Dans une opération décisive le dimanche 28 avril 2024, l’armée malienne a neutralisé Abu Houzeifa, un chef terroriste de haute importance dans la région de Liptako Gourma, près d’Indelimane. Cette victoire significative, soulignant l’efficacité des Forces armées maliennes (FAMa), marque un tournant crucial dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Dans les sables mouvants de la géopolitique sahélienne, le Mali vient d’inscrire une page héroïque dans l’histoire de sa lutte contre le terrorisme. Le dimanche 28 avril 2024, une opération menée par les Forces armées maliennes (FAMa) dans le Liptako Gourma, secteur d’Indelimane, a conduit à la neutralisation d’un important chef terroriste, Abu Houzeifa, mieux connu sous le nom de Hugo. Cette opération d’envergure a mis fin à la trajectoire meurtrière d’un homme dont la tête avait été mise à prix pour cinq millions de dollars, soit trois-milliards-quatre-cent-millions (3 400 000 000) FCFA, par le département d’État américain, en raison de son rôle présumé dans la mort des forces spéciales américaines à Tango Tango, Niger, en 2017.
Cette victoire tactique ne représente pas seulement un coup dur pour les forces de l’État islamique au Sahel (EIS), mais elle incarne également un triomphe de la souveraineté et de l’efficacité malienne. Pendant des années, le récit dominant a souvent placé les opérations étrangères comme Barkhane et la MINUSMA au centre de la sécurité régionale, éclipsant les contributions et les sacrifices des forces locales. Cependant, ce succès des FAMa marque un point de bascule crucial, montrant que là où des armées étrangères ont eu des résultats mitigés, l’armée malienne a pu remporter une victoire significative.
Témoignage de la capacité de l’armée malienne à assurer la souveraineté du pays
La reconquête de Kidal par l’armée malienne le 14 novembre 2023 marque un tournant significatif dans la longue lutte pour la stabilité au Mali. Après plus d’une décennie sous le contrôle djihadiste, cette ville clé a été reprise, exposant les limites des interventions de « partenaires militaires étrangers » présents au Mali sous le prétexte de restaurer la paix et la stabilité. Malgré leur présence prolongée, ces forces n’ont pas réussi à empêcher que des régions entières du pays ne tombent aux mains des insurgés, posant des questions sur l’efficacité et les véritables intentions de ces missions internationales.
Hier la reconquête de Kidal, aujourd’hui la neutralisation d’une éminente figure du terrorisme au Sahel, l’armée fait des prouesses et donne davantage des preuves de sa montée en puissance. L’importance de cette réalisation ne peut être sous-estimée. Abu Houzeifa était une figure de proue de la terreur, impliqué dans des attaques qui ont non seulement couté des vies, mais ont également alimenté le cycle de violence et de déstabilisation dans la région du Sahel. Son élimination par les forces maliennes est un témoignage de leur capacité à prendre en main la sécurité de leur propre pays, défiant les attentes et redéfinissant les perceptions de leur compétence.
Le respect et le soutien correspondant à leur bravoure
Dans ce contexte, un appel est lancé aux États-Unis et à la communauté internationale pour une reconnaissance accrue de la contribution du Mali à la lutte mondiale contre le terrorisme. Il est impératif que les partenaires internationaux reconnaissent et valorisent les efforts du Mali, non seulement en termes de coopération militaire, mais aussi dans le cadre d’un soutien politique et économique renforcé. La lutte contre le terrorisme est une guerre qui ne respecte pas les frontières nationales, et les succès du Mali doivent être vus comme des victoires pour la sécurité mondiale.
Il est également crucial de souligner que les succès militaires ne sont que la pointe de l’iceberg. Pour que ces victoires soient durables, elles doivent être accompagnées d’efforts pour adresser les causes profondes de l’insécurité, notamment la pauvreté, l’exclusion et les inégalités. La stabilisation du Mali nécessite un engagement à long terme envers le développement économique et social, ainsi que le renforcement des institutions démocratiques.
Les Maliens ont montré qu’ils pouvaient diriger leur propre bataille contre le terrorisme, et ils demandent le respect et le soutien correspondant à leur bravoure. Ce n’est pas seulement une question de reconnaissance, mais un impératif stratégique pour encourager et soutenir la résilience locale face aux menaces transnationales.
Catalyseur pour une réévaluation
La neutralisation d’Abu Houzeifa par les FAMa est une affirmation puissante de l’autonomie et de la capacité du Mali à sécuriser son territoire. Cet évènement devrait servir de catalyseur pour une réévaluation de la manière dont la communauté internationale, en particulier les États-Unis, envisage son partenariat avec le Mali. Il est temps que les contributions et les victoires du Mali soient pleinement reconnues et intégrées dans une stratégie globale qui respecte et valorise la souveraineté et les compétences maliennes.
C’est un message clair : là où d’autres ont échoué, le Mali a réussi. Cette réussite mérite non seulement d’être reconnue, mais aussi soutenue, pour bâtir un avenir où la sécurité et la stabilité du Sahel sont entre les mains de ses propres peuples, soutenues par des partenaires qui respectent et valorisent leurs efforts et sacrifices. Le Mali, en démontrant son efficacité et sa résilience, mérite justement cette reconnaissance et ce respect.
Oumarou Fomba
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