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Meeting du M5-RFP : les signes avant-coureurs du « mardi noir »

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Le « mardi noir » promis par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) est en marche. Dans le secteur financier aussi bien que celui du transport, la suspension des activités, en raison du meeting de ce mouvement, prévu pour 14 h ce mardi 11 août 2020 au boulevard de l’indépendance de Bamako, est prévue.

Jour de « manifestation historique », à l’appel du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), dans la capitale, Bamako, la circulation devrait sentir plus de vide. Les taxis, les tricycles, les SOTRAMA (société de transport malienne) ainsi que les gros porteurs avaient été invités à suspendre leurs activités depuis à six heures du matin. Cela à l’appel des deux centrales syndicales : la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) et la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM).

De la paralysie à la paralysie

L’objectif de cette paralysie annoncée de la circulation et qui allait prendre fin à partir de 18 h, était d’impliquer tous les transporteurs du Mali à cette « mobilisation générale » du M5 et à observer la désobéissance civile du mouvement.

Jusqu’à 10 h, ce mardi, cet appel n’avait pas été suivi sur plusieurs axes de la capitale. En tout cas, il convient de souligner que bien vrai que ces deux centrales syndicales soient membres du M5-RFP, cette décision est peu réfléchie. Si elle est suivie, les transports en communs constituant les moyens qu’empruntent certains citoyens, « épris de justice et de liberté », pour se rendre à cette mobilisation, cette mesure pourrait conduire la plupart des militants du M5 à rester seulement de cœur avec les manifestants, faute de moyens de déplacement. Ce qui pourrait réduire l’impact de la mobilisation.

La prudence des banques et établissements financiers

Néanmoins, notons que les transporteurs ne sont pas les seuls à inviter à une suspension des activités. Les banques et établissements financiers ont pris des mesures similaires pour ce « mardi noir » au Mali. En effet, la Banque Nationale pour le développement agricole (BNDA) a invité à la fermeture de toutes ses agences à partir de 11 h en raison de ce « meeting » du M5-RFP. Elle n’est pas la seule, la Banque malienne de solidarité (BMS) a également informé de l’ouverture de ses agences de 8 h à 10 h 30.

Cette fermeture des banques et établissements financiers est une décision de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF). Il s’agit là d’une mesure de précaution. Car la mobilisation du 10 juillet a dégénéré et conduit à des actes de vandalisme voire à des morts et blessés. Depuis, les secteurs financiers restent plus prudents.

Impacts économiques

Cette paralysie des activités au niveau des banques et établissements financiers ainsi que celle annoncée au niveau de la circulation routière n’est pas sans conséquence sur le développement économique du Mali. Ces suspensions de quelques heures peuvent générer des pertes énormes. Cela reste de même pour la déstabilisation du pays par ce mouvement hétéroclite qui demande la démission d’IBK et de son régime depuis au mois de juin 2020. En effet, dans une telle situation d’incertitude, les investisseurs internationaux préfèrent rester prudents pour ne pas jeter leur argent par la fenêtre en cas de renversement de la situation politique par coup de force.

Après deux mois de mobilisation, de médiation intense, il est temps que les uns et les autres acceptent un dialogue franc afin de trouver une solution rationnelle à cette crise sociopolitique. Une crise qui tire ses origines de l’arrêt de la cour constitutionnelle sur les dernières législatives. Notons que la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) reste engagée pour une issue heureuse à cette crise. Goodluck Jonathan, l’ancien président de la République fédérale du Nigéria, était au Mali le lundi 10 août 2020 dans le cadre de cette médiation. Cela fait sa troisième visite dans le pays en l’espace d’un mois.

Togola


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