Ah, le week-end des sommets ! On pourrait croire qu’il s’agit de réunions mondaines, mais en réalité, ce sont des moments décisifs pour l’avenir de notre continent. Ce week-end fut particulièrement chargé pour l’Afrique de l’Ouest. Le 65 ᵉ sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est tenu ce dimanche 7 juillet à Abuja, au Nigeria. La cérémonie s’est ouverte avec un retard de deux heures, un détail qui n’a certainement pas échappé à ceux qui suivent de près ces affaires.
Le sommet de la Cédéao s’est déroulé dans un contexte bien particulier. En effet, il fait suite à un autre rendez-vous de taille, celui de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui s’est tenu la veille, le samedi 6 juillet à Niamey. Et quel sommet ce fut ! Les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont marqué un tournant historique en annonçant la création d’une Confédération. Oui, vous avez bien lu, une Confédération. Une alliance solide pour affronter les défis sécuritaires et économiques de la région.
Différences dans les dynamiques et dans les aboutissements
Mais revenons un instant sur ce retard de deux heures à Abuja. Deux heures, c’est long. Et pourtant, ce n’est qu’un reflet des multiples retards accumulés par la Cédéao dans ses prises de décisions et ses actions. Pendant ce temps, au Sahel, on ne traîne pas. Le sommet de l’AES a été tout sauf ordinaire. Les discours étaient empreints de détermination, et les décisions prises montrent une volonté claire de ne plus dépendre des caprices de la Cédéao.
Il est fascinant de voir comment deux réunions, si proches dans le temps, peuvent être si différentes dans leurs dynamiques et leurs aboutissements. D’un côté, une conférence à huis clos avec des discussions qui tardent à démarrer. De l’autre, une réunion énergique où des pas de géants ont été franchis. Les chefs d’État de l’AES ont démontré que lorsqu’il s’agit de l’avenir de leurs pays, ils sont prêts à prendre des mesures audacieuses et décisives.
La création de cette Confédération entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger est une réponse directe aux besoins urgents de leurs populations. Il ne s’agit pas seulement de politique, mais de survie et de développement. Ces pays, souvent frappés par l’instabilité et les attaques terroristes, ont compris qu’ils devaient unir leurs forces pour assurer leur sécurité et leur prospérité. Et cette union ne se limite pas à des paroles. Elle se concrétise par des actions coordonnées, des forces armées conjointes et des projets de développement ambitieux.
Devenir une Cédéao des peuples
Ce week-end des sommets nous rappelle que l’Afrique de l’Ouest est à un carrefour. D’un côté, il y a la Cédéao, avec ses processus souvent lents et bureaucratiques. De l’autre, il y a l’AES, une alliance jeune, mais dynamique, prête à bousculer les traditions pour offrir un avenir meilleur à ses citoyens. Les retards et les huis clos de la Cédéao contrastent fortement avec la clarté et la rapidité d’action de l’AES.
Alors que nous observons ces développements, une question se pose : laquelle de ces approches sera la plus bénéfique pour l’Afrique de l’Ouest ? La réponse semble se dessiner d’elle-même. La Cédéao doit peut-être prendre exemple sur l’AES et accélérer ses processus, devenir plus réactive et plus proche des besoins réels de ses peuples, devenir « une Cédéao des peuples ».
En attendant, nous ne pouvons qu’applaudir l’initiative de l’AES et espérer que ce vent de changement souffle sur toute la région. Le week-end des sommets a été révélateur. Il a montré que l’Afrique de l’Ouest est en mouvement, que des changements profonds sont en cours, et que l’espoir d’un avenir meilleur est bien réel.
Oumarou Fomba
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