Dans un Mali qui rêve de tourner enfin la page de la prédation minière, les récentes attaques contre les sites d’exploitation aurifère tombent comme une signature. Celle d’intérêts obscurs, résolus à saboter une ambition nationale : reprendre le contrôle de l’or pour qu’il profite enfin aux Maliens. Entre provocations sécuritaires et manœuvres économiques, une guerre silencieuse est en marche. Reste à savoir qui en sortira vainqueur.
Soyons honnêtes : il y a quelque chose d’exaspérant dans cette obsession malienne pour l’or… non pas que le métal jaune en lui-même pose problème — après tout, c’est une richesse légitime que le Créateur a généreusement enfouie dans nos sous-sols. Mais ce qui fatigue, ce sont les mains étrangères qui s’en emparent depuis des décennies, pendant que nous, Maliens, nous contentons d’applaudir les bilans miniers en milliards, sans jamais voir la couleur de ces milliards.
Ces derniers mois, une lueur d’espoir semblait pourtant poindre. La Transition, à travers son initiative « Mali Kura », a mis la main sur le dossier minier avec une ambition affichée : faire en sorte que l’or brille, non plus pour les compagnies étrangères, mais pour les Maliens. Ce n’est plus un slogan, c’est une doctrine d’État. Le nouveau code minier est passé par là, avec ses promesses de contenu local, de fiscalité revue, de contrôle renforcé. Et il faut croire que ça commence à déranger.
Comme par hasard, voici que les sites miniers, industriels comme artisanaux, se retrouvent dans le viseur. Kangaba, Kéniéba, Kayes : les attaques se multiplient, les engins brûlent, les orpailleurs s’effondrent sous des tonnes de gravats. Le tout, bien sûr, filmé et relayé sur les réseaux sociaux, histoire de semer la peur et de faire passer les autorités pour incapables de protéger la première richesse du pays.
Mais qui profite du chaos ? Certainement pas le Mali. Car pendant que des groupes armés s’acharnent à détruire nos machines et nos espoirs d’investissement, ce sont encore les mêmes intermédiaires et réseaux mafieux, tapis dans l’ombre, qui s’enrichissent sur le dos d’un peuple assoiffé de justice économique.
Ne nous y trompons pas. Ces attaques ne sont pas de simples faits divers sécuritaires. Elles sont la réponse d’intérêts bien connus — nationaux et étrangers — qui refusent de voir le Mali se relever, contrôler ses ressources, et redistribuer les fruits de ses richesses à ses enfants.
Alors, que faire ? Se plaindre ? Certainement pas. La Transition, on le voit, a décidé d’aller jusqu’au bout. La sécurisation des sites miniers est en cours, les réformes avancent, et la reprise en main du secteur est plus qu’une promesse : c’est une stratégie assumée.
Oui, il y aura encore des résistances, des provocations, des coups tordus. Mais à ce stade, il n’y a plus d’alternative. Ou l’or brille pour les Maliens, ou il continuera d’alimenter les banques et les palais des autres. Le peuple, lui, a déjà choisi. Et il n’a plus envie d’attendre.
À bon entendeur…
Chiencoro Diarra
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