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Mali, Guinée, Tchad… : les élections africaines 2022 dans toutes les incertitudes, selon Africa Center

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En 2022, des élections présidentielles et législatives sont prévues dans cinq (5) pays africains, des législatives dans neuf (9) et des présidentielles dans trois (3) autres. Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (Africa center), dans une analyse intitulée Les élections complexes de 2022 en Afrique : Rétablir les processus démocratiques, souligne les incertitudes qui entourent la tenue de ces scrutins.

2022, année des élections dans plusieurs pays africains. Ces scrutins seront bien distincts de ce que le continent a connu ces dernières années. « Les paramètres de ces processus électoraux doivent encore être finalisés et la date à laquelle ils se dérouleront reste incertaine », souligne Africa Center. Ces élections africaines de 2022 seront dynamiques et complexes.

Au Mali, en Guinée et au Tchad

Au Mali, la Cédéao avait fixé l’échéance électorale au 27 février. Mais le président de la transition, Assimi « Goïta […] a de grandes ambitions pour le rôle de l’armée dans le gouvernement malien et s’est fait un devoir de réhabiliter l’image des anciens dirigeants militaires disgraciés ». Selon Africa Center, ce vaste pays sahélien de 20 millions d’habitants est sur la voie d’un « affrontement à fort enjeu autour de visions très différentes de sa trajectoire de gouvernance ».

Dans un tel contexte, la date du 27 février pourrait être reportée. « On peut s’attendre à ce que Goïta tente d’ignorer la date limite du 27 février pour les élections, la junte ayant démontré peu d’intérêt pour la préparation de la transition ».

Pour le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, le souci des militaires maliens au pouvoir est la consolidation de leur prise de pouvoir.

En Guinée, où les élections présidentielles étaient prévues pour mars 2022, en référence au calendrier de six mois de transition établi par la Cédéao à la suite du coup d’État de septembre 2021, risquent aussi de ne pas se tenir. Car, les autorités intérimaires ont pris « peu de mesures en vue de la tenue d’élections, semblant s’engager dans une transition pluriannuelle dirigée par des militaires ».

Au Tchad également, le statu quo demeure. Malgré les 18 mois prévus pour la durée de la transition par l’Union africaine, après le décès d’Idriss Déby Itno en avril 2021, « la junte tchadienne ne semble pas pressée d’organiser la transition ou d’abandonner le pouvoir ». Les autorités tchadiennes de la transition ont souligné la possibilité de renouvellement des 18 mois, rappelle-t-on.

« Façonner le paysage de gouvernance et de sécurité »

« En réponse aux coups d’État, aux conflits et aux autres déraillements des processus démocratiques de ces dernières années, les élections africaines de 2022 constituent, en grande partie, un effort pour redresser le navire démocratique sur le continent », soutient Africa Center dans son analyse co-signée Joseph Siegle, directeur de recherche ; et Candace Cook, assistante de recherche au Centre d’études stratégiques de l’Afrique.

« Étant donné l’autorité de légitimation qu’un processus électoral crédible peut apporter, c’est la manière dont ces élections sont gérées, plus que leurs résultats spécifiques, qui sera importante pour façonner le paysage de gouvernance et de sécurité du continent », indique-t-on néanmoins.

L’analyse d’Africa Center donne également des leçons à tirer de situations socio-politiques de ces pays. Au Mali, il y a « l’importance de renforcer les institutions indépendantes pour favoriser les autocorrections qui sont le socle des systèmes démocratiques ». Outre cela, il faudrait éviter aux « acteurs militaires qui ont pris le pouvoir de manière extra constitutionnelle de diriger le processus de transition vers la démocratie ».

Sagissant de la Guinée, souligne-t-on, la situation rappelle l’instabilité liée aux troisièmes mandats en Afrique. Il faut donc « empêcher de manière proactive les dirigeants de se soustraire à la limitation des mandats pour maintenir des calendriers électoraux réguliers en Afrique ».

Quant au Tchad, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique estime que « l’inclusion d’une véritable opposition politique dans le processus de transition, l’ouverture d’un espace pour la société civile et les médias, et la mise en place d’une commission électorale indépendante […] » seront des indicateurs du « sérieux » des autorités transitoires ainsi que de la crédibilité des élections de 2022.

Chiencoro Diarra


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