Adopté à l’unanimité par les membres du CNT, le Plan d’action 2025-2026 du Premier ministre Abdoulaye Maïga ouvre une nouvelle étape politique au Mali. Saluant la qualité des débats, le chef du gouvernement s’engage à passer des promesses aux actes, sous la vigilance d’un CNT déterminé à exiger des résultats concrets.
C’est une large adhésion, sans ombre ni contestation, que le Premier ministre Abdoulaye Maïga est allé chercher, ce lundi 19 mai, dans l’hémicycle du Centre international de conférence de Bamako. Après huit heures d’échanges nourris, parfois vifs mais toujours républicains, les 128 membres du Conseil national de transition (CNT) ont approuvé à l’unanimité – 128 voix pour, zéro contre, zéro abstention – le Plan d’action gouvernemental (PAG) pour la période 2025-2026.
Une formalité ? Pas exactement. Car si le vote n’a souffert d’aucune contestation, la séance a été l’occasion d’un débat rare sous les tropiques : franc, direct, sans langue de bois. Une vitalité démocratique que le chef du gouvernement lui-même a saluée, reconnaissant que ce plan d’action ne lui appartient plus seul, mais engage désormais l’ensemble de la représentation nationale.
Un Premier ministre lucide et engagé
Face aux membres du CNT, Abdoulaye Maïga n’a pas joué la carte de l’autosatisfaction. Il a mesuré l’ampleur des défis, reconnu la pertinence des critiques formulées, et promis de tout mettre en œuvre pour que ce PAG ne reste pas lettre morte. « Le peuple n’a plus besoin de discours creux, mais d’actions concrètes », a martelé Malick Diaw, président du CNT, résumant en une phrase l’exigence d’un pays fatigué des promesses non tenues.
De la sécurité à la gouvernance : un chantier titanesque
Sécurité, relance économique, justice sociale, réforme de l’État, éducation, santé, souveraineté nationale… Les axes du plan adopté couvrent l’ensemble des priorités du Mali post-crise. Mais chacun, dans l’hémicycle, sait que le plus dur commence : faire de ces lignes directrices des réalités tangibles pour les millions de Maliens qui attendent, souvent dans la douleur, que l’État reprenne enfin la main sur les urgences quotidiennes.
Le CNT en gardien vigilant
« Le CNT veillera à ce que la mise en œuvre du plan se fasse de façon efficiente », a averti Malick Diaw, fixant le cap d’une institution qui refuse de se contenter d’un simple rôle d’enregistrement. Le message est clair : la transition malienne, forte de son souffle démocratique retrouvé, veut conjuguer ambition politique et exigence de résultats.
Un climat d’urgence nationale
Reste à savoir si les moyens suivront. Car la réussite de ce PAG ne dépendra pas seulement de la volonté politique. Elle exigera des ressources financières, une administration performante, des partenaires fiables et, surtout, une capacité à restaurer la confiance d’un peuple échaudé par des décennies de déceptions.
À Bamako, le temps des discours semble révolu. Place aux actes. Le Premier ministre le sait. Le CNT le rappelle. Le peuple malien, lui, attend.
À.D
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