et sûreté de la personne, qui sont tous des conditions essentielles à l’exercice effectif du droit de vote », rappelle la FIDH.

Dans un régime autoritaire, cette évaluation ne peut se faire qu’avec des intérêts politiques. Là où réside l’intérêt du chef d’État, la balance ne peut que se pencher de ce côté.

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Pour sortir du labyrinthe, on ne peut que compter sur l’adoption de mesures draconiennes suggérée par la FIDH afin d’éviter toute instrumentation de la pandémie de coronavirus à des fins politiques. Dans une de ses interventions sur les ondes de RFI, ce mercredi 20 mai 2020, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, s’est également penché sur cette problématique des élections en période de covid-19.

F. Togola


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