L’Afrique redéfinit ses alliances internationales, rompant avec les anciennes puissances coloniales comme la France et les États-Unis pour embrasser une souveraineté renouvelée et diversifiée. Ce bouleversement géopolitique, marqué par des retraits militaires et des révisions d’accords, symbolise l’émergence d’un nouvel ordre mondial centré sur le panafricanisme et l’autonomie étatique.
La valse des alliances, un phénomène historique autant qu’inéluctable, secoue aujourd’hui l’échiquier géopolitique de l’Afrique. Les récentes défections du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont renoncé à leurs accords militaires avec la France et les États-Unis, sont des symptômes indéniables d’une ère de profondes mutations. Ces nations, jadis colonisées, revendiquent aujourd’hui une souveraineté totale, dessinant les contours d’une nouvelle réalité panafricaine, où l’autarcie ne se limite pas à l’économie, mais englobe également les sphères militaire, éducative et politique.
L’intérêt national plutôt que la fidélité historique
Ces changements drastiques ne sont pas sans rappeler les cycles immuables de la nature : naissance, apogée, déclin et renaissance. L’histoire de l’influence occidentale en Afrique semble atteindre son crépuscule, marquant le début d’une nouvelle ère où la Russie, la Chine et même la République de Türkiye tentent de s’imposer comme une force montante.
Le départ précipité de la France du Mali et du Burkina Faso, ainsi que la renégociation de la coopération militaire au Gabon, symbolisent un détachement croissant vis-à-vis de l’ancien colonisateur. Le Sénégal, dans une démarche plus discrète, et le Niger, avec une rupture plus abrupte, rejettent également les vestiges d’une époque révolue pour écrire leurs propres chapitres de souveraineté.
Face à ces bouleversements, la France et les États-Unis semblent perdre pied, cherchant à se raccrocher à des bastions comme le Tchad, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal, etc., tandis que les dirigeants africains réévaluent leurs alliances sous le prisme de l’intérêt national plutôt que de la fidélité historique.
Respecter le désir d’indépendance et d’autodétermination
Ce réalignement ne devrait surprendre personne. Comme toutes choses sous le soleil, les empires et les influences étrangères en Afrique sont destinés à suivre la loi universelle du changement. Ignorer cette dynamique serait non seulement une erreur de calcul, mais aussi une méconnaissance des leçons que l’histoire nous enseigne. La suprématie occidentale, jadis incontestée, montre des signes de fléchissement, pavant la voie à de nouveaux acteurs et à de nouvelles alliances.
En effet, si les États africains ont longtemps été perçus comme des pions sur l’échiquier mondial, ils montrent aujourd’hui une volonté ferme de mener la partie selon leurs règles. Leur quête de souveraineté est un rappel que la dignité et l’autonomie ne sont pas des cadeaux, mais des droits inhérents.
Le message est clair : il est temps pour les anciens alliés de l’Afrique, la France et les États-Unis, de comprendre et d’accepter que l’ordre mondial est en mutation. Ils doivent respecter le désir d’indépendance et d’autodétermination des nations africaines, qui refusent désormais d’être des pions sur l’échiquier international.
L’espoir d’une Afrique maîtresse de son destin s’illumine
Alors que la scène mondiale observe ces transformations, il est crucial que les anciennes puissances comprennent et acceptent ce nouveau paradigme. L’avenir de l’Afrique sera défini par ses propres citoyens, ses leaders, et non par des forces extérieures. Le vent a tourné, et avec lui, l’espoir d’une Afrique maîtresse de son destin s’illumine, promettant une ère de renaissance culturelle, économique et politique.
La transition vers ces nouvelles dynamiques de pouvoir peut être complexe et chargée d’incertitudes, mais elle est également pleine de promesses. Pour les nations africaines, c’est l’opportunité de fermer définitivement le chapitre de la dépendance et de l’interférence, et d’ouvrir celui de l’autodétermination et du renouveau.
Chiencoro Diarra
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