La course contre la montre des présidentielles sénégalaises

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Dans les rues de Dakar ce dimanche 13 mars, l’effervescence est palpable. La capitale sénégalaise, vibrante et colorée, se trouve plongée au cœur d’un événement majeur : le début des caravanes électorales. Après un report ayant décalé le scrutin du 25 février au 24 mars, la campagne présidentielle s’annonce intense bien qu’étonnamment brève, ne durant que deux semaines.

Ce raccourcissement de la campagne, loin de tempérer les ardeurs, semble plutôt avoir ravivé l’engagement des militants et des candidats. Dès l’aube, devant le domicile d’Ousmane Sonko, figure emblématique de l’opposition actuellement emprisonnée, une foule se rassemble. C’est là que débute la caravane de Bassirou Diomaye Faye, candidat de substitution de la coalition, également en détention. Cette image, forte et symbolique, témoigne d’une campagne qui, dès ses prémices, se distingue par son caractère exceptionnel.

Au-delà d’une simple compétition électorale

Les chants et les affiches brandies par les partisans reflètent non seulement un soutien indéfectible à leurs leaders, mais aussi un acte de résistance face aux entraves judiciaires. L’espoir d’une libération possible grâce à une loi d’amnistie récente ajoute à l’atmosphère un mélange d’espoir et d’incertitude.

Dakar, dans son ensemble, s’anime au rythme des caravanes électorales. Chaque candidat, qu’il s’agisse d’Aliou Mamadou Dia, d’Anta Babacar Ngom ou de l’expérimenté Khalifa Sall, investit la ville avec ferveur et détermination. Le candidat de la majorité, Amadou Ba, et Idrissa Seck, ancien Premier ministre et challenger de l’élection précédente, ne sont pas en reste, multipliant les rencontres pour séduire un électorat diversifié.

Cette effervescence politique traduit un moment crucial pour le Sénégal. Au-delà d’une simple compétition électorale, c’est la question de la démocratie et de la liberté d’expression qui est posée. Dans une atmosphère où l’espace politique semble se rétrécir pour certains, la tenue de cette élection présidentielle, même décalée, est un rappel de l’importance du dialogue et de la participation citoyenne.

Participer activement à la construction de l’avenir du Sénégal

Cependant, au milieu de cet élan démocratique, une interrogation persiste : comment assurer une élection juste et équitable dans un contexte aussi tendu ? Le défi est de taille pour le Sénégal, qui doit naviguer entre aspirations démocratiques et réalités politiques complexes.

En tant que journaliste, observateur privilégié de ces dynamiques, je ne peux qu’être frappé par la vitalité de la scène politique sénégalaise. Malgré les obstacles, les candidats et leurs partisans montrent une détermination sans faille, preuve de la vivacité de la démocratie dans le pays. Ce dimanche à Dakar ne marque pas seulement le début d’une campagne électorale; il est le témoignage d’une volonté populaire de participer activement à la construction de l’avenir du Sénégal.

Chiencoro Diarra