Les autorités maliennes ont annoncé, le 30 avril 2023, une nouvelle mesure visant le port des tenues militaires, sans autorisation, par les civils. Une décision qui fait suite à de nombreux constats lors de certaines attaques contre des positions de l’armée malienne.
Au Mali, les uniformes militaires ne serviront plus de symbole révolutionnaire ou de démonstration de soutien aux forces armées maliennes de défense et de sécurité. Il est désormais interdit aux civils de porter ces tenues en raison du « danger que représente, pour la sécurité publique, le port non règlementé » de ces uniformes.
Brouiller la distinction entre combattants et civils
Selon l’État-major général des armées maliennes, les terroristes neutralisés, lors de « l’attaque complexe déjouée contre l’aéroport de Sévaré, le 22 avril 2023, portaient des uniformes militaires ». Le plan de l’ennemi reposait sur « une capacité d’infiltration dans le dispositif de protection de la ville ».
Dans des attaques antérieures, les groupes armés terroristes ont également utilisé la « perfidie pour tromper la vigilance des forces légitimes afin de commettre des actes barbares contre les paisibles populations, sans aucune considération pour les règles les plus élémentaires du Droit International Humanitaire ».
Sur la base de ces constats, les autorités maliennes en charge de la sécurité ont décidé de la mise en place de nouvelles mesures afin de déjouer le plan de « l’ennemi ». Elles estiment « important que les civils ayant pris l’habitude de porter illégalement les tenues militaires, prennent conscience du danger que représente ce phénomène et dont pourraient profiter des terroristes qui sont soumis à une forte pression ».
L’état-major général des armées exhorte donc les Maliens à s’abstenir de porter cette pratique, sans avoir au préalable une autorisation. « Toute personne s’habillant en tenue militaire, de quelque nature, motifs ou couleur, sans être un membre régulier des Forces de Défense et de Sécurité, contribue à semer la confusion, à brouiller la distinction entre combattants et civils », lit-on dans le communiqué du 30 avril de l’état-major général des armées.
Poursuite contre les contrevenants
En vue d’imposer le respect de cette nouvelle mesure, les autorités maliennes entendent mettre en place des dispositions « pour rechercher et lutter contre le port irrégulier d’uniformes ». Des dispositions qui vont s’intensifier et qui devraient conduire « au retrait systématique des tenues, avec la possibilité de poursuite contre les contrevenants pour mise en danger de la vie d’autrui ». Aussi, les vendeurs d’uniformes ou d’équipements militaires de tous types sont invités « à se mettre en règle, en montrant leurs licences et un état de leurs stocks à la Direction du Commissariat des Armées ».
À partir du 15 mai 2023, des mesures de recherche et de retrait systématique des équipements s’appliqueront, précise l’état-major général des armées.
Le bilan de l’attaque terroriste du 22 avril dernier faisait état de 10 morts et 61 blessés civils contre 28 terroristes neutralisés. Lors de cette attaque, l’état-major général des armées déplorait l’usage des enfants soldats. Selon ses précisions, dix (10) enfants, âgés de 10 à 16 ans, constituaient une frange importante des Combattants des groupes armés terroristes.
Depuis plus d’une décennie, le Mali est fortement frappé par le terrorisme, la criminalité organisée, l’insécurité, et le banditisme. Pour relever ce défi, et redonner à la nation malienne toute sa gloire et sa dignité d’antan, les autorités de la transition sont plus que jamais engagées. Depuis leur arrivée au pouvoir, l’armée malienne ne cesse de « monter en puissance » grâce aux nombreux équipements et matériels modernes acquis et qui lui permettent de prendre l’ascendance sur les groupes armés terroristes.
Chiencoro Diarra
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