Home InvestigationsOpinion Les cinq piliers de l’islam : pourquoi faut-il centrer le débat sur Soumaïla Cissé ?

Les cinq piliers de l’islam : pourquoi faut-il centrer le débat sur Soumaïla Cissé ?

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L’accusation du chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, par ses ravisseurs, de n’avoir pas connaissance des cinq piliers de l’Islam suscite tout un débat dans la société malienne. Une situation de laquelle il en ressort que nombreux sont les musulmans maliens qui ignorent réellement ces cinq devoirs.

Tout est parti de cette chaîne radio qui informe en langue nationale bamanankan : « Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne, à été enlevé par des djihadistes. Ses ravisseurs estiment qu’il ne connaît pas les cinq piliers de l’islam et qu’ils vont les lui apprendre. »

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Entre une mère et une fille, le débat s’est rapidement substitué à l’écoute des actualités matinales. La mère faisant preuve de sagesse reconnaît ignorer les cinq piliers de cette religion monothéiste qu’elle pratique. La fille, quant à elle, n’hésite pas à se sauter dans le vide en citant avec conviction les cinq prières obligatoires quotidiennes des musulmans comme étant les cinq piliers. Un troisième invité s’ajoute à la famille. Celui-ci, bien que ne connaissant que quatre piliers, n’a pas réussi à convaincre ces amies. A l’arrivée du quatrième invité, un jeune homme priant régulièrement et gênant comme il le faut, tous les autres s’acharnent sur lui. Quel désespoir ! « Je ne connais vraiment pas ces cinq piliers », répond-il avec rire.

Les cinq piliers de l’islam

Cette affaire Soumaïla Cissé alimente aujourd’hui les débats dans les sociétés maliennes notamment dans les grins. Les discussions s’acharnent de plus en plus sur les cinq piliers de l’islam qui constituent les cinq obligations que tout musulman doit tenter de se conformer. Il s’agit de la croyance en Dieu, de la prière, de l’aumône légale, du jeûne et du pèlerinage à la Mecque, si tes conditions te le permettent.

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Un débat qui alimente la société malienne

Sur cet enlèvement du président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), les débats ne doivent pas se concentrer uniquement sur Soumaïla en essayant de le blâmer d’avoir probablement ignoré ces cinq devoirs musulmans en tant que figure marquante de l’histoire du Mali. Ils doivent plutôt se porter sur nos laideurs. Chaque musulman depuis à huit ans est censé connaître ces cinq piliers. Pourtant, rares sont ceux qui les maîtrisent.

Certes, Soumaïla peut les ignorer, mais il convient de tenir compte de ces aspects : en tant qu’issu d’un milieu songhaï et surtout d’un père prêcheur, l’apprentissage du Coran depuis à bas âge est une obligation. Mieux, si l’on est d’accord qu’il a étudié, alors difficile de croire qu’il puisse les ignorer puisque ces piliers sont enseignés en histoire depuis au second cycle.

Débattre sur le rapport du musulman malien à sa religion

L’impossible n’existe pas. Cependant, les débats doivent se ramener plutôt sur le rapport du musulman malien à sa religion. Celle-ci a été résumée uniquement à la prière et au jeûne durant le mois de Ramadan. La religion est devenue pour beaucoup une couverture qu’une affaire de conviction.

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Pauvres comme riches, petites personnalités comme grandes personnalités, jeunes comme vieux, etc., tous sont pareils en matière de pratique religieuse. Chacun doit chercher à comprendre et à pratiquer sa religion.

Cette affaire Soumaïla est l’image de notre laideur que nous devons assumer et corriger s’il est vrai que le Mali est un pays majoritairement musulman.

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