Dans les replis de l’histoire malienne se tisse le récit poignant de l’Armée nationale, forgée dans les soubresauts de l’indépendance en 1960. Cette chronique captivante transcende les épreuves et triomphes, illustrant la résilience de cette institution face aux tumultes du temps. Embarquons pour un périple au cœur des moments-clés de l’armée malienne, gardienne intrépide des frontières et symbole d’une nation debout.
Le 22 septembre 1960, le Mali, nouveau-né de l’indépendance, amorçait un chapitre épique avec la création de son propre État. Au sein de cette quête souveraine, l’armée malienne surgit, le 20 janvier 1961, date du départ du dernier soldat français, prête à écrire son destin dans les pages parfois tumultueuses de l’histoire. De ses premiers pas balbutiants à ses récents exploits contre le terrorisme, plongeons dans une rétrospective captivante des moments cruciaux qui ont façonné cette force protectrice, véritable pilier de la défense nationale malienne.
L’adhésion du Mali à la Communauté française
Le 22 septembre 1960, une ère nouvelle s’écrit dans le livre d’or du Mali avec son accession à l’indépendance. L’avènement d’institutions nationales devient impératif, et en première ligne de cette métamorphose, surgit l’Armée, une sentinelle dévouée à défendre les frontières d’une nation fraîchement déclarée souveraine.
Les prémices de la création de cette armée s’ancrent dans les années 1950, une période où les autorités françaises formèrent des unités militaires composées de soldats africains, à l’origine destinées aux troupes coloniales. Avec le temps, ces unités évoluèrent vers un esprit nationaliste, éveillant la conscience des futurs défenseurs du Mali.
En 1957, l’instauration d’un ministère de la Défense au sein du gouvernement malien provisoire symbolise la détermination du Mali à assurer sa propre sécurité. L’adhésion du Mali à la Communauté française en 1958 ouvre la voie à une assistance militaire française, jetant ainsi les bases des premiers pas de l’armée malienne.
L’indépendance acquise en 1960 insuffle un nouvel élan à la formation de cet outil de défense. Un programme de formation militaire intensif est déployé pour habiliter les forces armées maliennes à assumer la responsabilité de la protection du pays. Les premières années sont jalonnées de défis, entre pauvreté, analphabétisme et conflits internes. Malgré ces difficultés, l’armée malienne s’affirme comme une institution essentielle à la défense nationale.
Ebranler les assises des groupes djihadistes
La création et l’évolution de cet outil de défense sont indissociables du labeur acharné de figures emblématiques telles que Modibo Keita, le premier président du Mali, Mamadou Konaté, Premier ministre de la Défense, et Diallo Telli, fervent défenseur de l’indépendance africaine.
L’armée malienne a joué un rôle crucial dans l’histoire du pays, contribuant à son indépendance, défendant son territoire et luttant contre le terrorisme. Les figures emblématiques et les héros militaires qui ont marqué les débuts de cette armée incarnent la fierté nationale.
Depuis sa création, l’armée malienne est confrontée sans cesse à des défis qu’elle a su surmonter avec bravoure et détermination. Le pays a connu plusieurs rébellions. La première a éclaté en 1963, deux ans seulement après la proclamation de l’indépendance. Depuis 2012, le pays est pris dans l’étau d’une menace terroriste persistante, incarnée par des groupes djihadistes redoutables tels que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’État islamique au grand Sahara (EIGS). Ces entités ont étendu leur emprise sur d’immenses territoires du pays pendant que plusieurs forces partenaires faisaient leur entrée dans le territoire.
Face à cette menace croissante, l’armée malienne a engagé une série d’opérations militaires, remportant des succès notables qui ont ébranlé les assises des groupes djihadistes. En avril 2022, l’opération à Moura, au cœur du Mali, s’est soldée par l’élimination de plusieurs dizaines de djihadistes, infligeant un coup sévère à leurs rangs. En mai 2022, l’opération à Gossi, dans le nord du Mali, a permis la libération de plusieurs dizaines de personnes prises en otage par les djihadistes, marquant une victoire cruciale pour la sécurité civile. En juillet 2022, une opération musclée à Ménaka, dans le nord-est du Mali, a abouti à la destruction d’un campement djihadiste stratégique, affaiblissant leurs positions.
L’affirmation de la souveraineté malienne
Le 14 novembre 2023, après plus d’une décennie d’absence, l’armée malienne réinvestit Kidal, à la suite du départ de la MINUSMA et d’autres forces étrangères qui n’ont laissé aucun héritage positif. Cette dynamique de reconquête s’étend à Ber, Tessalit et Aguelhoc. Aujourd’hui, avec la montée en puissance de ses forces armées, le Mali réaffirme sa présence dans toutes les régions du pays.
Ces victoires ont sensiblement allégé la pression exercée par les groupes djihadistes sur les populations civiles maliennes, consolidant la crédibilité de l’armée malienne dans la lutte antiterroriste. Cela grâce aux nombreux équipements acquis par les autorités maliennes au profit de cette armée longtemps étouffées par les puissances colonisatrices en quête d’intérêts dans le pays.
Ces triomphes de l’armée malienne contre le terrorisme résultent en effet de plusieurs facteurs déterminants. Des partenaires fiables et engagés, parmi lesquels la Russie, la Turquie, la Chine, ainsi que des pays de la sous-région, notamment ceux de l’Alliance des États du Sahel ; une alliance créée en septembre 2023 par le Mali, le Niger, et le Burkina Faso, ont substantiellement renforcé les capacités militaires de l’armée malienne, dans leur combat pour l’intégrité territoriale et le renforcement de la souveraineté nationale. Il faut noter aussi que la population malienne a joué un rôle crucial en informant les forces de sécurité sur les mouvements des djihadistes, démontrant ainsi un engagement indéfectible envers la sécurité nationale. Aujourd’hui, le lien armée-nation est bien tissé.
La création de l’armée malienne demeure un moment charnière dans l’histoire du pays, symbolisant l’affirmation de la souveraineté malienne et la détermination des dirigeants à défendre leur patrie. Malgré les épreuves traversées, cette institution reste forte et indispensable à la défense du pays, un symbole vivant de la résilience et de la volonté du peuple malien de protéger son héritage.
Oumarou Fomba
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