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Paix et stabilité : la course aux armements en Afrique de l’Ouest

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Les États ouest-africains dépensent de plus en plus dans leur armée. Cette course aux armements, au lieu d’être une mesure de sécurité nationale et sous-régionale, peut au contraire détériorer davantage les relations entre des États. [Analyse]

Le Sénégal a réceptionné, le 7 juillet 2023, son premier navire de guerre lance-missiles dont la particularité est de pouvoir opérer en profondeur et de traiter les attaques aériennes. Le même jour, le Niger a également réceptionné des armes lourdes et des véhicules blindés offerts par l’Égypte pour, dit-on, l’aider à combattre les groupes djihadistes. Quant au Mali et au Burkina Faso, les armées sont en pleine reconstruction. Les autorités militaires au pouvoir dans ces pays ont fait de la sécurité leur priorité et du coup livrent des armes modernes à leur armée pour combattre les groupes armés terroristes. 

Des États qui se regardent en chien de faïence 

« Qui veut la paix prépare la guerre », disait l’officier prussien Clausewitz, reprenant la thèse du Chinois Sun Tzu : « L’art de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combattre ». En Afrique de l’Ouest, cette assertion se confirme bien. Au Mali, au Burkina Faso, au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou encore au Niger, l’on assiste à une véritable course aux armements. Laissant craindre que quelque chose se trame dans cette région. Si certains mènent une lutte implacable contre le terrorisme, d’autres se préparent contre toute éventualité d’invasion terroriste à partir des États voisins déjà envahis, comme le Mali, le Burkina Faso ou le Niger. 

Le terrorisme peut aussi être un motif pour cette course aux armements. Certains de ces États se regarderaient plutôt en chiens de faïence depuis quelque temps. L’équipement des forces armées de défense et de sécurité dans certains de ces pays, notamment avec la médiatisation de la réception de ces armes, est vu par des États voisins comme une provocation. Ce qui les conduit eux-aussi à s’équiper et prévenir toute éventualité d’attaque surprise.  

Entre le Mali et le Niger, les relations se sont énormément dégradées depuis l’arrivée des autorités militaires actuelles au pouvoir. Le double coup d’État au Mali (2020 puis 2021) a été fortement dénoncé par le président nigérien Mohamed Bazoum. Une condamnation mal perçue par les autorités maliennes. 

Les récurrents coup d’État en Afrique de l’Ouest 

De même, les relations entre ce pays sahélien et la Côte d’Ivoire se sont également dégradées depuis l’affaire des 41 soldats ivoiriens, qui a vu l’implication de bon nombre de chefs d’État de la région, dont le président sénégalais Macky Sall.

D’autre part, cette course aux armements s’explique par cette présence des militaires au pouvoir au Mali, au Burkina Faso ainsi qu’en Guinée. Cette arrivée des hommes en treillis au sommet de l’État est vue comme une menace à la sécurité dans la sous-région Afrique de l’Ouest. Surtout qu’elle se conjugue avec le départ des forces étrangères de certains de ces pays. 

Face à cette menace, les États ouest-africains semblent donc opter pour la prise de mesures de prévention. Des mesures bien juste dans ce sens puisqu’il s’agirait de renforcer leur sécurité et éviter de se faire surprendre par des hordes terroristes, qui fuiraient la puissance de feu des pays voisins. 

Une généralisation de la situation sécuritaire

À l’allure où chaque État semble se prémunir contre toute éventualité d’agression d’État voisin ou d’invasion terroriste, il faut craindre une généralisation de la situation sécuritaire dans cette région, très convoitée par les grandes puissances. Dans le nouvel ordre mondial, l’on a l’impression d’assister à un nouveau partage de l’Afrique. Ce qui ne peut qu’avoir des implications sécuritaires. 

Ce surarmement bien qu’étant une mesure de précaution peut s’avérer néanmoins être une réelle menace pour la stabilité, la cohésion et l’entente entre ces États. 

Chiencoro Diarra 


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