Le Mali est un pays à fort potentialité d’energies renouvelables. Depuis les années 1978, le pays s’est signalé en la matière avec la création du Centre Régional d’énergie Solaire (CRES), qui n’existe plus. Toutefois, le pays n’a cessé d’expérimenter et de mettre en œuvre divers projets et programmes d’Energies renouvelables, développant ainsi une expertise qui s’appuie à la fois sur des réalisations physiques et sur le renforcement des capacités des acteurs. Les autorités de la transition viennent d’accélérer cette expertise pour le bonheur des populations par le lancement d’un projet historique.
Il s’agit du Projet National du Programme Africain de Mini-Réseaux, en anglais Africa Minigrids Program (AMP). Présidée par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Boubacar Mao Diané, et la ministre l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Doumbia Mariam Tangara, la cérémonie de lancement a eu lieu, le jeudi 27 Novembre, au Radison Collection, ex-Sheraton. Elle a enregistré la participation des services techniques, des représentants des institutions de la République, des acteurs de la société civile ainsi que des partenaires techniques et financiers.
Un projet national de mini-réseaux pour accélérer l’accès
Piloté par l’agence nationale des énergies renouvelables et des bioénergies ( ANERB), le projet est le fruit des efforts conjugués du Mali avec ses partenaires que sont le PNUD ( Programme des nations unies pour le développement), le FEM (Fonds mondial pour l’environnement), la BAD ( Banque africaine de développement), le Ricky Mountain Institute. Il est financé par le FEM et le PNUD pour un montant de 28 millions de dollars soit 1,25 milliard de F CFA pour une durée d’exécution de quatre (4) ans.
En plus de sa contribution à la préservation de l’environnement et de l’écosystème, le projet va faire connecter 8.665 personnes, dont 50 % de femmes, grâce à 1.752 nouveaux raccordements. Ce qui favorisera l’autonomisation des femmes en leur permettant de booster les activités de production agro-sylvo-pastorales. Il en sera de même pour les activités de transformation. Ainsi, la ministre chargée de l’Environnement note que le projet va améliorer la productivité et la production des systèmes agro-sylvo-pastoraux, optimiser les chaînes de valeurs, contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en vue d’améliorer les moyens de subsistance des populations locales et la restauration des écosystèmes.
Quant au ministre de l’Energie et de l’Eau, il a souligné qu’un tel projet a des retombées importantes dans le cadre des stratégies nationales d’élargir l’accès universel du plus grand nombre de personnes au service de l’électricité.
Des avantages énormes des énergies renouvelables
Une énergie renouvelable est une énergie dont les réserves sont inépuisables et qui n’ont aucun impact négatif sur l’environnement. On dit qu’elle est renouvelable parce que sa vitesse de formation est supérieure à sa vitesse d’utilisation. Elle n’engendre pas ou peu d’émissions polluantes et de déchets.
Selon le site energies-renouvelables.fr, les énergies renouvelables représenteraient de nos jours 18% de la production mondiale d’électricité, dont les 90% proviennent essentiellement de l’énergie hydraulique ; et 13,5% de la consommation totale d’énergie dans le monde, dont les 10,6% de cette production d’énergie, sont assurés en grande partie par les déchets et la biomasse. Même si les énergies renouvelables sont encore relativement peu exploitées dans le monde, tous les avantages qu’elles offrent font que leur exploitation s’est accrue assez rapidement ces vingt dernières années.
Ses avantages sont nombreux. Ce sont des ressources inépuisables et elles permettent de sécuriser l’approvisionnement en énergie, contrairement aux énergies fossiles dont les réserves ne sont limitées qu’à plus qu’un ou deux siècles. Elles profitent à l’environnement car elles n’émettent pratiquement pas de pollution, à la différence des énergies fossiles qui sont responsables d’une grande partie de l’effet de serre, des pluies acides et de la pollution des sols, de l’air et des eaux. Ce sont des énergies économiques qui aident à réduire les factures d’énergie, voire même à les supprimer totalement dans certains cas, peu importe le type d’énergie renouvelable utilisée.
Des différents types d’énergie renouvelable
Les différents types d’énergies renouvelables sont : l’énergie solaire ( photovoltaïque et thermique), la biomasse, l’énergie éolienne, l’énergie géothermique, et l’énergie hydraulique. L’énergie solaire est de de deux types : le solaire photovoltaïque et le solaire thermique. Le solaire photovoltaïque est une énergie renouvelable qui a pour origine la transformation de la lumière du soleil en électricité, à partir de matériaux semi-conducteurs photosensibles tels qu’une mince couche métallique ou du silicium.
Quant au solaire thermique, c’est une énergie issue de la transformation en énergie thermique (chaleur) du rayonnement solaire. Cette transformation permettra ainsi de chauffer de l’air ou de l’eau dans de nombreux cas d’applications solaires. En ce qui concerne la biomasse, elle désigne l’ensemble des matériaux d’origine biologiques qui sont utilisés en tant que combustibles pour produire des sources d’énergie telles que l’électricité, la chaleur ou les carburants. C’est une vraie réserve d’énergie emmagasinée à partir du rayon solaire par l’intermédiaire de la photosynthèse et elle peut produire du biogaz par la méthanisation qui sera transformé en énergie, fabriquer de l’énergie à partir de la combustion dans une chaudière ou produire des biocarburants.
Quant à l’énergie éolienne, elle est issue d’une machine qui sert à transformer l’énergie du vent en mouvement mécanique afin de produire en général de l’électricité. En d’autres termes, elle est l’énergie produite par le vent et qui est exploitée par l’intermédiaire des pâles d’une hélice d’une éolienne montée sur des systèmes mécaniques tels que des pylônes. La force qu’exerce le vent sur les hélices de l’éolienne engendre la rotation de cette dernière et actionne ainsi un système qui produit de l’électricité. Lorsque l’éolienne sert à produire de l’électricité et non à actionner une pompe, on l’appelle aérogénérateur.
Pour ce qui est de l’énergie géothermique, elle provient de la chaleur accumulée dans les profondeurs de la Terre. Cette chaleur produite à l’intérieur de la terre arrive à s’échapper à la surface par l’activité volcanique, les sources d’eau chaude, etc. Elle s’obtient le plus souvent au moyen de pompes à chaleur, principe qui est également utilisé pour les forages profonds dans le cadre de travaux de grande envergure ne concernant pas les particuliers.
Par rapport à l’énergie hydraulique, elle est obtenue à partir du mouvement de l’eau, que ce soit par les marées, les cours d’eau ou les chutes d’eau. De nos jours, cette forme d’énergie renouvelable sert essentiellement à la production d’électricité dans les centrales hydroélectriques afin d’alimenter les villes et les villages en électricité.
Les divers groupes de technologies
Il faut noter que l’analyse de la situation actuelle des énergies renouvelables au Mali fait ressortir trois groupes de technologies, en fonction du degré de maîtrise par les techniciens et/ou du niveau d’utilisation par les populations. Le premier groupe est constitué des technologies éprouvées : les centrales hydroélectriques; les systèmes solaires photovoltaïques pour le pompage de l’eau, l’éclairage, la réfrigération, les télécommunications ; les systèmes solaires thermiques pour les chauffe-eaux et séchoirs de produits agricoles ; les systèmes de pompage éolien et petits aérogénérateurs.
Le second groupe est celui des technologies à promouvoir/développer : les systèmes domestiques fonctionnant au biogaz ; les systèmes industriels fonctionnant au biogaz, à partir de la combustion des déchets ou des résidus agricoles pour la production d’électricité ; les systèmes de production de biocarburants dans les zones rurales et péri-urbaines, notamment pour les transports ; les mini-réseaux hybrides fonctionnant à partir de solaire photovoltaïque.
Quant au troisième groupe, il est composé des technologies à introduire : les systèmes solaires photovoltaïques d’envergure, connectés au réseau de distribution, pour accroître la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays.
Sidi Modibo Coulibaly
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