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Maintien de l’aide humanitaire : priorité absolue dans les zones les plus urgentes

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Dans un contexte de violence continue et de crises climatiques, la situation humanitaire au Mali reste critique. En réponse aux besoins urgents des populations vulnérables, une priorité est donnée au maintien de l’aide humanitaire, notamment dans les régions du nord et du centre du pays.

Les chiffres sont alarmants : plus de la moitié des 7,1 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire en 2024 sont des enfants. Le Cadre harmonisé de mars 2024 prévoit que 1,3 million de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire entre juin et août 2024. Les violences, les faibles pluviométries, les déplacements internes et le sous-financement de la réponse humanitaire de 2023 ont fortement réduit les chances de relèvement des populations les plus vulnérables.

Le Coordonnateur humanitaire d’Ocha Mali, Alain Noudéhou, accompagné du ministre Commissaire à la Sécurité alimentaire, M. Redouwane Ag Mohamed Ali, et de membres de l’équipe humanitaire, s’est rendu dans la région de Gao les 16 et 17 avril derniers pour évaluer les besoins humanitaires. Cette mission a souligné l’urgence de maintenir l’aide humanitaire dans les zones les plus affectées par les déplacements de populations et les chocs climatiques.

Le maintien de l’aide humanitaire dans les zones où les besoins sont les plus urgents reste une priorité pour les acteurs humanitaires au Mali. Malgré des défis croissants, la réponse humanitaire continue de se concentrer sur les régions du nord et du centre du pays, où l’insécurité alimentaire et les déplacements de populations ont atteint des niveaux alarmants.

Crise alimentaire et malnutrition

La sécurité alimentaire au Mali est dans une situation critique. Selon les analyses du Cadre harmonisé de mars 2024, environ 1,3 million de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire entre juin et août 2024, nécessitant une assistance alimentaire d’urgence. Plus de 4 millions de personnes seront également en sous-pression, avec une consommation alimentaire réduite, augmentant le risque d’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

Le sous-financement de la réponse humanitaire en 2023 et les effets cumulés des violences, des faibles pluviométries et des déplacements internes ont exacerbé la vulnérabilité des populations. Le Coordonnateur humanitaire, Alain Noudéhou, lors de sa visite à Gao en avril, a souligné la nécessité de renforcer la collaboration pour maintenir l’aide humanitaire dans les zones les plus touchées.

Aide internationale et financement

En mai 2024, le secteur de la sécurité alimentaire n’a reçu que 10 % du financement requis pour la réponse humanitaire, marquant le taux de financement le plus bas depuis le début de la crise en 2012. Pour pallier ce déficit, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a alloué 11 millions de dollars du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF). Cette allocation vise à fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle à 287 915 personnes vulnérables et une réponse multisectorielle à 38 732 réfugiés dans les régions de Ménaka, Gao, Mopti, Bandiagara et San.

La région de Gao est particulièrement affectée, avec des déplacements de populations et des chocs climatiques qui continuent d’impacter les plus vulnérables. La sécurité et la protection du personnel humanitaire restent des préoccupations majeures, entravant l’acheminement de l’aide vitale. La disponibilité des denrées alimentaires est perturbée par les restrictions de circulation et les déplacements de populations.

Réfugiés et déplacés internes

Le Mali continue d’accueillir un grand nombre de réfugiés, principalement du Burkina Faso. Entre janvier et mars 2024, le pays a vu un afflux de 65 000 réfugiés burkinabè fuyant les violences. Le HCR, en collaboration avec le gouvernement malien et d’autres agences, travaille à enregistrer ces nouveaux arrivants et à leur fournir une assistance multisectorielle.

Les enfants représentent plus de la moitié des 7,1 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire au Mali. L’insécurité a conduit à la fermeture de plus de 1 700 écoles, privant des centaines de milliers d’enfants d’accès à l’éducation. L’UNICEF et ses partenaires soutiennent des programmes d’enseignement à distance via des radios pour garantir la continuité de l’apprentissage.

Protection et soutien aux femmes

La protection des femmes et des filles reste au cœur de la réponse humanitaire. De janvier à mars 2024, 2 315 incidents de violence basée sur le genre ont été documentés, mettant en évidence la vulnérabilité accrue des femmes et des filles. Des initiatives comme les Espaces Amis des Enfants offrent un soutien psychosocial et des activités récréatives pour créer un environnement sécurisé.

La situation humanitaire au Mali est critique, et la mobilisation des ressources reste insuffisante. Les acteurs humanitaires appellent à une augmentation des financements et à une action concertée pour répondre aux besoins urgents. La coopération entre le gouvernement, les organisations internationales et les communautés locales est essentielle pour surmonter ces défis et assurer la protection et le bien-être des populations vulnérables.

Oumarou Fomba 

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