Depuis la mémorable et inédite rencontre entre le Président de la transition et les légitimités traditionnelles des 19 régions administratives et du district de Bamako, le vendredi 12 novembre 2021, plusieurs actes de valorisation ont été posés. Le dernier date du jeudi 12 juin 2025 avec la pose de la première pierre du vestibule des légitimités traditionnelles de San par le Premier ministre, en marge de la commémoration de l’événement culturel « Sanké Mo ».
L’infrastructure, dont les travaux vont durer six mois, va coûter plus de 742 millions de FCFA sur financement du gouvernement, à travers l’ANICT (Agence nationale d’investissements des collectivités territoriales) avec la contribution de la mairie de la commune urbaine de San, de la KFW (coopération financière allemande). Cet acte est le deuxième posé par les autorités en cette année 2025.
Le premier a été fait le mercredi 15 janvier 2025 par le Chef de l’État en personne, en marge de sa visite à Koulikoro, en compagnie du président du Conseil National de Transition (CNT), des autorités locales et des légitimités traditionnelles. Il s’agit de la pose de la première pierre de la construction du vestibule de cette région, qui comprendra un bâtiment moderne doté d’une salle de réunion, de bureaux, de logements, et d’espaces fonctionnels tels qu’un parking et des espaces verts.
Ces deux actes posés en l’espace de six mois montrent à suffisance la volonté du président Goïta de valoriser les légitimités traditionnelles du pays. Tout a commencé par une rencontre avec celles-ci dans la salle de banquets sus palais présidentiel de Koulouba.
Rencontre inédite et mémorable
Ce jour-là, les légitimités traditionnelles ont, à l’unanimité, témoigné qu’une telle rencontre relevait « du jamais vu dans notre pays », car selon leurs précisions, c’était la toute première fois qu’un Président réunissait les représentants des terroirs ainsi que les notabilités sous un même toit.
D’après, Bajan Ag Hamatou, de la délégation de Ménaka, « les Chefs traditionnels ont toujours été écartés de la gestion du pouvoir, notamment dans le processus de prise de décisions. Une erreur qui est en train d’être corrigée progressivement par le Président de la Transition, depuis son investiture. » Et El Hadji Djibril Diarra, patriarche des familles fondatrices de Koulikoro de renchérir : « La prolongation de la Transition est une logique qui s’impose de facto aux Maliens au regard du contexte socio-politique, sécuritaire et humanitaire difficile que vit le pays. » Quant à Zantigui Diakité, Chef de la délégation de Bougouni, il a estimé que les Maliens doivent prendre le temps de balayer d’abord la maison commune avant de songer à des élections.
En réponse à ses hôtes, le chef de l’État a affirmé que : « Votre engagement au quotidien est une chance énorme pour l’équilibre social qui est un facteur déterminant au sein de toute collectivité ». Et le président Goïta de poursuivre ne disant : « Chacun de vous aura, dans un avenir très proche, en plus d’un macaron, un drapeau que chacun fera flotter en un endroit visible de sa maison, de préférence à la porte d’entrée ou au milieu de la cour ». Une annonce qui a été suivie par une ovation de plusieurs minutes.
Promesse tenue en moins de 9 mois
Le lundi 18 juillet 2022, le Chef de l’État a procédé au lancement officiel de la cérémonie de remise symbolique des insignes, certificats et drapeaux pour à plus de 18 000 autorités traditionnelles. Ce jour, il a remis des insignes, certificats et le drapeau national à 60 chefs de quartier de Bamako.
Au total, 10 mille chefs de village, 664 chefs de fraction et plus de 8 mille chefs de quartier se verront attribuer ces symboles par les différentes autorités administratives régionales et locales. Pour le Président de la transition, la remise de ces insignes témoigne à suffisance le début de la valorisation de ces autorités traditionnelles. Elles sont les garants de la cohésion sociale, de la stabilité, du vivre ensemble, avait indiqué le chef de l’État.
Renforcer davantage le rôle des légitimités traditionnelles
Le Président a aussi rappelé le rôle de ces hommes dans la prévention et la gestion des conflits dans leurs localités. En remettant ces symboles, le Chef de l’État a tenu une forte promesse qu’il avait faite, le vendredi 12 novembre 2021 lors de sa première rencontre avec les autorités traditionnelles et coutumières du pays. Il faut signaler que cette remise d’insignes et autres vise à renforcer davantage le rôle des légitimités traditionnelles dans la gestion des affaires publiques à la base.
Il faut indiquer que pour valoriser davantage les autorités traditionnelles et coutumières, le chef de l’État, à travers le décret n° 2022 -0128/PT-RM du 04 mars 2022, a institué le 11 novembre comme « Journée nationale des Légitimités traditionnelles ». Depuis cette journée est célébrée. La dernière qui est la 4e édition a été célébrée en 2024 sous le thème « Rôle et Responsabilité des Autorités et des Légitimités traditionnelles dans la préservation et l’éducation aux valeurs socio-culturelles ».
Sidi Modibo Coulibaly
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