Accueil » Blog » Arts et Culture » « Le balafon, c’est le serment mythique de toute une société. », Mamou Daffé à la 9 ᵉ édition du Festival Triangle du Balafon

« Le balafon, c’est le serment mythique de toute une société. », Mamou Daffé à la 9 ᵉ édition du Festival Triangle du Balafon

0 comments 167 views 4 minutes read

La mythique salle Lamissa Bengaly de Sikasso a abrité ce jeudi 9 octobre 2025 la cérémonie d’ouverture officielle de la 9 ᵉ édition du Festival Triangle du Balafon, placée sous le haut patronage du président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, Chef de l’État. Cet événement culturel majeur, qui s’étendra sur trois jours, célèbre cette année le thème : « Balafon, symbole de la transformation sociale dans un nouvel espace souverain ».

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé, en présence de plusieurs autorités politiques, administratives, coutumières et militaires, ainsi que des délégations venues du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger et de la Guinée Conakry. Ces pays, liés par l’histoire du balafon, partagent une même tradition musicale et un même héritage symbolique.

Dès les premières heures de la matinée, la salle Lamissa Bengaly a vibré au rythme des sons du balafon, des chants traditionnels et des danses folkloriques. L’ambiance, à la fois festive et solennelle, traduisait l’enthousiasme du public venu nombreux pour renouer avec une manifestation culturelle devenue emblématique de la région du Kénédougou.

L'hymne national
Mamou Daffé, Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, exécute l’hymne national à l’ouverture de la 9ème édition du festival du balafon à Sikasso, le 9 octobre 2025. ©Ibrahim Kalifa Djitteye/ Sahel Tribune.

Un instrument au cœur de l’identité culturelle

Dans son mot de bienvenue, Adama Ballo, 4 ᵉ adjoint au maire de la commune urbaine de Sikasso, a salué la mobilisation exceptionnelle des populations et a rendu hommage aux initiateurs du festival. « Le Triangle du Balafon est plus qu’un simple événement artistique, c’est une expression vivante de notre identité et de notre cohésion sociale », a-t-il déclaré, avant d’ajouter sur un ton humoristique : « Chez nous, un homme normal ne frappe jamais sa femme si elle passe la nuit à danser le balafon. Cela fait partie des critères d’un bon mariage ! »

Ces propos, empreints de sagesse et de convivialité, ont suscité des rires et des applaudissements nourris dans la salle. Ils rappellent aussi que le balafon n’est pas seulement un instrument de musique, mais un vecteur de valeurs sociales, de paix et d’équilibre communautaire.

Le président du Conseil régional de Sikasso, Yaya Bamba, a pour sa part, insisté sur la dimension économique et éducative de la culture. Selon lui, « il n’y a pas de développement durable sans culture, car elle est au cœur de la cohésion sociale et du progrès. » Il a réaffirmé la volonté du Conseil régional d’accompagner toutes les initiatives visant à préserver et promouvoir le patrimoine immatériel du Mali.

Mamou Daffé, Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, tient un discours à l’ouverture de la 9ème édition du festival triangle du balafon à Sikasso, le 9 octobre 2025. ©Ibrahim Kalifa Djitteye/ Sahel Tribune.

Le balafon, symbole de souveraineté et de renaissance culturelle

Dans son intervention, le ministre Mamou Daffé a rendu hommage à toutes les générations d’artistes, de griots et de conservateurs du patrimoine qui ont su maintenir vivante la tradition du balafon à travers les siècles. « Le balafon, c’est le serment mythique de toute une société. Il incarne l’harmonie, la diversité et la transformation sociale. C’est aussi un instrument de souveraineté culturelle », a-t-il affirmé.

Le ministre a également salué la décision du président de la Transition, le Général Assimi Goïta, de relancer ce festival après huit années d’interruption, soulignant que cette initiative s’inscrit dans la vision de refondation nationale. « En soutenant de telles manifestations, le Chef de l’État réaffirme la place centrale de la culture dans la consolidation de la paix et de la souveraineté retrouvée du Mali », a-t-il ajouté.

Les mots du ministre ont été suivis d’une série de prestations artistiques hautement symboliques, notamment celles du Koroduga de Sikasso, de l’ensemble instrumental du Recotrade, et d’un groupe venu du Niger, pays invité d’honneur. Les sonorités du balafon, mêlées aux tambours et aux chants traditionnels, ont fait vibrer la salle et transporté le public dans un univers de fraternité africaine.

Sikasso, capitale du balafon pour trois jours

Tout au long de la cérémonie, les artistes ont su exprimer la richesse et la diversité culturelle du Mali à travers des tableaux mêlant danse, théâtre et musique traditionnelle. Les applaudissements nourris du public traduisaient une véritable communion entre artistes et spectateurs.

Pour les organisateurs, cette 9 ᵉ édition du Festival Triangle du Balafon marque un tournant. Elle vise à renforcer les liens culturels entre les peuples du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, tout en offrant une plateforme d’échanges aux jeunes générations autour des valeurs de solidarité, de paix et de transmission du savoir.

Ainsi, à travers la résonance harmonieuse du balafon, la ville de Sikasso s’impose une fois encore comme un haut lieu de la culture malienne et africaine. Pendant trois jours, elle vibrera au rythme d’un instrument ancestral devenu, au fil du temps, le symbole vivant de la souveraineté culturelle et de l’unité des peuples du Sahel.

Ibrahim Kalifa Djitteye, envoyé spécial à Sikasso 


En savoir plus sur Sahel Tribune

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Veuillez laisser un petit commentaire pour nous encourager dans notre dynamique !