Le mercredi 8 mai 2024, sous l’oeil attentif du Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, le Conseil des Ministres s’est réuni au Palais de Koulouba. Au cours de cette rencontre une initiative capitale pour l’avenir énergétique du Mali a été discutée. Au cœur des délibérations, un projet salvateur : la construction de la centrale solaire photovoltaïque de Tiakadougou-Dialokoro dans le Cercle de Kati, Région de Koulikoro.
Cette rencontre a vu l’approbation de l’Avenant n°1 à la convention de concession avec la société AMEA POWER LLC, un pas déterminant vers la réalisation de ce projet solaire ambitieux prévu pour générer 100 mégawatts crêtes. La première phase de 50 MWc, qui concerne directement Tiakadougou, marque une avancée significative dans l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique du Mali.
Le projet, conçu pour être développé en Build, Own, Operate and Transfer (BOOT), témoigne d’une stratégie bien pensée pour renforcer la capacité de production d’électricité du réseau interconnecté malien. Cette initiative reflète une orientation stratégique vers des sources d’énergie plus durables, répondant non seulement aux besoins énergétiques immédiats mais aussi aux impératifs environnementaux mondiaux.
Cependant, le chemin vers la réalisation de cette vision n’a pas été sans embûches. Diverses contraintes ont empêché la levée de toutes les conditions suspensives nécessaires au démarrage des travaux. Le gouvernement et AMEA MALI SOLAR SA ont donc dû conclure cet avenant pour surmonter ces difficultés, prouvant leur engagement commun à faire avancer ce projet crucial.
Parmi les ajustements notables, l’avenant modifie plusieurs aspects clés de la convention originale. Il proroge la date prévisionnelle de prise d’effet et adapte la durée de la convention, offrant ainsi une marge de manœuvre supplémentaire pour la réalisation. De plus, il introduit une garantie partielle de risque et modifie le mode de vente de l’électricité de « Take or Pay » à « Take and Pay », ce qui allège potentiellement le fardeau financier sur le gouvernement. Le prix d’achat du kilowatt heure a également été revu à la baisse, une victoire pour l’accessibilité de l’électricité au Mali.
L’ajustement du lieu d’arbitrage, enfin, souligne une préférence pour des mécanismes de résolution des litiges plus favorables au contexte local, un élément non négligeable qui témoigne de la quête d’autonomie juridique du Mali dans la gestion de ses affaires énergétiques.
Dans le contexte actuel, où la sécurité énergétique est plus que jamais liée à la souveraineté nationale, cette centrale solaire représente plus qu’un projet d’infrastructure. Elle est le symbole d’une Mali tourné vers l’avenir, conscient des enjeux de son développement et prêt à prendre les rênes de son destin énergétique. Alors que le Mali continue de naviguer dans un paysage politique et économique complexe, la réussite de ce projet pourrait bien être un catalyseur pour d’autres initiatives audacieuses dans le secteur de l’énergie renouvelable.
La rédaction
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