À Bamako, ce 14 octobre 2025, sous un soleil de plomb et dans un climat politique toujours chargé de symboles, l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) a lancé sa mission annuelle de supervision de la révision des listes électorales. Un rituel démocratique, certes administratif dans la forme, mais hautement stratégique dans le fond. C’est dans ces registres que l’on met à jour chaque automne, que se joue la crédibilité du futur scrutin présidentiel.
La cérémonie, sobre mais chargée d’enjeux, s’est tenue au siège de la coordination de l’AIGE du district de Bamako, en présence du conseiller aux affaires administratives du gouverneur, Mamadou Mangoro, du coordinateur du district Dr Aboubacrine Maïga, du chef du département des relations publiques Aliou Sangho, ainsi que des deux commissaires membres du collège de l’AIGE et superviseurs des coordinations du district : le Pr Brahima Fomba et Mme Kané Nana Sanou.
Un exercice administratif… aux allures de test politique
En théorie, la RALE — Révision annuelle des listes électorales — est un simple processus technique destiné à actualiser la base de données électorale du pays. En pratique, elle devient un baromètre de la transparence démocratique. Dans un Mali en transition, le geste d’inscrire ou de vérifier un nom sur une liste prend une résonance particulière.
Le Pr Fomba, figure connue du milieu universitaire et désormais commissaire à l’AIGE, a résumé l’enjeu en quelques mots précis : « Cette mission vise à garantir le bon déroulement des opérations en veillant à l’effectivité des commissions administratives, à la disponibilité des supports nécessaires, et à la maîtrise du kit d’inscription. »
Autrement dit, il s’agit de faire en sorte que le citoyen malien puisse, au moins sur le papier, exercer son droit de vote sans suspicion ni faille technique.
Une mission de terrain jusqu’au 31 décembre
Conformément à l’article 52 de la loi électorale, la révision des listes s’étendra du 1er octobre au 31 décembre. Durant ces trois mois, les coordinateurs de l’AIGE sillonneront les six communes de Bamako pour observer, corriger et valider les opérations des commissions administratives. C’est une course discrète contre la montre, menée dans l’ombre des projecteurs politiques.
Mais, au-delà des chiffres et des registres, c’est la légitimité de l’institution elle-même qui se joue. Créée pour incarner la neutralité et la rigueur dans un paysage politique souvent fracturé, l’AIGE se sait scrutée, parfois critiquée, souvent attendue.
Dans une transition où chaque acte administratif prend des airs de test démocratique, la RALE 2025 sera bien plus qu’une simple révision. Elle sera un révélateur. Celui d’une institution capable de tenir la promesse d’élections libres, transparentes et crédibles dans un Mali en quête de souveraineté.
A.D
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